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La peste porcine africaine arrive au Cambodge

Peste porcine africaine cambodgePeste porcine africaine cambodge
Après des premiers cas dans le Ratanakiri, la peste porcine africaine arrive au Cambodge par la frontière vietnamienne. Photo fournie.
Écrit par François Camps
Publié le 27 juin 2019, mis à jour le 29 juin 2019

Présente en Chine et au Vietnam depuis plusieurs mois, la peste porcine africaine se répand aujourd’hui au Cambodge. Sans conséquence pour la santé humaine, elle pourrait néanmoins décimer les cheptels.

Le long de la frontière vietnamienne, les éleveurs de porcs cambodgiens sont inquiets. Depuis le début de la semaine, leurs cochons d’élevage meurent d’un mal inexpliqué. Une infection qui semble se répandre à vitesse grand V dans la province de Prey Veng. Et pour cause : après la Chine et le Vietnam, la peste porcine africaine commence à se propager au Cambodge.

Si la maladie n’a aucune conséquence pour la santé humaine, même après avoir consommé de la viande issue d’un animal malade, elle est très difficile à éradiquer dans les cheptels et provoque des morts aussi rapides que massives. Des premiers cas de peste porcine africaine avaient déjà été signalés en avril dans le Ratanakiri, sans mener à sa propagation selon les autorités locales. « Il n’existe aucun traitement a posteriori pour guérir un animal malade, explique Chet Phirum, fondateur de l’association des éleveurs cambodgiens. La seule solution est d’empêcher que la peste porcine africaine ne se répande ».

Pour les éleveurs porcins implantés au Cambodge, l’enjeu est de taille : en Chine, le pays le plus touché par la peste porcine, un tiers de la production annuelle est menacée selon la banque agricole hollandaise Rabobank. La disparition d’une bonne partie des cheptels cambodgiens est donc possible. « Les conséquences économiques pour les éleveurs s’annoncent désastreuses », prévient Chet Phirum. « Nous sommes inquiets mais avons pris des mesures de quarantaine pour réduire les risques au maximum », témoigne de son côté un professionnel du secteur qui souhaite préserver son anonymat.

Conscientes du problème, les autorités ont pris des premières mesures. Depuis quelques semaines, elles livrent gratuitement un produit désinfectant aux éleveurs qui, une fois aspergé sur les cochons, permet de prévenir l’infection.

Importations illégales venues du Vietnam

L’un des enjeux dans la lutte contre la propagation de la peste porcine africaine vient du voisin vietnamien, dont 60 des 63 provinces sont touchées par l’épidémie. Il y a quelques semaines, le ministère de l’agriculture cambodgien a d’ailleurs suspendu les importations de porcs vietnamien au profit de porcs thaïlandais.

Mais un réseau illégal se met en place au sud du pays. Les cochons, achetés à bas prix au Vietnam, sont ensuite revendus au prix fort au Cambodge, où le kilo de viande coûte entre 3 et 5 dollars le kilo pour les consommateurs. « Il y a une quarantaine de points de passage entre le Cambodge et le Vietnam, commente Chet Phirum. Il est donc très compliqué de stopper toutes les importations illégales, participant ainsi à la propagation de la maladie. » 

Dernier point chaud pour limiter la propagation de la grippe porcine africaine : l’absence d’indemnisation comme cela existe au Vietnam. « Lorsqu’un foyer est déclaré au Cambodge, l’éleveur ne reçoit aucune indemnisation de l’Etat pour compenser le manque à gagner, explique un professionnel du secteur. Donc l’exploitant ne va pas déclarer l’infection et va essayer de vendre le cheptel… ce qui risque de propager la maladie. » 

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Publié le 27 juin 2019, mis à jour le 29 juin 2019

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