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Iran - Cambodge : une humiliation historique

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Défaite historique 14-0 du Cambodge au Stade Azadi de Téhéran
Écrit par Thibault Bourru
Publié le 10 octobre 2019, mis à jour le 12 octobre 2019

Les joueurs cambodgiens ont subi la plus large défaite de leur histoire hier soir sur la pelouse du Stade Azadi de Téhéran face à l’Iran, 14-0. L’écart entre la 170e et la 23e nation FIFA était abyssal et à aucun moment les Royals n’ont pu faire jeu égal avec des adversaires qui n’ont jamais baissé de rythme. Le Cambodge se retrouve dernier du groupe C de qualification pour la Coupe du monde 2022 au Qatar.

Le match d’hier soir est entré dans l’histoire. Pour deux raisons. La première est que les hommes de Keisuke Honda, une fois n’est pas coutume présent sur le banc face à l’Iran, ont subi la plus grosse défaite du pays depuis que l’équipe nationale s’est affiliée à la FIFA en 1953. La seconde est que ce match a été le premier ouvert aux femmes en Iran. Une information qui a fait le tour des médias internationaux avant le coup d’envoi. Une avancée sportivement plus anecdotique, surtout côté cambodgien, mais ô combien importante pour la société iranienne.

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3500 femmes iraniennes sont venues dans les travées du Stade Azadi à Téhéran

Des erreurs fatales

Menés 7-0 à la mi-temps les Royals sont rentrés au vestiaire avec le moral dans les chaussettes. Forts de leurs progrès tactiques indéniables acquis depuis plus d’un an avec l’arrivée de Honda mais surtout de Félix Dalmas, sélectionneur numéro un lorsque le Japonais est absent, les Khmers ne sont pas venus au Stade Azadi pour faire de la figuration. Une attitude malheureusement vite gommée par l’empilement des buts en début de match, l’Iran menant déjà 4-0 à la 20e minute. Surnommé le « Messi iranien », Sardar Azmoun, le milieu de terrain du Zénith Saint-Pétersbourg, y est allé de son triplé en première période, emmené par une équipe perse tranchante et à l’affût de la moindre perte de balle. C’est sûrement le revers de la médaille pour Dalmas. L’Argentin inculque constamment à son équipe de faire du jeu, de repartir de derrière en utilisant la passe courte et verticale comme clé de voûte d’une mentalité axée sur l'offensive. Loin de lui l’idée d’aligner 11 bouchers prêts à découper chaque jambe tendue et à hacher le jeu en espérant en prendre le moins possible. Mais il y a la théorie et la pratique. Autant les erreurs techniques pouvaient, contre Hong Kong ou Bahreïn, ne pas perturber l’équilibre de l’équipe, autant hier soir chaque passe ou contrôle raté était synonyme d’occasion de but pour les Iraniens. Et cela n’a pas manqué. L’opposition habituelle entre l’envie de pratiquer du beau football et l’obsession du résultat n’a d’ailleurs pas lieu d’être ici, car les Cambodgiens ont hier pris une trempe, 14-0, sans avoir pu montrer quoi que ce soit. Dommage pour le seul supporter khmer venu encourager son équipe dans le parcage visiteurs muni de ses drapeaux, de son porte-voix et de sa grosse caisse.

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Le courageux de la soirée

Une domination sans partage

Les tentatives pour entrer dans les 30 derniers mètres iraniens se sont comptées sur les doigts d’une main côté khmers, mais ils ont essayé. Durant les 20 premières minutes tout au plus. La seconde période représentait par contre l’essence même d’une attaque-défense. Les Royals ont bien eu l’occasion de revenir à 7-1 au retour des vestiaires mais le penalty de Sokpheng Keo a lamentablement fini dans les gants d’Alireza Beiranvand, le gardien iranien. Ils n’ont plus eu dès lors l’occasion d’entrer dans la moitié de terrain perse. Les hommes de Marc Wilmots, quart de finaliste de l'Euro 2016 avec la Belgique, emmenés par leur attaquant Karim Ansarifard, auteur lui d’un quadruplé, n’ont cessé de prendre les Cambodgiens à la gorge, donnant presque une impression de strangulation. Les blancs ont constamment récupéré le ballon dans la moitié de terrain adverse pour à chaque fois enclencher un mouvement débouchant sur une occasion nette ou un but. Les rouges et bleus ont finalement joué plus de 40 minutes à 11 derrière, le moral anéanti et les jambes tétanisées. L’intégrité des Iraniens a notamment été louable. En ne mettant jamais le frein, et en attaquant éternellement, ils ont respecté au mieux leurs adversaires cambodgiens.

Ce 14-0 est historique, il vient détrôner le 10-0 encaissé en 1995 face à l'Indonésie, et ne doit pas être pris à la légère, certes. Mais il ne doit également pas remettre en cause le travail et les progrès fondamentaux effectués depuis plus d’un an au sein de cette équipe nationale cambodgienne. La qualification pour la Coupe du monde 2022 au Qatar n’était certainement pas un objectif dès le départ. La route pour concurrencer les meilleures nations du continent comme cet Iran là est encore très longue, mais la direction est la bonne.

L'Irak s'est imposé un peu plus tard dans la soirée 2-0 face à Hong Kong et s'empare de la deuxième place du groupe C. L'Iran s'envole en tête avec une différence de buts des plus confortable. Le Cambodge, dernier, accueillera l'Irak mardi au Stade Olympique de Phnom Penh pour tenter de relever la tête après cette débâcle.

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Thibault Bourru
Publié le 10 octobre 2019, mis à jour le 12 octobre 2019

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