Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

ECOLE FRANCAISE DE SIHANOUKVILLE - Deux cultures, une cour de récré

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

Pas toujours facile de vivre entre deux cultures pour les enfants français vivant au Royaume ou franco-khmers issus de couples mixtes. A la rentrée 2011, l'école française de Sihanoukville ambitionne de réconcilier les deux mondes. Située au sein même d'un établissement public cambodgien, la structure permettra aux enfants qu'elle accueille d'avoir le choix? de ne pas choisir

Alexis Charpenet, Prum Sarang, sous-directeur d'Hun Sen Krong, et Philippe Broaly (Crédit photo : Camille Lorente)

Une nuée d'élèves en uniforme quitte l'école Hun Sen Krong, à Sihanoukville. En passant le portail, chacun salue le sous-directeur qui surveille la sortie des classes. Les vacances n'ont pas encore commencé pour les écoliers cambodgiens. Philippe Broaly, lui, pense déjà à la rentrée. En septembre 2011, il ouvrira les portes d'une école française, implantée au c?ur du centre scolaire khmer. Ce Français de 45 ans a créé en 2002 l'ONG Enfants du Cambodge dont il est le président bénévole. Avec sa femme Nary, il met toute son énergie au service de l'enfance déshéritée du pays. "Quand les parents vous disent que les gosses ne dormiront pas ce soir parce qu'ils ont faim, ça donne de la motivation", confie-t-il.

En 2008, ses efforts aboutissent à la construction d'une infirmerie située dans le centre scolaire Hun Sen Krong et ouverte à tous les enfants de Sihanoukville. Deux ans plus tard, il crée une crèche pouvant accueillir 200 bambins, toujours au sein de l'école communale. Le partage, il en fait un projet de vie. Quand des sanitaires sont construits pour la crèche, d'autres sont mis à la disposition des élèves khmers de l'école. Un mode de fonctionnement qui tisse des liens. Lorsqu'il décide d'ouvrir une école française, dont les 2/3 du budget seront assumés par son ONG, c'est au sein même de l'école cambodgienne qu'il s'installe. Un bâtiment comprenant cinq salles de classe a été mis à sa disposition. Marié à une Cambodgienne et père de quatre enfants, Philippe Broaly est sensible à la question de la coopération interculturelle. "C'est une chance extraordinaire d'être si bien acceptés par les locaux et les autorités. Il y a peu de pays dans lesquels la France bénéficie d'une franche collaboration comme celle-ci."                                   Cinq salles de classe accueilleront la nouvelle école (Crédit photo : Camille Lorente)


Vivre sa double culture
Inutilisé en raison de la construction de nouveaux locaux, le bâtiment dans lequel s'installera la future école n'est plus tout neuf. Quatorze jeunes volontaires participent à sa rénovation durant l'été. Le lycée Descartes de Phnom Penh et l'école française de Siem Reap ont également apporté leur soutien en échangeant de bonnes pratiques. Ils ont également orientés vers le projet les professeurs métropolitains désireux d'enseigner au Cambodge. A la rentrée 2011, une équipe de quatre volontaires titulaires de l'Education Nationale assurera la scolarité de la maternelle au CM2. "Cela montre notre volonté d'un enseignement qualitativement équivalent à la France", explique Alexis Charpenet, futur directeur de l'école. "Il faut que les enfants soient au niveau s'ils sont amenés à suivre une partie de leur scolarité en France."

Programmes d'enseignement officiels, profs compétents et sécurité des locaux : l'établissement vise l'homologation. Une mesure qui permettrait la suppression des frais de scolarité que doivent assumer des parents auxquels s'offrent peu d'options. Expatrié depuis 1995 au Cambodge et enseignant depuis dix ans, Alexis Charpenet a pris part au projet alors qu'il cherchait lui-même à scolariser son fils à Sihanoukville. "Je voulais partir de Phnom Penh mais, à part Siem Reap il y a très peu d'autres solutions en province", explique-t-il. La future école tombe d'autant mieux que l'école francophone de Sihanoukville, gérée jusqu'alors par une association de parents d'élèves, ferme définitivement ses portes ce mois-ci.                                                                                                            Réunion de présentation de l'école en juin 2011 (Crédit photo : Enfants du Cambodge)

Mais l'atout du projet demeure sa démarche en faveur de l'interculturalité. Les 28 élèves français et franco-cambodgiens inscrits à ce jour auront en effet le choix de suivre une partie de leur scolarité en Khmer. Un parti pris qui s'incarne également dans la création d'une école bilingue ouverte aux enfants cambodgiens, dans le cadre de la mission éducative d'Enfants du Cambodge. Les enfants de l'école française partageront de plus la même cour de récréation que les élèves khmers. "La plupart des établissements francophones font les choses dans leur coin", déplore Philippe. Lui se réjouit de cette intégration réussie et prépare activement la rentrée. Avec une capacité d'accueil de 50 élèves, la future école française de Sihanoukville compte sur de nouvelles inscriptions.

Camille Lorente (www.lepetitjournal.com) Jeudi 21 juillet 2011

Pour plus d'infos : http://www.ecolefrancaisedesihanoukville.org

SyzMrqo__400x400
Publié le 21 juillet 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions