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AGRICULTURE - Les paysans cambodgiens découvrent le "riz parachute"

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018

A Takéo, une poignée de paysans s'essayent à une technique de repiquage du riz qui a fait ses preuves dans plusieurs autres pays de la région. Outre de meilleurs rendements, le "riz parachute" réduit les coûts de main-d'œuvre et, de manière plus anecdotique, les maux de dos.

 

Qui n'a jamais observé avec fascination les joueurs de "sey", ce volant que l'on s'envoie en le frappant avec le pied et qui, comme par miracle, finit toujours par retomber tête en bas ? Le principe est désormais adapté au repiquage du riz. Bien que mis au point en Chine voilà des années, la méthode n'a été introduite dans le royaume que très récemment, à la suite d'une formation dispensée en juin en Thaïlande auprès d'une poignée de riziculteurs de Takéo et financée par le Fonds international pour le développement agricole (FIDA).

M. Neah Somroeung, 51 ans, était du voyage. Depuis son retour dans son village de Tropaing du district de Tram Kok, le propriétaire de trois hectares expérimente la nouvelle technique. Devant sa maison, une pépinière est soigneusement délimitée. Y sont étalés des plateaux en plastique souple parcourus d'alvéoles. Chacune abrite une petite motte de terre qui a vu croître un plant de riz. Leur fond est percé pour une meilleure hydratation et nutrition. Avec les yeux d'un enfant découvrant son nouveau jouet, M. Somroeung s'en empare et file vers une de ses rizières en eau.

Là, il décapsule les bottes et se met à les jeter devant lui, un peu comme un semeur. Les "projectiles" s'élancent dans les airs, effectuent leur culbute avant de faire un vol en piqué et de se s'enfoncer dans le sol meuble. "Avant, explique l'agriculteur en désignant le lopin sur lequel il expérimente la nouvelle méthode, il fallait cinq personnes pendant une demi-journée pour le repiquage. Maintenant, deux personnes suffisent et cela ne prend pas plus d'une heure ou deux". Quand on sait qu'un journalier est payé autour de 22.000 riels (5,5 dollars) la journée, l'économie n'est pas négligeable.

 

M. Somroeung est l'un des bénéficiaires du programme PADEE (Project for Agriculture Development and Economic Empowerment) financé par le FIDA. C'est dans ce cadre qu'il a pu se rendre en Thaïlande et recevoir divers enseignements dispensés par PROCASUR, organisation engagée contre la pauvreté en milieu rural. Ariel Halpern, un de ses responsables basé à Chiang Mai, explique par courriel qu'après la Chine, "les Philippines, le Pakistan, le Sri Lanka, l'Inde et la Thaïlande ont adopté avec succès cette technique qui réduit la main-d'œuvre et accroît les rendements".

En 2006, un article du quotidien pakistanais Dawn expliquait que la technologie novatrice permettait aux plants d'atteindre une taille de 20 cm en 20-25 jours, contre 30-40 jours pour les méthodes traditionnelles. « En outre, la technologie du parachute permet des économies en matière de terres et de travail mais encourage un tallage précoce. » Par tallage, il faut entendre, la formation de touffes denses sur chaque plant.

Un constat similaire a été réalisé par Rodolfo Castrol qui a mené en 2006 une étude comparative. Outre les meilleurs tallages, le "riz parachute", comparé au repiquage manuel ou mécanisé, offre des rendements et revenus plus élevés. De quoi inciter nombre d'agriculteurs à propager la technique à travers une majorité de rizières du Cambodge.

 

Contact

Meng Sakphouseth, IFAD's Country Operation Officer
m.sakphouseth@ifad.org
ifadcambodia@gmail.com
Tel. 012 928 093

 

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Publié le 26 octobre 2013, mis à jour le 8 février 2018

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