LePetitJournal a rencontré le peintre cambodgien CHHIM Sothy, des amateurs de son art ainsi que le Français Pierre-Yves Devroute, gérant du Cloud où sont exposées, depuis le 5 janvier, une sélection de peintures à l'huile de l'artiste.
Né en 1969 dans la province de Kandal, Chhim Sothy a étudié 10 ans à l'Université Royale des Beaux Arts de Phnom Penh où il a notamment appris la peinture traditionnelle khmère. Son oeuvre est caractérisée par différents styles, du rotring à une peinture plus abstraite et conceptuelle en passant par l'art classique khmer représentant par exemple des apsaras ou encore des scènes du Reamker. Ses oeuvres ont parcouru le monde à travers différentes expositions au Cambodge, en France, en Chine, aux Etats-Unis, au Japon, au Vietnam, en Thaïlande et dans de nombreux autres pays. Lorsqu'on l'interroge sur son style singulier d'aujourd'hui, CHHIM Sothy explique qu'il a souhaité changer d'orientation, "entre évolution et révolution" pour mieux donner à voir, de façon abstraite, des scènes et des personnages de la vie quotidienne, mais encore l'esthétisme des ressources naturelles que compte le Cambodge. Parmi les talents qui inspirent sa dynamique créatrice, l'artiste cite, entre autres, Paul Cézanne et Claude Monet.
Présente au vernissage de l'exposition le jeudi 5 janvier au Cloud, l'espagnole Paula, expatriée au Cambodge et propriétaire de trois de ses oeuvres, décrit Chhim Sothy comme comptant parmi les meilleurs artistes du Cambodge, "aussi talentueux qu'incontournable".
Le franco-canadien Daniel Dravet, également parmi les invités du vernissage, décrit quant à lui CHHIM Sothy comme un artiste de la trempe du cubiste Georges Braque. Amis de longue date, les deux hommes se sont rencontrés au début des années 90. Daniel Dravet, à l'époque chargé de l'Information de l'Unicef au Cambodge, avait recruté le jeune artiste cambodgien prometteur pour illustrer, au rotring, les campagnes de prévention menées par son institution. Heureux propriétaire de deux de ses toiles, d'une première offerte par l'agence onusienne lorsqu'il a pris sa retraite et d'une seconde acquise l'an dernier, Daniel Dravet est dithyrambique dès lors qu'il s'agit de parler de CHHIM Sothy et de son talent unique, qu'il a par ailleurs vu évoluer au fil des années. La dernière toile dont il s'est porté acquéreur, exposée depuis au coeur de sa bibliothèque à Montréal, ne cesse en effet de l'inspirer mais aussi de l'étonner et de le surprendre. "Je découvre chaque jour différents aspects de cette grande toile (1,5m x 1,5m) représentant des apsaras dansant dans un champ de lotus" explique le franco-canadien qui, photo à l'appui, souligne les différentes tonalités de cette dernière et le mouvement dynamique de la composition et de ses lignes. Daniel Dravet s'y déclare particulièrement attaché, probablement parce que la peinture sur huile lui rappelle également le Cambodge, un pays où il a vécu de nombreuses années.
Le Français Pierre-Yves Devroute, propriétaire du Cloud, se réjouit de pouvoir recevoir dans son établissement une sélection de peintures à l'huile de CHHIM Sothy, "pour leur caractère unique et parce qu'elles interpellent". Le Cloud se veut en effet un endroit ouvert à toutes formes d'arts, donnant carte blanche à l'expression des artistes de passage ou en résidence.
L'exposition de CHHIM Sothy, qui propose une sélection de 16 de ses toiles sur le thème de la Nature se tiendra au Cloud (32 rue 9) jusqu'au mercredi 1er février 2017.
Nimith Chheng, jeudi 5 janvier 2017