En Roumanie, entre 10 419 et 12 770 ours bruns vivent à l'état sauvage, selon les données d'une étude récente présentée jeudi par des représentants du ministère de l'Environnement. Cette étude est menée dans le cadre du « Projet de mise en œuvre du Plan d'action national pour la conservation de la population d'ours bruns en Roumanie ».


« (...) C'est la première fois que la Roumanie peut affirmer, sur une base scientifique solide, combien d'ours peuplent ses forêts », a déclaré le ministre de l'Environnement, des Eaux et des Forêts, Mircea Fechet.
« Jusqu'à présent, nous nous appuyions sur des estimations, parfois controversées, basées sur des observations visuelles ou des méthodes indirectes. Aujourd'hui, nous disposons d'une image claire, grâce à des prélèvements d'ADN à l'échelle nationale », a-t-il ajouté.
Le ministère de l'Environnement a également indiqué que le projet se poursuivrait avec l'achèvement d'un plan de suivi génétique à long terme cette année, garantissant ainsi que ces efforts ne soient pas ponctuels, mais permanents. « D'ici fin 2025, un plan national de zonage et un cadre de suivi génétique seront approuvés par voie législative, afin que ces outils soient officiellement intégrés aux politiques publiques.»
Selon les représentants du ministère, le zonage national de gestion de la population d'ours divise le pays en quatre catégories distinctes :
- Zones de conservation clés
- Zones de gestion des conflits (ou zones à risque)
- Zones de gestion durable
- Zones marginales
« Cette classification résulte d'une analyse complexe intégrant les données génétiques, la répartition des habitats, les zones agricoles et touristiques, les appels d'urgence au 112 et l'historique des dommages causés par les ours. Selon leur localisation, les ours bénéficieront désormais d'une gestion différenciée, allant d'une protection stricte à des mesures de prévention et d'intervention dans les zones de conflit. »
« Pour la première fois, la Roumanie disposera d'un outil numérique national permettant une prise de décision rapide et éclairée en temps réel », ont conclu des responsables du ministère.
L'agence de presse AFP indique qu'en 2021, un projet financé par l'UE, doté de 11 millions d'euros, a été lancé pour collecter des échantillons et réaliser des analyses ADN afin d'évaluer plus précisément la population d'ours bruns en Roumanie. Sur la base des 24 000 échantillons collectés, près de 13 000 ours vivraient en Roumanie, précise la source.
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a toutefois émis des « réserves » quant aux chiffres annoncés par le gouvernement roumain. Le biologiste Cristian-Remus Papp a critiqué ce qu'il a qualifié de manque de transparence de la part des autorités roumaines. « Ce recensement comporte de nombreuses inconnues et incohérences », a déclaré M. Papp à l'AFP.
La Roumanie, qui abrite la plus grande population d'ours bruns d'Europe après la Russie, a doublé son quota d'abattage d'ours l'année dernière, conformément à une directive européenne, suite au décès d'une jeune femme attaquée par un ours agressif sur un sentier de randonnée populaire en Transylvanie. Selon les données officielles de 2024, au cours des 20 dernières années, 26 personnes ont été tuées par des ours en Roumanie et 274 ont été grièvement blessées.
Le ministre des Finances, Tanczos Barna, ancien ministre de l'Environnement, a annoncé jeudi soir à Agerpres qu'il avait déclaré pour la première fois il y a dix ans que plus de dix mille ours vivaient en Roumanie et qu'il espérait qu'une fois cette information confirmée par une étude scientifique, les mesures nécessaires seraient prises pour protéger la vie des populations et les cultures des agriculteurs.
« (...) Lorsque je suis devenu ministre, c'est nous, membres de l'UDMR, qui avons proposé une intervention immédiate pour protéger la vie des populations et qui avons déposé le projet de loi visant à réintroduire la chasse. Aujourd'hui, le ministère de l'Environnement et les ONG sont convaincus de la nécessité de mesures supplémentaires pour protéger la vie humaine et les cultures agricoles. J'espère que le ministère prendra enfin les mesures nécessaires », a déclaré Tanczos Barna.
Il a également souligné qu'il existe des exemples positifs, comme celui de Băile Tuşnad, mais que les mesures préventives doivent être poursuivies.
source: romanianjournal.ro
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