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Diaspora, histoire, gastronomie… Ces particularités qui dessinent le Liban

Le Liban regorge de records, de mystères et de merveilles uniques au monde. De Byblos, l’une des villes les plus anciennes du monde encore habitées, à la diaspora libanaise qui dépasse de loin la population résidente, en passant par les cèdres millénaires et les exploits culinaires inscrits au Guinness World Records, ce petit pays de 10.452 km² est un géant par son patrimoine et son influence. Lepetitjournal.com vous a concocté 10 faits étonnants qui font du Liban une terre d’histoire, de résilience et de diversité.

drapeau de beyrouthdrapeau de beyrouth
Écrit par Léa Degay
Publié le 7 janvier 2025, mis à jour le 14 janvier 2025

 

La plus grande pierre taillée du monde antique

 

Baalbek

 

À Baalbek, la majesté des temples romains n’a d’égale que la taille de ses pierres. Parmi elles, le Hajjar al-Hibla, ou pierre de la femme enceinte, est une prouesse technique. Pesant environ 1.650 tonnes, ce bloc de calcaire taillé il y a plus de 2.000 ans est considéré comme le plus grand monolithe de l’Antiquité. Encore partiellement enfouie, la pierre mesure près de 19,6 mètres de long, 6 mètres de large et 5,5 mètres de haut. La manière dont ces blocs gigantesques étaient taillés, déplacés et positionnés avec une telle précision reste un mystère. Entre prouesse technique et énigme historique, le Hajjar al-Hibla témoigne du génie des bâtisseurs antiques et continue d’intriguer les visiteurs du monde entier.

Ce colosse a été découvert dans une carrière par une équipe de l’Institut Archéologique Allemand, qui suppose qu’il date d’au moins 27 avant J.-C., à l’époque où Baalbek était une colonie romaine. Les chercheurs pensent que ce monolithe devait servir à la construction des temples majestueux de la cité, mais qu’il aurait été abandonné en raison des difficultés liées à son transport. 

 

Les plus vieux cèdres du monde

 

cedre dans le Chouf

 

Au nord du Liban, au pied du mont Makmel, la forêt des Cèdres de Dieu (en arabe : أرز الربّ Arz el-Rab) se dresse comme l’un des derniers témoins de l’ancienne forêt de cèdres qui recouvrait autrefois tout le Mont-Liban. Classé réserve forestière et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998 avec la vallée de Qadisha, qui lui est contiguë, ce site emblématique abriterait encore aujourd’hui deux arbres trimillénaires, dix millénaires et plus de 360 cèdres plusieurs fois centenaires.

Majestueux emblèmes du pays depuis l’Antiquité, ils sont bien plus que des arbres : ils incarnent l’histoire, la spiritualité et la richesse naturelle du Liban. Chaque année, les visiteurs du monde entier affluent pour admirer ces gardiens millénaires.

 

Plus de Libanais en dehors du Liban que dans le pays

 

graphique diaspora

 

La diaspora libanaise représente un phénomène unique, avec une population potentiellement trois fois supérieure à celle du Liban. Avec une population à l’étranger estimée entre 4 à 14 millions de personnes libanaises ou d'origine, selon les critères retenus (descendants de première à quatrième génération), le pays témoigne d’un mouvement migratoire massif et complexe et dépasse largement les 5,4 millions d’habitants recensés au Liban en 2020.

Ces chiffres restent approximatifs. L’absence de statistiques officielles dans plusieurs pays d’accueil, la complexité des identités bi-nationales, le métissage des premières générations et les allers-retours fréquents entre le Liban et les pays d’émigration rendent toute évaluation précise impossible. Ce flou statistique n’enlève rien à l’importance de cette diaspora, moteur économique, culturel et politique pour le Liban et au-delà.

 

Le Liban comptabilise le record mondial de communautés religieuses reconnues officiellement pour un pays de cette taille

Sur un territoire d’à peine 10.452 km², le Liban abrite 18 communautés religieuses reconnues officiellement, faisant de ce petit pays, celui qui comptabilise le plus grand nombre de communautés religieuses. Ce pluralisme religieux unique se reflète dans un calendrier foisonnant : chaque communauté dispose de ses propres fêtes religieuses, offrant un rythme annuel ponctué de célébrations variées. Un symbole de coexistence, mais aussi un défi pour un équilibre national délicat. 

 

Les jours fériés au Liban en 2025

 

Trois records culinaires au Guinness World Records pour le Liban  

 

Taboulé

 

Le 25 octobre 2009, 300 cuisiniers libanais, supervisés par un représentant du Guinness World Records, ont préparé plus de 3,5 tonnes de taboulé, une salade traditionnelle à base de persil, tomates et oignons. Cette prouesse a nécessité 1.600 kg de persil, 1.500 kg de tomates et 420 kg d’oignons finement hachés. Ce record est venu s’ajouter à deux autres exploits culinaires établis la même année. L’un avait été réalisé la veille : la plus grande platée de houmous (plus de deux tonnes) et l’autre, en août, le plus grand kebbé au monde. Au-delà de la prouesse gastronomique que ces trois records représentent, ils ont un goût de revendication de leur origine libanaise face à Israël. 

Deux mois plus tard, en janvier 2010, Israël confectionne plus de quatre tonnes de houmous près de Jérusalem. Record battu. C’était sans compter la ténacité des libanais : mai 2010, nouveau round dans la bataille gastronomique entre les deux pays. Certifié en présence d’un émissaire du Guinness World Records, le nouveau record est de 10.452 kg, soit le même chiffre que la superficie du Liban. Record qui restera puisque depuis 2015, pour des raisons de sécurité, le Guinness World Records refuse d’envoyer un juge en Israël en vue d’une nouvelle tentative de remporter le prix. 

 

Le plat national le plus disputé : le Houmous

 

Houmous

 

Le houmous est bien plus qu’un simple plat au Liban. Considéré comme un pilier de la cuisine levantine, il incarne l’identité culinaire du pays. Pourtant, sa paternité est régulièrement disputée dans la région, notamment entre le Liban, Israël, la Syrie, la Palestine ou même l’Egypte. Pourtant, ses origines exactes restent floues, remontant à une époque aussi lointaine que l’Empire ottoman.

Tous les ingrédients nécessaires à sa préparation sont depuis des siècles cultivés dans cette région, rendant impossible d’identifier le premier pays à avoir inventé cette recette. Ce flou historique alimente les querelles, mais souligne aussi une vérité essentielle : le houmous est un plat du Moyen-Orient que tous les pays revendiquent mais qui n’appartient à personne. 

 

Certaines des plus anciennes villes habitées se trouvent au Liban

Dans le top 20 des villes les plus anciennes du monde, quatre villes libanaises y figurent : Byblos, Sidon, Beyrouth et Tyr. Byblos occupe la 2ème place du classement, faisant d’elle l’une des plus vieilles villes encore habitées, avec plus de 7.000 années d’histoire. Cette cité phénicienne, berceau de l’alphabet, a joué un rôle clé dans le développement de la civilisation méditerranéenne. Sidon, classée 7ème, a prospéré grâce à son port florissant et son rôle central dans le commerce maritime de l’Antiquité. Beyrouth, aujourd’hui capitale cosmopolite, se positionne à la 10ème place, témoignant d’une histoire millénaire marquée par la diversité des civilisations qui s’y sont succédé. Enfin, Tyr, classée 12ème, est célèbre pour son patrimoine inscrit à l’UNESCO, ses vestiges romains et son rôle d’ancienne puissance commerciale maritime.

 

Beyrouth, la capitale la plus résiliente 

 

beyrouth

 

Beyrouth est surnommée "la ville qui ne meurt jamais", un titre qui lui a été attribué en raison de sa capacité impressionnante à renaître après chaque crise ou conflit. Que ce soit après la guerre civile, les différentes invasions israéliennes sur le territoire libanais, la crise économique de 2019, ou encore l'explosion dévastatrice du port en 2020, la capitale libanaise a toujours trouvé la force de se reconstruire. Cette résilience fait de Beyrouth un symbole de la ténacité et de la détermination de ses habitants, qui, malgré les difficultés, renaît sans cesse et ne se contente pas de survivre. A force, surtout cette dernière année 2024, la population libanaise a fait savoir qu’elle n’avait plus envie d’être catégorisée de résiliente. 

 

Le Liban connaît la plus forte concentration de réfugiés par habitant au monde

Depuis 2011, le Liban connaît de fortes vagues migratoires, notamment à cause du conflit syrien. Bien avant et depuis des décennies, de nombreux Palestiniens fuient la violence et les attaques perpétrées par Israël. A partir des années 2014-2015, le pays du cèdre est devenu le pays hébergeant le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde. Et en 2016, le pays recense un million et demi de réfugiés syriens déclarés ou non. Cela signifie que sur 4 personnes vivant au Liban, il y a un réfugié syrien. Tout cela sans compter les réfugiés Palestiniens, Arméniens, Kurdes également sur le territoire.

Avec les évènements récents au Liban de septembre à novembre 2024 et en Syrie (chute d’Assad), début décembre 2024, beaucoup de réfugiés syriens se déplacent à nouveau en Syrie. 

 

Le Prophète de Kahlil Gibran Kahlil, un des ouvrages les plus traduits au monde

 

couverture le prophète

 

Kahlil Gibran Kahlil était un écrivain, poète et artiste libano-américain dont l’œuvre a marqué des générations à travers le monde. Né à Bcharré, au Liban, en 1883, il émigre aux États-Unis avec sa famille alors qu’il était enfant, mais n’a jamais coupé les liens avec ses racines libanaises, qui imprègnent profondément son travail. Il est surtout connu pour Le Prophète, son chef-d'œuvre publié en 1923, composé de 26 poèmes en prose explorant des thèmes universels comme l’amour, la liberté, la douleur et la spiritualité. Depuis sa parution, cet ouvrage intemporel a été traduit dans plus de 100 langues et n’a jamais été épuisé, faisant de Gibran l’un des auteurs les plus traduits de l’histoire. 

 




 

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