Avec la levée des mesures sanitaires et l'arrivée du printemps, le secteur du tourisme allemand observe des chiffres de fréquentation proches du niveau pré-pandémie.
Les attentes de Aletta von Massenbach, présidente-directrice générale de Flughafen Berlin Brandenburg GmbH, ont été plus que dépassées. Celle-ci comptait accueillir “environ un million de passagers pendant les vacances de Pâques”. Ce sont en effet entre 50.000 et 70.000 passagers qui fréquentent l'aéroport BER chaque jour depuis le début des vacances.
Pour éviter de reproduire le chaos des vacances d’automne 2021, le terminal 2 du BER a été ouvert le 23 mars dernier afin de gérer l’augmentation du trafic en prévention des vacances. Mais en comparaison avec mars 2019, les chiffres restent bas car les aéroports de Tegel et Schönefeld atteignaient environ 2.9 millions de passagers durant la même période (contre 1.3 millions à l'aéroport BER).
Un retour presque à la normal
Cette nouvelle complémente les propos de Ingrid Hartges, directrice générale de l’organisation DEHOGA, qui a pu expliquer à DW que “environ deux tiers des entreprises que nous avons interrogées ont évalué leur taux de réservations pour les prochaines vacances comme étant satisfaisant ou mieux”. Faisant écho au directeur général de la société de tourisme Burkhard Kieker, qui avait annoncé dans le média Day Fr que 60% à 75% des hôtels étaient déjà bookés rien que pour le week-end de Pâques.
Mais malgré cette nette amélioration, le service de l'hôtellerie-restauration peine à répondre à la demande.
Les Allemands délaissent l’hôtellerie-restauration
DEHOGA est “la fédération allemande de l'hôtellerie et de la restauration et représente les intérêts de ces derniers vis-à-vis de la politique, des médias et du public”, en plus d’autres champs de compétences. Ceux-ci se sont beaucoup exprimés durant la pandémie, que ce soit pour les réformes 2G et 3G ou encore l’interdiction des nuitées jusqu’en début 2021. Leur dernier enjeu, maintenant que la situation sanitaire s’est améliorée, c’est le personnel. La directrice générale de DEHOGA explique que "dû au manque de demande durant la pandémie, le secteur a connu une baisse de l’emploi” avec 130.000 postes et 217.000 mini-jobs qui ont été supprimés au cours des deux dernières années.
Et maintenant que la demande est revenue, le recrutement est difficile. Les Allemands ont délaissé cette industrie et ont pour la plupart choisi d’entreprendre une réorientation professionnelle car, malgré les aides gouvernementales, beaucoup ne pouvaient pas subvenir à leurs besoins. Cette souffrance s’étend également dans les autres secteurs, le fameux chaos des vacances d’automne au BER cité plus haut, était également dû à un manque de personnel au niveau des points de contrôles. Les conséquences étaient telles que les passagers ont dû patienter plusieurs heures avant d’atteindre les zones d’embarquements.
Le secteur de l'hôtellerie-restauration s’est donc tourné vers les ressortissants étrangers afin de pallier au manque. Et ils représentent désormais pas moins de 35% des effectifs. Ce chiffre est une lueur d’espoir pour l’industrie et une redynamisation de l’économie allemande, connue pour sa population multiculturelle.
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