C’est l’ancienne église brutaliste Sainte-Agnès, que Johann et Lena König décident de rénover en 2015 pour y créer la KÖNIG GALERIE, la célèbre galerie d’art berlinoise à l’architecture atypique.
Le projet d’un marchand d’art allemand exporté à travers le monde
La KÖNIG GALERIE est née en 2002 à Berlin à l’initiative d’un jeune couple de marchands d’art, Johann et Lena König. Il faudra cependant attendre mai 2015 pour que la galerie investisse l’ancienne église Sainte-Agnès rénovée par Arno Brandlhuber et qu’elle possède alors un espace d’exposition en cohésion avec les artistes présentés.
La programmation de la galerie offre des approches interdisciplinaires basées sur le concept d'espace vu à travers différents médiums artistiques, sculpture, vidéo, son, peinture, gravure, photographie ou encore performance. Actuellement la fondation représente 40 artistes internationaux émergents et établis, appartenant pour la plupart à la jeune génération.
En 2012, le galeriste Johann König obtient un bail de 120 ans pour cette ancienne église monumentale au style brutaliste des années 1960. A partir de mai 2015, l'équipe de la KÖNIG GALERIE prend réellement possession de Sainte-Agnès et l’ancienne chapelle et sa nef commencent à accueillir des expositions diverses.
Mais la KÖNIG GALERIE n’est pas seulement implantée à Berlin ! Face au succès qu’elle a suscité dans la capitale allemande et l’engouement généré sur les réseaux sociaux et dans le milieu de l’art, elle s’exporte dans le monde entier. Tout d’abord à Londres en 2017 dans un ancien parking de Marylebone, puis à Tokyo en 2019 en présentant des artistes basés en Allemagne, Autriche et en Suisse, mais encore récemment en à Séoul, Monaco ou Vienne en 2021.
En avril 2020, KÖNIG a même lancée sa galerie virtuelle afin de créer des expériences en ligne via une application qui permet d’accéder aux expositions (expositions numériques individuelles, collectives, d’artistes des nouveaux médias et d’artistes expérimentant l’espace virtuel).
Depuis juin 2020, une foire s’est également établie à la König Galerie, la MESSE IN ST AGNES, proposant plus de 200 œuvres d’art issues du marché primaire et secondaire. La troisième édition de cette grande vente d’art a eu lieu en août dernier et proposait une sélection d’œuvres d’artistes de renommée internationale. Influente dans le milieu de l’art contemporain, la galerie a également réussi à placer des œuvres dans diverses collections privées et publiques, dont le Museum of Modern Art de New York et la Fondation Guggenheim et les artistes exposés à la KÖNIG profitent d’expositions individuelles avec des institutions du monde entier.
Une ancienne paroisse devenue une galerie d’art
Le centre paroissial Sainte-Agnès est considéré comme l'un des plus importants complexes religieux de l'Allemagne des années 1960. Largement préservé dans son état d'origine, le complexe est devenu un centre d'art et de culture avec le rachat de Johann et Lena König.
Fondée en 1925, cette ancienne paroisse catholique n’a pas survécu aux ravages de la guerre. Il faut attendre 1964 pour que des plans soient élaborés et que la reconstruction tant attendue de l’église puisse débuter. C’est l’architecte et urbaniste Werner Düttmann, nommé directeur du développement urbain de Berlin, qui a pris en charge la réalisation du nouveau centre paroissial moderniste.
C’est alors dans une structure monolithique qu’en 1967, le projet d’église dans l'Alexandrinenstraße est achevé.
Comme dans de nombreuses autres villes, le nombre de fidèles diminue et beaucoup de paroisses sont obligées de fermer entrainant une désacralisation de nombres d’églises, comme Sainte-Agnès qui en 2005 se retrouve abandonnée et dont les activités paroissiales sont transférées à Saint-Boniface.
C'est cette période, après quelques années d’utilisation provisoire, que le centre paroissial de Sainte-Agnès est acquis par Johann et Lena König.
L’architecture brutaliste de l'église des années 1960 conservée
Outre ses expositions attrayantes, la König Galerie est également un lieu que l’on vient visiter pour son architecture emblématique.
Les murs en béton brut de l’ancienne église sont restés tels qu’ils ont été conçus par Werner Düttmann, qui à l’époque de sa construction, au milieu des années 1960, dirigeait l’effort de régénération urbaine de la ville de Berlin. Cet ensemble d’une superficie totale de 3 562 m², s'intègre d’ailleurs avec une facilité surprenante dans le quartier environnant au milieu de Kreuzberg.
Selon Düttmann, une architecture simple, sans ornement rend une ville plus accessible et notamment lors de l’après-guerre, du boom du logement social et du développement urbain de Berlin. L'édifice est constitué de blocs de béton massifs et de surfaces apparentes qui révèlent les grains des moulages en bois originaux. L'église impressionne les visiteurs avec son intérieur de 20 mètres de haut qui, bien qu'en grande partie dépourvu de fenêtres, est inondé de lumière pendant la journée, grâce à deux grandes fenêtres suspendues sur les murs latéraux. Le clocher est directement rattaché à la structure du bâtiment et relie l'entrée, le rez-de-chaussée et la galerie
Après avoir acquis le centre paroissial auprès de l'évêque diocésain de Berlin par l'intermédiaire de la St. Agnes Immobilien- und Verwaltungsgesellschaft mbH en 2012, Johann et Lena König ont élaboré, avec l'architecte Arno Brandlhuber un concept prévoyant le moins d'interventions possible dans le bâtiment d'origine et respectant la signification historique du bâtiment, tant sur le plan architectural que religieux, tout en adoptant une approche minimaliste de la rénovation. La nef au deuxième étage sert d’espace d’exposition principal de 400m², accessible via un escalier carré à trois niveaux du clocher de l’église.
Jusqu’au 17 décembre 2021 : Refik Anadol et Johanna Dumet, des artistes explorant l’idée de nature
Les expositions à la KÖNIG GALERIE changent environ tous les mois et demi, afin de montrer une palette d’artistes innovants la plus large possible.
Jusqu’au 17 décembre 2021 c’est l’exposition Machine Hallucinations : Nature Dreams de Refik Anadol qui occupe la spacieuse nef. Refik Anadol revient pour sa deuxième exposition solo à grande échelle en Allemagne et propose comme une exposition architecturale d'expériences de réalité synesthésique basée sur des algorithmes développés par l'intelligence artificielle et inspirés par la dynamique des fluides. NATURE DREAMS transforme alors des ensembles de données en expériences multisensorielles latentes pour commémorer la beauté de la terre.
Ce pionnier de l’art numérique et des crypto-monnaies de collection a conçu des œuvres spécialement pour la König Galerie. Elle comprend trois approches esthétiques inédites obtenues à partir de données photographiques sur la nature, mis en perspective par l’intelligence artificielle. Dans la salle principale de la nef se tient, « NATURE DREAMS », une sculpture géante de données présentant des pigments dynamiques de la nature générés par des machines. Alors les visiteurs se laissent porter par le mouvement des pigments colorés qui laissent une grande place à notre imagination, une expérience presque hypnotique sublimée par l’espace et la hauteur de l’ancienne église.
On retrouve également à l’étage inférieur quatre séries de peintures créées à partir de données récoltées dans la nature. L’exposition se poursuit également à l’extérieur de la galerie avec la projection d’art public sur la tour de Sainte-Agnès générée à partir de données environnementales recueillies en temps réel dans la ville.
Dans la chapelle, une autre exposition se greffe à celle de Refik Anadol, « LA VIE EN ROUGE » de la française Johanna Dumet.
Dans LA VIE EN ROUGE, l'artiste française expose cinq peintures à l'huile sur toile et une œuvre sur papier. Dans deux séries de natures mortes et d'intérieurs à la fois contemporains et intemporels, Dumet utilise une palette de couleurs audacieuses pour dépeindre son idéal d'un mode de vie hédoniste : passer du temps avec des amis, faire la fête et manger avec plaisir sont les thèmes dominants de ces œuvres. L’artiste se réfère à des icônes de la culture populaire comme le Bar de Paris et Edith Piaf, ainsi qu’à la mode et la représentation d'objets de luxe afin de transformer les genres traditionnels de la nature morte et de la peinture d’intérieur en instantanés contemporains de la convivialité, de la joie de vivre et de l'indulgence.
Informations pratiques
L’entrée est gratuite et il n'est pas nécessaire de réserver à l'avance.
Ouverture : Du Mardi au Samedi – 10h-18h / Dimanche – 12h00-18H00
Adresse: ST. AGNES, ALEXANDRINENSTR. 118–121 10969 BERLIN
Tel: + 49.30.261 030 80
Plus d’informations sur leur site internet.
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