Wes Anderson place la barre haut pour son dixième long-métrage The French Dispatch. Cette invitation au voyage nous plonge dans le monde du journalisme littéraire, à travers trois histoires issues d'articles de presse.
L’histoire commence à Ennui-sur-Blasé, en France, au sein de la rédaction de The French Dispatch, une antenne du journal américain Liberty Kansas Evening Sun. On arpente les couloirs de la rédaction en y découvrant une équipe haute en couleur, comme Herbsaint Sazerac, le « reporter à bicyclette », incarné par Owen Wilson. Anderson nous offre ensuite la visite d’Ennui-sur-Blasé, ville où en moyenne, 8,25 corps sont repêchés par semaine... La liste des anecdotes loufoques de The French Dispatch est longue.
The French Dispatch, trois chroniques dans une histoire
La structure du film - une anthologie - offre trois histoires pour le prix d’une, donnant vie à trois articles de presse. On attribuera une mention spéciale à la première chronique, qui dresse le portrait d’un criminel, doté d’un talent artistique qu’il continue de cultiver en prison. Sa muse, incarnée par Léa Seydoux, est aussi sa gardienne de prison. Leur histoire à la fois romantique et dramatique, est déroulée par la majestueuse et excentrique Tilda Swinton, journaliste à l’origine de l’article.
Malgré le changement d’univers et la forme journalistique propre à chaque récit, le style d’Anderson crée un fil conducteur entre chaque histoire. Dès les premières minutes, on reconnaît la signature du réalisateur. L’ingéniosité des couleurs, le goût excessif du détail ou encore le cadrage pensé tout en symétrie nous plongent dans un monde exagérément satisfaisant, qui semble trop parfait pour être réel.
Léa Seydoux, Thimothée Chalamet, Adrien Brody... un casting de têtes d'affiche
Le casting est plus qu'impressionnant, composé de Léa Seydoux, Timothée Chalamet, Bill Muray, Frances McDormand, Adrien Brody, Lyna Khoudry, Mathieu Amalric, Cécile de France ou encore Guillaume Gallienne. Pour Libération, ce casting alléchant dérange. Le magazine parle d'une "liste des stars et des habitués... comme un test de Rorschach (ou de Tinder) à passer pour établir son capital culturel et sa compatibilité avec Wes Anderson lui-même".
Mais alors qu'on pourrait s'attendre à ce que l'histoire soit centrée sur ces "stars" tout le contraire apparaît à l'écran. La singularité de chaque personnage, traité avec égale importance, ajoute une sensibilité sans pareil au film. L’artiste criminel, la journaliste conférencière ou encore la muse gardienne de prison trouvent tous leur place dans le récit.
Devant le film l'Obs se demande "où Wes Anderson peut-il aller après ça ?". Mais en attendant le prochain film du réalisateur, on peut regarder The French Dispatch sans modération pour en saisir chaque détail.
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