La directrice générale de Greenpeace International Jennifer Morgan a été nommée début février « ambassadrice du climat » par Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères. Mais la décision est critiquée par les cercles conservateurs.
La coalition tricolore, dont l’une des priorités est l’action contre le réchauffement climatique, souhaite placer l’écologie au cœur de sa politique étrangère. C’est dans cette idée qu’Annalena Baerbock a recruté au sein de son ministère Jennifer Morgan, directrice générale de Greenpeace depuis 2016. Le nouveau bras droit de l’ancienne cheffe de file des Verts aura pour mission de coordonner les efforts en faveur de l’environnement au sein de l’Union européenne ainsi qu’à l'échelle l’internationale. La quinquagénaire représentera également l’Allemagne lors des différents sommets sur le climat.
Une nomination qui divise
Jennifer Morgan dispose d’un large carnet d’adresses dans le milieu de l’écologie et de la politique. Elle s’est engagée de nombreuses années au sein d’ONG environnementales, comme WWF. Cependant, malgré son expertise, sa nomination est sujette à controverses.
Certains conservateurs jugent incohérent qu’une Américaine ait pour mission de représenter l’Allemagne. Pourtant, Jennifer Morgan habite à Berlin depuis 2003 et parle couramment allemand. Pour accéder au poste de secrétaire d’État, elle doit tout de même acquérir la nationalité allemande – la procédure est en cours. La seconde principale critique visant l’ancienne militante concerne ses activités à Greenpeace. L’ONG est parfois catégorisée comme radicale et a déjà rencontré des problèmes avec la justice. Beaucoup ont encore en tête l’action du groupe militant lors du match de football France-Allemagne à Munich, en juin 2021 lorsqu'un militant en paramoteur avait été contraint d’atterrir au milieu du stade, faisant deux blessés.
Les opposants à cette nomination craignent que Jennifer Morgan ne prenne pas assez de distance avec les initiatives de Greenpeace et que son rôle ressemble alors davantage à celui d’une lobbyiste qu’à celui d’une responsable politique.
Pourtant, Transparency International, une organisation anti-corruption basée à Berlin, a déclaré que la nomination de la future secrétaire d’État ne posait aucun problème. En effet, l’objectif de la mission est clair : faire progresser la lutte contre le changement climatique au sein du ministère des Affaires étrangères.
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