Lundi 2 juin, Annalena Baerbock a été élue à la présidence de l’Assemblée générale des Nations unies avec un large soutien. Une élection symbolique, mais aussi stratégique, au cœur d’un monde et d'une Europe en recomposition.


Ce lundi 2 juin, les 193 États membres de l’Organisation des Nations Unies ont élu Annalena Baerbock à la présidence de leur Assemblée générale. Avec 167 voix en sa faveur, l’ancienne cheffe de la diplomatie allemande devient la première femme européenne, et la cinquième femme tout court, à occuper cette fonction. Une nomination hautement symbolique, à un moment où l’organisation semble vaciller face aux défis d’un ordre mondial fragmenté et en guerre.
Baerbock, 44 ans, dirigera les débats de l’Assemblée et jouera un rôle clé dans le processus de désignation du ou de la future secrétaire générale. Elle l’a affirmé : ce processus devra être « transparent » et « inclusif ». Une promesse de méthode, dans une institution où les décisions des 193 États sont souvent éclipsées par le poids du Conseil de sécurité et ses cinq membres permanents dotés d’un droit de veto.
Alors que l’autorité de l’ONU est régulièrement remise en question — notamment après le rejet ou le contournement de ses résolutions, ou encore la contestation de mandats d’arrêt internationaux comme celui visant Benjamin Netanyahu — l’élection de Baerbock résonne comme un appel au multilatéralisme. Un engagement soutenu par le secrétaire général António Guterres.
Son arrivée n’a pourtant pas fait l’unanimité. La Russie étant en rupture avec Baerbock depuis sa position tranchée contre l’invasion de l’Ukraine. Annalena Baerbock porte aujourd’hui la lourde tâche de raviver une institution affaiblie.
En défendant l’égalité entre les États et en croyant encore au pouvoir de la parole diplomatique, elle s’apprête à incarner, à sa manière, une ONU que l’on n'ose plus espérer.
Pour recevoir gratuitement notre newsletter du lundi au vendredi, inscrivez-vous !
Pour nous suivre sur Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram.