La Thaïlande injectera plus de 10 milliards de dollars dans l'économie, a annoncé vendredi le ministère des Finances, alors que le nouveau gouvernement cherche à relancer la croissance après cinq ans de régime militaire.
Après le coup d'État de 2014, l'économie autrefois très dynamique de la Thaïlande, deuxième économie d'Asie du Sud-Est après l'Indonésie, s'est affaiblie. Et au premier trimestre de cette année, elle a connu un net ralentissement, la croissance trimestrielle passant sous la barre des 3%, à 2,8%, pour la première fois depuis mi-2015, d'après la Banque mondiale.
Les putschistes ont réorienté le royaume vers un régime civil en mars dernier au travers d’élections controversées qui leur ont permis de garder la main sur le pouvoir, mais ils sont sous pression pour engager des plans d'investissement ambitieux et créer des emplois dans un contexte de ralentissement mondial et de tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.
La hausse du baht thaïlandais entrave également la reprise, pesant sur la compétitivité des exportations et du tourisme.
Quelque 316 milliards de bahts (10,2 milliards de dollars), sous forme de dépenses ou de prêts gouvernementaux, vont être consacrés aux "mesures de relance économique urgentes", a annoncé vendredi le ministère des Finances dans un communiqué.
Les autorités thaïlandaises tablent sur une croissance autour de 3% pour l'ensemble de 2019, selon le communiqué.
Ces fonds vont notamment être utilisés pour stimuler le secteur-clé du tourisme, soutenir quelque 900.000 agriculteurs touchés par la sécheresse et aider les petites entreprises, a-t-il ajouté, précisant que ce plan doit encore être approuvé par le gouvernement.
Le tourisme reste l’une des mannes principales du royaume - représentant un cinquième de l'économie - et les visiteurs chinois en font partie intégrante.
Des exemptions de visa pour les voyageurs chinois et indiens font également partie de la nouvelle proposition.
Des critiques estiment que l'ancien chef de la junte, Prayuth Chan-O-Cha, devenu Premier ministre civil, comptait trop sur l'aide de la Chine.
Prayuth a sollicité les investissements de la part de Pékin sur le fameux projet de corridor économique de l'Est (EEC), un plan de 45 milliards de dollars couvrant trois provinces de la côte Est de la Thaïlande.