Édition internationale

La Thaïlande abandonne les poursuites pour lèse-majesté contre Paul Chambers

Le ministère public thaïlandais a finalement annoncé jeudi qu’il ne poursuivrait pas l’universitaire américain Paul Chambers, visé par une plainte pénale pour lèse-majesté

Cour-Penale-BangkokCour-Penale-Bangkok
Photo LPJ Bangkok.com
Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 2 mai 2025, mis à jour le 13 mai 2025

Le bureau du procureur général thaïlandais a annoncé le 1er mai qu'il abandonnait les poursuites contre l’universitaire américain Paul Chambers, arrêté et inculpé le mois dernier pour lèse-majesté, un crime puni sévèrement en Thaïlande, et a demandé au tribunal sa libération.

Cet enseignant à l’université thaïlandaise Naresuan, auteur de nombreux livres et bien connu de la presse internationale pour ses analyses politiques sur le pays et la région, avait été arrêté le 8 avril à la suite d’une plainte déposée par l’armée.

Selon son avocate, Wannaphat Jenroumjit, les accusations découlaient d’un texte de présentation pour un séminaire auquel Chambers avait participé l’an dernier publié sur le site web d’un institut de recherche situé hors de Thaïlande.

Les conditions de cette arrestation avaient suscité de vives critiques dans les milieux intellectuels et politiques, jusqu’au département d’État américain, qui s’était dit alarmé par cette affaire.

Alors qu’il s’était vu refuser sa libération sous caution dans un premier temps, la justice thaïlandaise avait finalement autorisé Paul Chambers à sortir après un jour de détention contre un dépôt de 300.000 bahts (env. 8.000 euros) et à la condition qu’il porte un bracelet électronique. Son visa avait également été révoqué et il n’avait pas le droit de quitter le pays.

La Thaïlande dispose de l’une des lois de lèse-majesté les plus sévères au monde. Tout acte, parole ou écrit jugé insultant, diffamant ou menaçant vis-à-vis du roi, de la reine, de l’héritier ou du régent, peut entrainer des peines de prison pouvant aller de 3 à 15 ans par chef d’accusation.

Paul Chambers était également poursuivi en vertu de la loi sur la cybercriminalité. Il avait nié les deux séries d'accusations.
Jeudi, le bureau du procureur général a déclaré dans un communiqué avoir décidé de ne pas donner suite aux deux séries de charges retenues contre Paul Chambers, et a demandé au tribunal de Phitsanulok de le libérer.

Il reste toujours à l’Américain à restaurer son visa de travail. Un recours a été déposé en ce sens, mais le bureau de l’immigration n’a pas encore rendu sa décision, a indiqué son avocate.

Flash infos