Réputée pour ses plages tropicales et parcs nationaux, ses temples, ses ruines anciennes, la Thaïlande ne manque pas de charme et plusieurs sites ou villes sont d'ailleurs reconnus par l’UNESCO.
La Thaïlande de par sa géographie particulière, son passé historique et l'hospitalité de sa population, dispose d’un riche héritage naturel et culturel qui attire toujours plus de voyageurs et fait la fierté des habitants. Et l’UNESCO ne s’y est pas trompé en inscrivant au Patrimoine mondial plusieurs sites historiques et des parcs naturels d’exceptions, en désignant des villes dites "créatives", des lieux faisant partie de la “Mémoire du monde” ou encore des traditions que l’on qualifie de Patrimoine culturel immatériel.
Patrimoine mondial
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture — connue sous le nom de l’UNESCO — a été créée il y a plus de 70 ans, mais ce n’est qu’en 1972 que la version finale de la "Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel" a été officiellement adoptée. Depuis lors, l’UNESCO a désigné des sites du patrimoine mondial, ce qui leur a conféré un statut d’importance destiné à protéger et à préserver leur beauté et leur importance culturelle pour les générations à venir.
Il existe actuellement 1.092 sites officiels du patrimoine mondial de l’UNESCO dans le monde, dont 38 dans les pays de l’ASEAN et 5 en Thaïlande.
Sukhothaï
Capitale du premier royaume du Siam aux XIIIe et XIVe siècles, Sukhothaï fut fondée entre 1238 et 1257. Inscrit au Patrimoine mondial depuis 1991, le site constitue un bien en série composée de trois villes anciennes comprenant Sukhothaï, Si Satchanalai et Kamphaeng Phet. A l’époque, elles partageaient toutes une langue et un alphabet, un système administratif et juridique commun, et ont laissé en témoignage des œuvres monumentales, qui illustrent le début de l’architecture et de l’art thaïlandais connu sous le nom du “style Sukhothaï”.
Aujourd’hui, le parc historique de Sukhothaï est un site remarquablement bien entretenu. Ses vestiges, malmenés par la jungle pendant des siècles, ont commencé à être restaurés dès les années 1960. La configuration des lieux, avec ses ruines éparpillées reliées par des chemins pavés entrecoupées de douves et d’étangs, se prête parfaitement à une balade à vélo.
Ayutthaya
La ville d’Ayutthaya, fondée en 1350, fut la deuxième capitale du royaume de Siam. Entre le XIVe et le XVIIIe siècle, cette cité florissante devint l’une des agglomérations les plus grandes et les plus cosmopolites du monde, ainsi qu’un carrefour de la diplomatie et du commerce international. Ayutthaya était construite sur une île entourée de trois fleuves la reliant à la mer, à un emplacement stratégique, au-dessus de la barre du golfe de Siam, qui la mettait à l’abri des attaques de navires de guerre étrangers. La ville fut attaquée et rasée en 1767 par l’armée birmane.
Aujourd’hui les ruines d’Ayutthaya constituent un vaste site archéologique inscrit au Patrimoine mondial depuis 1991. Située à 85 km de Bangkok, l’ancienne capitale peut se visiter sur une journée, même s’il est recommandé de passer au moins une nuit pour découvrir l’atmosphère de la ville le soir, surtout quand celle-ci se vide des cars de touristes et que l’on peut profiter de la vue des temples éclairés. Parmi les sites incontournables : le Wat Si Sanphet et ses 3 chedis, le Wat Mahathat connu pour sa tête de Bouddha emprisonnée dans les racines d’un arbre ou encore le vaste Wat Chai Wattanaram au bord de la rivière.
Ban Chiang
Entre 3.500 av. J.-C. et le 9ème siècle apr. J.-C., le nord de l’Isaan — dans un triangle compris entre Nong Khai, Sakhon Nakhon et Khon Khaen — a connu une mystérieuse civilisation dont on peut découvrir des traces sur le site archéologique de Ban Chiang. Ce site préhistorique d’habitation humaine et de sépulture est considéré comme le plus important à ce jour en Asie du Sud-est. Le site témoigne de l’existence d’activités agricoles ainsi que de la production et de l’utilisation de métaux.
Pour en savoir plus sur cette civilisation, le musée de Ban Chiang est l’un des plus modernes et des plus intéressants de Thaïlande. Situé à une cinquantaine de kilomètres d’Udon Thani, il expose l’essentiel des objets découverts lors de fouilles réalisées entre 1972 et 1997. Le site a été inscrit au Patrimoine mondial en 1992.
À lire : BAN CHIANG —Sur les traces d’une mystérieuse civilisation
Dong Phayayen-Khao Yai
Le complexe forestier de Dong Phayayen-Khao Yai s’étend sur une longueur de 230 km traversant six provinces du nord-est du royaume jusqu’à la frontière avec le Cambodge. Ce site naturel très riche situé à moins de 3 heures de route de Bangkok abrite plus de 800 espèces de faunes. Il est d’importance internationale pour la conservation des espèces de mammifères, d’oiseaux et de reptiles menacées et en danger d’extinction, notamment les éléphants d’Asie, les tigres, le banteng et le crocodile du Siam.
Thung Yai-Huai Kha Khaeng
Situés sur les provinces de Uthai Thani, Tak et Kanchanaburi, les sanctuaires de faunes Thung Yai-Huai et Kha Khaeng sont inscrits depuis 1991 au Patrimoine mondial. S’étendant sur plus de 600.000 ha en bordure de la frontière avec le Myanmar, les sanctuaires, demeurés en grande partie intacts — c’est l’une des zones forestières les moins accessibles et les moins perturbées de Thaïlande —, contiennent presque toutes les formations forestières de l’Asie du Sud-Est continentale. Ils abritent un ensemble d’espèces animales très divers, dont 77 % des grands mammifères (notamment éléphants et tigres), 50 % des grands oiseaux et 33 % des vertébrés terrestres que l’on trouve dans cette région.
D’autres sites culturels et naturels ont été soumis auprès de l’UNESCO dans l’espoir d’être classés au Patrimoine mondial tels que le parc historique de Phuphrabat dans la province d’Udon Thani pour ses formations rocheuses et peintures préhistoriques, le parc national de Kaeng Krachan, plus grand parc de Thaïlande dans la province de Petchaburi. Le Wat Phra Mahathat Woramahawihan au cœur de la ville de Nakhon Sri Thammarat a été proposé par le gouvernement en 2012, ainsi que le temple Phra That Phanom dans la province de Nakhon Phanom en 2017. En 2015, la ville de Chiang Mai a été ajoutée pour ses monuments, sites et paysages Lanna. Dernièrement ont été soumis l’ensemble des sites historiques de Phanom Rung, Muang Tam et le sanctuaire de Plai Bat, dans la province de Buriram, ainsi que l’ancienne ville de Si Thep, dans la province de Petchabun.
Villes créatives
Le Réseau des villes créatives de l’UNESCO (RVCU) a été créé en 2004 pour promouvoir la coopération avec et entre les villes ayant identifié la créativité comme un facteur stratégique du développement urbain durable. Les villes qui forment actuellement ce réseau travaillent ensemble vers un objectif commun : placer la créativité et les industries culturelles au cœur de leur plan de développement au niveau local et coopérer activement au niveau international.
À ce jour, la Thaïlande compte quatre “villes créatives”, chacune pour différentes raisons. C’est ainsi que Phuket est reconnue depuis 2015 comme “ville créative de la gastronomie”, Chiang Mai est depuis 2017 une “ville d’artisanat et d’arts populaires”.
Le 30 octobre 2019, l’UNESCO ajoutait Bangkok en tant que “ville du design” et Sukhothai qui rejoint Chiang Mai avec le titre de “ville d’artisanat et d’arts populaires”.
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Géoparc
Il existe aujourd’hui 147 géoparcs mondiaux UNESCO dans 41 pays. L’UNESCO estime que ce label, adopté le 17 novembre 2015 par les 195 États membres, "montre l’importance accordée par les gouvernements à la gestion holistique de sites et de paysages géologiques exceptionnels".
En 2018, l’UNESCO a approuvé la désignation du premier parc thaïlandais à savoir celui de Satun. Réputée pour ses formations rocheuses et son parc naturel exceptionnel, la province de Satun est riche en fossiles, karsts, grottes maritimes et lagons époustouflants.
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Mémoire du Monde
En 1992, l’UNESCO a créé le programme Mémoire du monde, visant à sensibiliser la communauté internationale à la richesse du patrimoine documentaire, à la nécessité d’assurer sa conservation pour les générations futures et à le rendre accessible au grand public.
En Thaïlande, plusieurs archives, ressources et documents font partie de ce programme : les archives épigraphiques de Wat Pho, les documents d’archives du Roi Chulalongkorn et de la transformation du Siam (1868-1910), l’inscription du roi Ram Khamhaeng, les négatifs sur les plaques de verre photographiques royales et la collection des copies originales, et enfin “Les registres du Conseil de la Siam Society”, 100 années d’enregistrements sur la coopération internationale et la diffusion du savoir dans les arts et les sciences.
Patrimoine culturel immatériel
Créée en 2006, la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a dans un premier temps été signée par 30 états membres avant d’être rejointe par 163 pays en 2015.
En 2018, le théâtre Khon a été inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le Khon est un théâtre de danse masqué qui associe des éléments musicaux, vocaux, littéraires, rituels et artisanaux pour illustrer la gloire de Rama, héros incarnation du dieu Vishnu, qui apporte l’ordre et la justice au monde.