La Banque mondiale a relevé mercredi ses perspectives de croissance pour la Thaïlande cette année de trois points, citant une hausse de la consommation privée et de la reprise du tourisme.
L’institution financière prévoit désormais que le PIB de la Thaïlande devrait croître de 3,9% sur l’année 2023 contre 3,6% précédemment.
Après un recul spectaculaire de 6,2% en 2020, première année de la crise du Covid-19, le royaume a peiné à remonter la pente, affichant 1,5% de croissance en 2021, puis 2,6% l’an dernier, en retard par rapport au cycle de reprise des autres économies de l’ASEAN-6.
Malmené par une politique sanitaire à la fois zélée et chaotique, le PIB de la Thaïlande n’a retrouvé son niveau d’avant le Covid qu’en fin d’année 2022, après l'assouplissement des restrictions sur le voyage en lien avec la pandémie de coronavirus.
La Banque mondiale a indiqué dans un communiqué que l’économie thaïlandaise était en bonne voie pour atteindre 3,6% de croissance en 2024 et 3,4% en 2025, le tourisme et la consommation privée restant les principaux moteurs de croissance alors que la demande sur les produits d’exportation s'affaiblit.
Le retour des touristes, notamment ceux en provenance de Chine, tend à renforcer l’optimisme, même si, sur le terrain, nombre d’acteurs du tourisme sont encore à la peine. Cette année, le nombre d’arrivées de voyageurs étrangers en Thaïlande devrait atteindre les 28,5 millions, soit 84% du niveau pré-pandémique, estime la Banque mondiale.
Toutefois, alors que nous sommes à la mi-année, le plus gros de ce chiffre prévisionnel reste à réaliser, la haute saison ne débutant qu’au 4e trimestre.
Or, la Banque mondiale met en garde contre certains risques pouvant intervenir d’ici la fin de l’année, tels qu’un affaiblissement de l’activité économique mondiale ou encore de possibles turbulences politiques dans le royaume.
La Thaïlande vient en effet de procéder à des élections législatives dont l’issue a donné gagnant le camp progressiste face au puissant establishment militaro-royaliste qui était au pouvoir depuis le coup d’Etat de 2014. Mais il lui reste encore à former le nouveau gouvernement selon un processus constitutionnel modifié en 2017 par la junte militaire pour favoriser le camp conservateur. Tout reste donc encore possible après ses élections en Thaïlande.
Or, si le résultat du vote parlementaire pour nommer le Premier ministre devait contrarier de trop la volonté des Thaïlandais exprimée dans les urnes, un soulèvement populaire est à craindre qui pourrait affecter les moteurs de croissance.