Claude Onesta, coach parmi les coachs du sport français, vient à Phuket pour inspirer des dirigeants francophones basés en Thaïlande. Explications de Jérôme Le Carrou, animateur de l’APM à Bangkok


Il y a quelques jours, nous vous annoncions la venue exceptionnelle de Claude Onesta, coach parmi les coachs du sport français, à Phuket. Le 28 mars, il y transmettra, espérons-le, certains de ses petits secrets à quelque 70 managers français. Jérôme Le Carrou, animateur du club de Bangkok de l’Association Progrès du Management, nous présente l’APM et cette rencontre événement.
Lepetitjournal.com : Bonjour Jérôme Le Carrou, avant de parler de l’APM et de l’événement du 28 mars, nous diriez-vous quelques mots sur vous ?
Jérôme Le Carrou : Je suis arrivé en Asie en 2007, pour un stage, à Shanghai. J’y ai créé, un an plus tard, Next Step Connections. Nous créons des programmes éducatifs d’apprentissage par l’expérience, pour les universités. Des étudiants du monde entier viennent passer deux à quatre semaines en Asie pour une petite période d’immersion : projets en entreprise, cours, rencontres avec des intervenants extérieurs. Je me suis installé à Bangkok par choix personnel en 2017.
Le but est simple et ambitieux : que les progrès réalisés par le dirigeant fassent progresser l’entreprise
Mon aventure avec l’APM a commencé en 2018, mais le club existe depuis une dizaine d’années. Je suis aujourd’hui animateur du club de Bangkok et co-référent, avec Jérémy Odoux, mon homologue du Vietnam, de la zone Asie, qui compte douze clubs.

LPJ : Quelles sont l’histoire, le rôle et le fonctionnement de l’Association Progrès du Management ?
JLC : L’APM a été fondée en 1987 par Pierre Bellon, ancien président-fondateur de Sodexo. Depuis 1987. Il s’agit d’une communauté apprenante pour dirigeants francophones. Le but est simple et ambitieux : que les progrès réalisés par le dirigeant fassent progresser l’entreprise.
450 experts de tous les domaines sont membres de notre réseau
L’APM s’adresse à des dirigeants entrepreneurs et des patrons de filiales. Nous souhaitons mettre en contact un panel de jeunes et de moins jeunes, de nouveaux entrepreneurs et de dirigeants plus expérimentés. Seuls critères déterminants : avoir la responsabilité de l’entreprise et au moins dix salariés. Nous ne sommes pas un réseau d’affaires mais un réseau qui repose sur la confiance et une démarche personnelle d’apprentissage et d’évolution.
L’association compte aujourd’hui 8.600 adhérents, répartis dans 418 clubs, présents dans 38 pays. 25.000 dirigeants s’y sont succédé depuis la création.
APM - Oussama Ammar en Thaïlande pour parler révolution numérique
Nous nous retrouvons une journée par mois, autour de l’éclairage d’un expert, sur des thèmes de management, d’entreprise, mais aussi des sujets liés au monde qui nous entoure. On y parle cybersécurité, géopolitique, prise de décision, par exemple. Nous avons, ici, accueilli aussi bien Adrien Duvillard, ancien champion de ski, Michel Tognini, spationaute ayant volé avec les Russes et les Américains, que de grands chefs d’entreprise, l’ambassadeur de France ou encore un expert international du pétrole.
Claude Onesta s’est bien sûr occupé des athlètes mais a aussi avoué avoir "réparé les coachs"
Avant de nous rejoindre, les adhérents s’inquiètent de devoir bloquer une journée par mois pour nos rencontres. Mais ils doivent comprendre que c’est, au contraire, s’ils ne peuvent libérer cette journée et qu’ils gardent la tête dans le guidon qu’ils vont dans le mur.
LPJ : Comment l’association fonctionne-t-elle et se finance-t-elle ?
JLC : 450 experts de tous les domaines sont membres de notre réseau. Nous construisons notre programmation avec les pays voisins et nous faisons venir les experts pour une tournée de quelques rencontres dans la région. Les adhérents paient environ 4.000 € par an de cotisation. Cela finance, entre autres, la venue des experts. Nous organisons dix rencontres par an, dont sept en présentiel et trois en distanciel.
Nous voulons en faire un événement de rayonnement, ouvert aussi à ceux qui ne sont pas membres de l’APM et veulent la découvrir
LPJ : La rencontre avec Claude Onesta, sur le thème "Management Gagnant : les clés de la Haute Performance", organisée à Phuket le vendredi 28 mars, sort un peu de l’ordinaire.
JLC : Jérémy et moi avons vu et entendu Claude Onesta intervenir au Forum des conseillers du commerce extérieur, à New Delhi. Nous nous sommes dit qu’il fallait qu’il rejoigne le réseau APM. Nous en avons fait la suggestion à Paris. En tant que Manager général de la Haute performance à l’Agence nationale du sport, pour préparer les JO de Paris 2024, il s’est bien sûr occupé des athlètes mais a aussi avoué avoir "réparé les coachs". C’est aussi pour cela que nous l’avons invité, pour mobiliser des membres de douze clubs d’Asie sur cette thématique profonde. Il s’agit d’une rencontre exceptionnelle, non seulement parce qu’elle est internationale, mais aussi parce que nous voulons en faire un événement de rayonnement, ouvert aussi à ceux qui ne sont pas membres de l’APM et veulent la découvrir.

LPJ : Pourquoi avoir choisi d’organiser l’événement à Phuket ?
JLC : Nous avions d’abord envisagé Chiang Mai mais nous avons eu peur de la pollution.
Phuket est un endroit attractif. Nous pouvons y organiser un dîner sur la plage. Les participants peuvent venir passer le week-end en famille s’ils le souhaitent, après la rencontre qui a lieu un vendredi. Nous avons choisi un hôtel qui se trouve à cinq minutes de l’aéroport, pour faciliter la logistique de tous. Sur les 205 membres de nos clubs asiatiques, 70 ont pour l’instant répondu à notre invitation.
LPJ : Comment s’organisera l’après-midi de travail ?
JLC : Nous allons faire vivre la pédagogie APM. Il ne s’agit pas d’avoir un discours descendant pendant quatre heures ! On ne vient pas écouter une conférence ou prendre un cours très scolaire. On vient échanger, faire part de ses expériences et profiter de celles des autres participants.
Nous ne serons certes pas vingt, comme d’habitude, mais nous nous adapterons car il faut que chacun s’approprie le contenu.
LPJ : Les derniers mots à destination de ceux qui ne sont pas (encore) membres et qui pourraient vouloir vous rejoindre, le 28 mars ou plus tard ?
JLC : Nos idées clés sont : rompre avec l’isolement, prendre une journée pour soi, gagner du temps. À l’APM, on échange et on apprend. On y croise toujours quelqu’un qui a déjà vécu sa propre problématique. C’est pour toutes ces raisons qu’il nous semble de plus en plus important de nous développer à l’international.
Si quelques francophones motivés se sentent prêts à lancer un club à Chiang Mai ou à Phuket, bienvenue à l’APM !