La Thaïlande a réussi à réduire la pauvreté de manière significative au cours des années 90 et 2000, mais il semblerait que la tendance stagne depuis une dizaine d’années, selon une étude récente.
La proportion de Thaïlandais vivant sous le seuil de pauvreté n’a pas ou quasiment pas changé depuis une dizaine d’année, stagnant autour de 6-8% des ménages, indique un rapport récent du ministre thaïlandais du Commerce, qui explique le phénomène par des facteurs tels que la digitalisation rapide de l’économie, le vieillissement de la population, l’impact de la crise du Covid, et le changement climatique qui affecte particulièrement les agriculteurs.
Cité par le Bangkok Post, Poonpong Naiyanapakorn, un cadre du ministère, souligne que malgré le dynamisme de l’économie thaïlandaise au cours des dernières décennies ayant permis de réduire de manière significative la pauvreté depuis la fin des années 80, les inégalités persistent et représentent un risque important qui nécessite une collaboration étroite entre le gouvernement et les organisations privées.
Il note par exemple que si la proportion de personnes vivant sous le seuil de pauvreté est passée de 65% en 1988 à seulement 6,3% en 2021, la situation a relativement stagné ces 10 dernières années, le chiffre restant autour de 6 à 8%.
Les agriculteurs font partie des catégories socio-professionnelles les plus touchées.
Selon l’étude du ministère du Commerce, 11% des ménages tirant leurs principaux revenus de l'agriculture vivraient avec moins de 2,15 dollars (2.802 bahts) par mois et par personne, ce qui correspond au seuil de pauvreté fixé par la Banque mondiale.
Une situation assez paradoxale dans un pays dont plusieurs entreprises parmi les plus prospères sont justement dans le secteur de l’agro-alimentaire.
La Thaïlande est régulièrement classée par les pays les plus inégalitaires au monde, avec 1% de la population qui détient plus de la moitié des richesses du pays.