Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

TÉMOIGNAGE : Gautier Romani, spécialiste du vin Andalou

Français d’origine espagnole, Gautier Romani a décidé de revenir sur les Terres de ses aïeux pour développer des projets autour de sa passion : le vin. Passionné par cette région et son histoire viticole, le français s’est mis en quête de faire découvrir ce patrimoine aux francophones d’Andalousie.

Gautier Romani goute un vin rougeGautier Romani goute un vin rouge
Gautier Romani, spécialiste du vin
Écrit par Su-Ran Khetta
Publié le 19 juin 2024, mis à jour le 21 juin 2024

LePetitJournal.com : Bonjour Gautier Romani, dites-nous ce qui vous a donné envie de vous lancer dans le secteur du vin?

Gautier Romani : Nous habitions en Bourgogne avec ma femme et, au début, il fallait faire un petit peu d'argent donc j'ai fait les vendanges. Un jour, on était chez un ami de ma femme, et il m'a proposé de l’accompagner en cuverie. Je portais les raisins, puis on allait en cuverie et il me montrait comment on faisait du vin. Ça a été un réel de coup de cœur!

Et suite à cette première expérience, quel a été votre parcours ?

J'ai fait l'école des vins à Beaune en spécialité Commerce International, je suis sorti major de promotion et ça m'a ouvert beaucoup de portes. J'ai commencé à travailler au château de Chassagne-Montrachet, où je m'occupais du caveau, des visites, des ateliers dégustations...etc. J’ai ensuite travaillé dans un grand domaine viticole qui s'appelle Olivier Leflaive, qui faisait notamment des visites. J’ai aussi été sommelier dans un restaurant étoilé, à l’époque, Le Charlemagne, à Puligny-Montrachet. 

Qu’est-ce qui vous plaisait dans ce milieu ?

Gautier Romani

J'aimais le fait que les personnes puissent faire le lien entre ce qu'ils goûtent, ce qu'ils voient et d'où ça vient. Je leur parlais des terrains, je leur expliquais pourquoi on plantait dans certains endroits plutôt que d’autres. C'était vraiment sympa mais c’étaient des horaires compliqués, par contre. Et comme on avait notre fille qui venait de naître, j'ai arrêté.

Vous êtes ensuite venu en Andalousie. Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette région ?

J'ai de la famille ici. Mon arrière-grand-mère est d'ici. J'ai des origines andalouses. On ne savait pas trop où aller et on s'est dit que l’Espagne ça pouvait être sympa. Revenir sur ses racines. On est donc partis en Andalousie, en 2019, on s’est installés à Rincón de la Victoria, à proximité de Malaga. 

Quel était votre projet en vous installant sur la Costa del Sol ?

On voulait absolument développer le tourisme du vin parce que ce n'était pas très développé par les francophones alors qu'il y avait une certaine demande. C’est une région qui a une vraie histoire au niveau du vin. Et puis après, il y a eu le Covid malheureusement. J'ai ensuite travaillé dans un milieu complètement différent parce qu'il faut bien vivre. En Andalousie, ce qui est intéressant, c'est de se dire qu’ils font du vin, ils arrivent à le vendre parce que c'est la tradition ici mais ils ne cherchent pas forcément l'export ou très peu. Et je ne connais pas d'autres régions qui sont comme ça. 

Comment est-ce que vous évaluez la demande du public ? 

Alors, c'est bien parce que Nadège, ma femme, a un groupe Facebook qui fonctionne très bien “Amoureux de l'Andalousie” et ça lui permet d'avoir un retour du public. C’est un groupe donc les gens peuvent poser des questions, demander certaines choses. Ça nous permet donc de voir ce qui intéresse un peu les gens grâce à ça. On se rend compte que les personnes qui se questionnent sur le vin, ce ne sont pas les expatriés mais plutôt les touristes.

Comment expliquez-vous cela ?

On a remarqué que souvent les expatriés vont plutôt rechercher des vins qu'ils ont l'habitude de goûter, que ce soit de France ou d’ailleurs, et ne s’intéressent pas forcément à la production locale

Gautier Romani
Alors que les gens qui visitent cherchent plutôt le local et ne s'intéressent pas trop aux vins de France. Sur tous les intéressés par le vin d’Andalousie, je dirais donc que nous avons 80 ou 85 % de touristes. Je pense que c’est dû au fait que le vin de la région n’est pas forcément accessible, ils ne s’y intéressent donc pas.

Et il n’existe aucun guide qui pourrait les aider. 

Et ce serait potentiellement un projet que vous souhaiteriez développer ? Un guide sur le vin Andalou?

Exactement. On va faire quelque chose d’un peu universel qui puisse répondre à la demande actuelle et permettra aux gens de s’y intéresser. L’idée est de proposer un guide à télécharger et gratuit.

Travaillez-vous à côté de ce projet qui devrait prochainement voir le jour ?

Oui, je travaille ici pour une banque en ligne. À côté, j’’aide également ma femme sur son réseau Facebook, je m'occupe de la technique, la facturation…etc. Et le week-end, on part sur des découvertes : le vin, de nouvelles choses à visiter. Le dimanche, on le consacre à la rédaction, au montage vidéo, donc nos semaines sont assez chargées.

Mais c'est un vrai métier passion, c’est la passion qui nous anime. On aime bien ce que l’on fait et on est bien ici !

Su-Ran Khetta - Diplômée en Journalisme à l'Université Libre de Bruxelles
Publié le 19 juin 2024, mis à jour le 21 juin 2024

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

    © lepetitjournal.com 2024