Alors que les parcours d’expatriation se diversifient et que de nombreux Français établis à l’étranger envisagent un retour ou un nouveau départ, la question du lieu d’installation devient cruciale. Or, les critères de choix ont profondément évolué : les considérations climatiques, écologiques, économiques et numériques s’imposent désormais au même titre que les opportunités d’emploi. Une étude récente menée par vidaXL met en lumière 20 villes françaises les plus adaptées à des trajectoires d’installation durables.
Lorsque l’on envisage une relocalisation, en particulier après plusieurs années passées à l’étranger les critères de choix ne se limitent pas au seul emploi ou à l’immobilier. Ils englobent désormais le niveau de vie, l’environnement, la mobilité, la sécurité, l’accès à la culture, au numérique, aux espaces naturels, et au tissu social local.
Pour répondre à cette complexité, vidaXL a analysé 11 indicateurs : la proportion de jeunes adultes (18–34 ans), un indicateur d’un dynamisme démographique, le coût de la vie global (logement, transport, sport et restauration), les salaires moyens, l’ensoleillement, la présence d’espaces verts, la pollution sonore et lumineuse, le niveau de criminalité, la vitesse moyenne de connexion Internet, et enfin la richesse en activités et restaurants, selon TripAdvisor. Le volume de recherche Google, basé sur les requêtes « où vivre », « location », « vivre » et « louer », a également été intégré comme proxy d’attractivité.
Réconcilier qualité de vie et connectivité : Bordeaux en tête
La métropole bordelaise arrive en tête du classement. Au-delà de sa notoriété touristique et viticole, Bordeaux confirme son statut de ville d’équilibre. Elle conjugue une densité élevée de restaurants et d’activités culturelles (près de 1.000 établissements pour 100.000 habitants), un niveau de sécurité rassurant, et une accessibilité numérique correcte. Ville-carrefour du Sud-Ouest, connectée à Paris en 2h par TGV, elle profite aussi d’une situation géographique stratégique : proximité du littoral atlantique, présence de pôles scientifiques (INRAE, université de Bordeaux), montée en puissance de l’écosystème tech (Darwin Ecosystème, French Tech Bordeaux). Pour les expatriés sensibles aux enjeux climatiques, Bordeaux cumule 2.040 heures d’ensoleillement annuel, et mène une politique ambitieuse de verdissement et de réduction de l’emprise automobile, même si la pression foncière reste forte.
Pourquoi ont-elles choisi Bordeaux pour s’installer en retour d’expatriation ?
Paris : mégapole mondiale, mais à un prix élevé
Paris se hisse à la deuxième place grâce à des salaires moyens parmi les plus élevés (2.855 €), une offre culturelle sans égal (852 restaurants, 462 activités/100.000 habitants) et la plus forte concentration de jeunes adultes du classement. Mais la capitale reste marquée par un coût de la vie élevé (1.703 €) et un niveau de criminalité supérieur à la moyenne (116% pour 1.000 habitants). Ces éléments peuvent représenter des freins importants pour un expatrié qui, revenu avec un capital financier ou humain, aspire à un meilleur équilibre entre vie privée et environnement urbain. Pour les professionnels des secteurs tech, juridique, culturel ou diplomatique, Paris reste incontournable, avec sa densité d’emplois qualifiés, ses hubs d’innovation (Station F, La Défense), et sa connectivité globale.
Des alternatives solides : Lille, Strasbourg, Angers
Si Bordeaux et Paris dominent le classement, d’autres villes se distinguent par leur résilience urbaine, leur coût maîtrisé et leur qualité d’accueil. Lille, troisième du classement, combine dynamisme économique et centralité géographique (1h de train de Paris, 35 min de Bruxelles). Son volume de recherches en ligne est le plus élevé du pays, signe d’un regain d’intérêt. Elle attire une population jeune, des créateurs, des artistes, et développe une scène numérique active autour d’Euratechnologies. Son urbanisme en pleine mutation (quartier Fives Cail, reconversion des friches industrielles) séduit les profils en quête de réinvention urbaine. Strasbourg, capitale européenne et laboratoire de la ville durable, séduit pour d’autres raisons : 48 % d’espaces verts, des mobilités douces bien implantées. C’est une ville-passerelle entre la France et l’Allemagne, ce qui peut faire sens pour des expatriés ayant vécu dans des environnements multilingues ou transfrontaliers. Angers, quatrième, est l’une des surprises du classement. Si elle reste moins connue à l’international, elle offre une qualité de vie remarquable : coût de la vie maîtrisé (830€ /mois), dynamisme économique (pôle végétal Vegepolys Valley, numérique avec Angers French Tech). Un territoire attractif pour les familles, les indépendants, ou les porteurs de projets liés à l’environnement.
Retour en France : elles ont décidé de s’installer à Lille après leur expatriation
Au-delà du podium : d’autres trajectoires urbaines à explorer
Des villes comme Saint-Étienne, Marseille sortent des radars traditionnels, mais proposent des alternatives solides pour des projets de vie différents. Saint Etienne est la ville la plus verte du classement (70,4 % d’espaces verts), avec le coût de la vie le plus bas (780€ /mois). Idéale pour des artistes, designers ou enseignants-chercheurs attirés par une ville universitaire en reconversion. Marseille, classée 13e, brille par son ensoleillement record (2.872 h/an) de quoi séduire les profils en quête de lumière et d’un climat méditerranéen affirmé, malgré des inégalités marquées.
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