Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

10 choses que les Espagnols font mieux que les Français

comportements espagnecomportements espagne
Creative Commons
Écrit par Quentin Gallet
Publié le 10 août 2022, mis à jour le 19 octobre 2024

Françaises, Français. C’est humain : quand on est loin de chez soi, on ne peut s’empêcher de comparer. Qu’est-ce qui nous manque ici de là-bas ? Qu’est-ce qui est mieux ? Certes, nous sommes connus pour ne pas être les derniers à râler et à critiquer mais, parfois, c’est comme ça, il faut le reconnaître : les Espagnols font mieux que nous dans certains domaines. Ou, du moins, le croient-ils.

 

1- Les cadors du football européen

foot espagne
Photo Michael Lee



Autant crever l’abcès directement et aborder une question épineuse. L’Espagne et le foot, le foot et l’Espagne. Deux termes indissociables ; presque consubstantiels. En effet, pauvres Français que nous sommes, il ne faut pas se le cacher : un "Real-Barça", ça fait quand même bien plus rêver qu’un "Dijon-Amiens". Ce n’est pas faux mais quand on a dit ça, on n’a pas dit grand-chose. 

Plus concrètement, l’Espagne compte des clubs prestigieux qui ont tout de même remporté 19 Ligues des Champions (dont 14 par le seul Real Madrid). Par ailleurs, l’équipe nationale, la "Roja" de son petit nom, a gagné trois fois l’Euro et une fois la Coupe du Monde.

C’est un fait : ils sont forts. En plus, le ballon rond est une passion nationale dont les chiffres parlent d’eux même : le pays compte environ un million de licenciés et plus de 20.000 clubs. Selon un sondage de 2013, les deux tiers des Espagnols placent le foot à la première place de leurs sports favoris. Enfin, ce secteur emploie près de 200.000 personnes à travers le pays et se taille la part du lion dans les journaux télévisés et les publicités. Bref, si vous détestez le ballon rond et pensez qu’on en parle déjà trop en France, l’Espagne n’est pas pour vous.

chauvin râleur
Photo Matthew Henry

Le bémol du chauvin râleur 


Oui d’accord, le "Real" et le "Barça" sont de sacrées équipes. Après, Messi est argentin, Ronaldo est portugais et Zidane est français. Où sont les Espagnols là-dedans ? Et puis, gagner l’Euro, c’est bien gentil mais, nous, on a la deuxième étoile. 

 


2 – Les spécialistes de la charcuterie

charcuterie espagne
Photo Thomas Vogel

En dehors du football, s’il y a bien une chose avec laquelle les Espagnols ne plaisantent pas, c’est leur charcuterie. 
D’abord, il y a le jambon. Vous nous direz : "Le jambon, c’est bon, mais ce n’est pas non plus à tomber par terre". Certes. Mais on ne parle pas de n’importe quel jambon, on parle du "Jamón Iberico" (le dire en espagnol fait connaisseur). A ne pas confondre avec le "Jamón Serrano". Cela n’a l’air de rien pour les pauvres amateurs que nous sommes mais tout Espagnol sait que l’Iberico est issu de cochons de couleur sombre tandis que le Serrano provient de cochons blancs. 

Dans les deux cas, le jambon que l’on achète est issu de la patte du cochon. Celle-ci est au préalable séchée et salée. Evidemment, tous les jambons ne se valent pas. Certains peuvent atteindre de petites fortunes en fonction de la provenance, l’élevage et la méthode de séchage. 

Ensuite, les Espagnols ont une autre charcuterie phare : le chorizo. Ce saucisson rougeâtre mondialement connu est élaboré à base de viande de porc et de pimentón (variante du paprika). Il peut se manger froid ou chaud : dans ce dernier cas, il accompagne souvent les légumes secs comme les lentilles ou les pois chiches dont raffolent nos voisins. 

chauvin râleur
Photo Matthew Henry

Le bémol du chauvin râleur 

C’est bien gentil tout ça mais on parle quand même d’un peuple qui n’a pas été capable d’inventer (ni de commercialiser) le pâté en croûte. 

 


3 - Les tapas : un art de vivre

C’est scientifiquement prouvé ; quand on pense "tapas", on pense Espagne et inversement. Comme Olive ne va pas sans Tom ni Tic sans Tac, les "tapas" sont des incontournables de la cuisine espagnole. 

Qu’est-ce que c’est ? Des amuse-gueules serait-on tenté de répondre. Il est vrai qu’elles ne sont en théories pas destinées à constituer un repas complet. En effet, les "tapas" servent à grignoter quelque chose en accompagnement d’un verre. Sauf que, il faut le reconnaître, cette définition est assez réductrice considérant la variété des tapas (charcuterie, fromages, poissons, crustacés, légumes, olives, …) qui peuvent être servies. 

Et même plus que ça. Au-delà d’être un petit quelque chose pour se caler une dent en sirotant une bière ou une sangria, les tapas sont révélatrices d’un mode de vie : d’un "Spanish way of life" comme on dirait en bon français. En effet, ces petites rations sont bien souvent partagées, échangées, commentées, notées ; le tout dans une ambiance conviviale comme savent la créer nos chers voisins. Qu’importe que la terrasse soit pleine à craquer ou l’intérieur du bar on-ne-peut-plus bruyant ; les Espagnols trouveront toujours un recoin pour partager ce moment en famille ou entre amis. 

chauvin râleur
Photo Matthew Henry

Le bémol du chauvin râleur 

"Variété" dites-vous ? Mouais, c’est quand même souvent les mêmes choses qu’on nous sert dans les bars espagnols. Et puis, c’est frit. 

 


4-  Faire la fête comme un Espagnol en Espagne

Il faut le reconnaître, le temps aidant certainement, les Espagnols ne sont pas les derniers pour faire la fête. Contrairement à chez nous où cette activité est étroitement associée à la jeunesse, les fêtards espagnols se recensent de 7 à 77 ans. 

Les fiestas proprement dites sont souvent dédiées à un saint et parfois très localisées. A l'instar de la "Fiesta de la Virgen de la Paloma" qui célèbre la Vierge du quartier madrilène de la Latina. On pense aussi à la San Fermin à Pampelune ou à la San Miguel en Catalogne. Ces fiestas sont l’occasion pour jeunes et moins jeunes de se rassembler, manger, boire et danser. Les villes organisent ainsi des événements de grande ampleur et même les plus petits villages dépensent des fortunes afin de faire honneur (au moins une fois l’an) à des habitants qui ne rateraient cela pour rien au monde. 

Pour suivre les Espagnols lors de ces fêtes, il ne faut pas nécessairement être un gros buveur mais un marathonien de la nuit. Il est, en effet, fréquent pour les plus jeunes de rentrer se coucher sur le coup des 8h voire 9h du matin. 

A noter que nos voisins ibériques aiment se mettre sur leur 31 lorsqu’ils sortent, même si c’est pour un court laps de temps (si, d’aventures, ils se couchent à 4h du matin, par exemple). 

chauvin râleur
Photo Matthew Henry

Le bémol du chauvin râleur 

Trop de bruit, de graillon et de reggaeton.

 


5 - Un soleil à nul autre pareil


 

soleil espagne
Daoudi Aissa


Là-dessus, on va peut être mettre tout le monde d’accord : en Espagne il fait beau ! Enfin, pas partout, mais quand même. Bon, d’accord, il une différence d’ensoleillement entre les régions les plus septentrionales comme les Asturies ou le Pays Basque et la côte andalouse. C’est dit.

Toujours est-il que le royaume est le pays le plus ensoleillé d’Europe avec plus de 300 jours de soleil par an pour les régions les plus chanceuses. Alors que nous autres Français sommes plongés dans la grisaille dès la mi-octobre, les Espagnols peuvent jouir d’un temps des plus cléments même en plein mois de décembre. 

Même si la règle "en Espagne, il fait toujours beau" souffre de nombreuses exceptions, le climat semble être une des principales raisons qui nous font traverser les Pyrénées. Parlez en autour de vous et vous verrez. 

chauvin râleur
Photo Matthew Henry

Le bémol du chauvin râleur 

Il ne faut pas me tendre des perches comme ça… Il fait une chaleur infernale de mai à septembre et on n’a pas le moindre petit flocon de neige à se mettre sous la dent : vous appelez ça un climat idéal ?

 


6 -"Vamos a la playa"

Jouons franc jeu : qui n’a jamais été en vacances à la plage en Espagne avant de s’expatrier ? Ou bien : qui n’a jamais entendu des proches dire qu’ils descendaient en Espagne pour "être sûrs de trouver du beau temps et une location moins chère" ? 

Laissons les chiffres parler. L’Espagne possède environ 8.000 km de côtes, soit plus de deux fois la longueur de notre propre littoral. Autant dire que la mer est accessible de tous les côtés ou presque (oui, il y a quand même le Portugal et les Pyrénées qui limitent l’accès complet au large). Il y en a pour tous les goûts : Asturies, Galice, Cantabrie, Pays Basque pour ceux qui ne veulent pas rougir dès la sortie de la voiture, l’Andalousie pour ces chaudes journées sans fin ou la Costa Brava pour son ambiance. 

Par ailleurs, l’argent étant le nerf de la guerre, les plages espagnoles doivent aussi leurs succès au fait que les locations sont  moins chères que de l’autre côté des Pyrénées. 

chauvin râleur
Photo Matthew Henry

Le bémol du chauvin râleur 

Ça caille aux Asturies et on crame en Andalousie. Ecrivez-moi quand vous trouvez un endroit qui me permette de profiter en toute quiétude de mes vacances. 

 


7 - Le pays de l’or liquide

huile olive espagne
Nazar Hrabovyi



Corps gras à la mode, l’huile d’olive s’est imposée bien au delà du pourtour méditerranéen. Savoureuse, on lui prête même des vertus quasi magiques en relation avec l’espérance de vie. Mais silence : le secret doit rester gardé.

Plus terre à terre, l’Espagne est le premier producteur et exportateur de l’huile d’olive au niveau mondial. Il faut dire qu’il est difficile de ne pas s’en rendre compte si l’on voyage dans le royaume en train ou en voiture : les oliveraies sont partout. Et pour cause : l’Espagne abrite un quart de toutes les surfaces de la planète cultivant l’or liquide. 

Inutile de préciser que l’huile d’olive est un ingrédient de base de la cuisine espagnole (point commun bien sûr avec d’autres pays méditerranéens). L’Andalousie est la région qui possède le plus d’appellations d’origine, la Catalogne se classant seconde. 

chauvin râleur
Photo Matthew Henry

Le bémol du chauvin râleur 

Ce n’est pas parce qu’on a une fierté nationale qu’il faut la mettre à toute les sauces. C’est un peu comme si, nous autres Français, rappelions à qui veut bien l’entendre que nous restons la première destination touristique du monde. Si nous ne le faisons pas, c’est par humilité : un domaine où nous excellons et dont nos voisins envieux pourraient s’inspirer avec profit. 

 


8 - Les jours fériés

jours feries espagne
Adam Tinworth



Tordons le cou à un terrible cliché qui nous colle à la peau : les Français auraient des jours fériés à millions. Et bien, chers compatriotes, sachez que l’on doit se contenter de onze misérables jours fériés alors que nos voisins espagnols s’engraissent de quatorze ! Un scandale !

Soyons précis : en Espagne, huit jours fériés sont fixés à l’échelle nationale, quatre sont établis au niveau de la communauté autonome et deux au niveau local. Par exemple, le 2 mai, célébrant la résistance des Madrilènes face à nous autres Français, est férié dans la capitale espagnole. En Galice, c’est Saint Jacques qui permet aux habitants de la région de profiter d’une belle journée d’été sans travail le 25 juillet. 

Notons quand même, pour être de bonne foi (une fois n’est pas coutume), que les Espagnols ont moins de jours de congés que les Français. 

chauvin râleur
Photo Matthew Henry

Le bémol du chauvin râleur 

Quoi ? Mais pourquoi n’a-t-on pas 14 jours fériés ? Où est la Commission Européenne pour uniformiser tout ça ? Mais que fait la police ? 

 

9 – De généreux donneurs d’organes 

C’est très peu connu mais l’Espagne est le pays qui, par habitant, réalise le plus de donations d’organes de la planète. Pour un million d’habitants, près de 50 Espagnols effectuent cet acte courageux. C’est près de deux fois plus que ce que la France fait dans ce domaine. 

chauvin râleur
Photo Matthew Henry

Le bémol du chauvin râleur 

Bon, là, rien à dire. Bravo les voisins !

 

10 - La sieste

sieste espagne
Stephen Oliver



Parce qu’on est Français et qu’on ne peut pas s’en empêcher, nous plaçons la sieste en conclusion de ce top 10 des choses que les Espagnols font mieux que les Français. Nos amis de l’autre côté des Pyrénées n’auraient pas leur pareil pour s’assoupir entre quinze et trente minutes après la pause-déjeuner.

Bon, soyons honnêtes. Même si on aime se représenter les Espagnols en train de buller à l’ombre d’un olivier la panse pleine de paella, la sieste quotidienne et universelle est une légende.
En revanche, s’ils ont renoncé à la sieste les lundis ou jeudis, nos amis ont recentré tous leurs efforts sur le week-end ou la siesta est toujours une pratique largement répandue. Il faut comprendre nos chers voisins : après un repas copieux il est fort tentant de se laisser tomber sur le canapé le plus proche afin de s’y assoupir quelques instants. 

Toujours est-il qu’une étude récente nous a révélé que plus de la moitié des Espagnols ne font jamais de sieste. Tout va de travers, ma pauvre dame.

chauvin râleur
Photo Matthew Henry

Le bémol du chauvin râleur 

Ils n’ont qu’à manger plus léger. 

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions