Les campagnes de sensibilisation contre le plastique à usage unique se multiplient à l’échelle mondiale. Une étudiante hongkongaise nous parle des initiatives prises par les grandes chaînes de la restauration rapide comme McDonald’s, Café de Coral, Fairwood ou Maxim’s et certaines résistances.
Les campagnes contre le plastique se multiplient à l’échelle mondiale pour mobiliser la population contre ce fléau pour l’environnement. Derniers en date, les géants du fast-food se sont mis au pas et les grandes marques de la restauration rapide à Hong Kong, telles que KFC, McDonald’s, Café de Coral, Fairwood ou encore Maxim’s, n’ont pas tardé à suivre. McDonald’s a ainsi lancé, l’été dernier, une campagne “pas de paille le lundi” afin de sensibiliser ses clients à ce problème. Depuis Noël, c’est chose faite, les couverts en plastique ainsi que les pailles sont officiellement bannies de ce restaurant emblématique de la junk food qui essaie de se refaire une morale, et ne seront offerts que sur demande à leurs clients.
Fléau pour l’environnement
Selon une estimation réalisée par Greenpeace, Café de Coral, Fairwood et Maxim utilisent 180 millions de pièces de plastique jetables par an. En fait, les déchets plastiques représentent 20% des déchets municipaux de Hong Kong et 60% des déchets marins retrouvés le long des rives. Cette contamination a des impacts considérables non seulement sur l'environnement et les animaux marins, mais également sur la santé humaine, car les microplastiques se retrouvent dans la chaîne alimentaire.
Lente prise de conscience
À Hong Kong, les gens restent encore trop généralement indifférents au problème des déchets plastiques comme peut en témoigner ce que l’on retrouve dans les poubelles de recyclage de la ville. En effet, une enquête par un groupe écologique a révélé, qu’en moyenne, moins de 40% de leur contenu étaient des articles recyclables.
Dès lors, pas étonnant que ces campagnes “vertes” menées par ces différents restaurants n’aient que peu d’impact sur l'attitude du public. Ces dernières sont parfois même mal accueillies par certains citoyens. Un homme a par exemple distribué des pailles achetées par lui-même à d’autres clients chez McDonald’s afin de manifester son opposition à cette campagne sans paille! Pour lui comme pour d'autres récalcitrants, sans paille, il n'est pas pratique de boire des thés au citron, le milkshake ou la glace aux haricots rouges par exemple. À leurs yeux aussi, ces chaînes ne cherchent qu’à réduire leurs coûts de production en prenant l’excuse du problème des déchets plastiques. Une belle aubaine pour elles, pensent-ils!
Solutions de remplacement
Si on comprend qu’il est urgent de bannir au minimum les pailles en plastique dans une société qui se veut respectueuse de l'environnement, certains préconisent un abandon plus progressif avec des solutions de remplacement. Sur le marché, on trouve ainsi des pailles réutilisables ou recyclables fabriquées avec toutes sortes de matériaux: acier inoxydable, aluminium, verre, bambou, papier et même algues.
Et déjà, ces nouvelles pailles sont remises en question. Récemment, l’image de pailles en acier inoxydable avec de la saleté incrustée à l'intérieur, a été largement partagée par les internautes. Des images qui n’incitent pas les réfractaires…
Autre solution, encourager à ramener ses propres couverts ou sa propre tasse. C’est ce que tentent Café de Coral, Fairwood et Maxim’s: les clients qui choisissent d’exclure les couverts et verres en plastique dans les repas à emporter recevront un timbre. Après en avoir recueilli six, ils pourront gagner un ensemble gratuit de couverts réutilisables ou une boisson chaude de leur choix. L'initiative est appuyée par le gouvernement qui a octroyé une subvention de 1,2 millions de HK$ en novembre 2018.
Et là encore, la mesure est controversée, certains critiquant même jusqu'à l'impression des timbres comme nouveaux déchets. Pas facile de vivre vert…