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Le soulèvement de Cracovie du 21 février 1846

Le soulèvement de Cracovie de février 1846 menée par des insurgés polonais, avait pour but d'inciter à une lutte pour l'indépendance nationale. À l’occasion du 177e anniversaire et en reconnaissance à cet événement, voici son déroulé.

Édouard Dembowski au cours de l'insurrection de 1846Édouard Dembowski au cours de l'insurrection de 1846
Édouard Dembowski au cours de l'insurrection de Cracovie de 1846
Écrit par Emma Monbrun
Publié le 22 février 2023, mis à jour le 3 octobre 2024

Les grandes lignes

En 1845-1846, les nobles Polonais dans les différentes partitions de la Pologne ont conspiré pour se révolter contre les puissances européennes occupantes et restaurer un État polonais souverain. L’insurrection était dirigée contre les puissances qui partageaient la Pologne, en particulier l'empire autrichien voisin. Le soulèvement a duré environ neuf jours et s'est terminé par une victoire autrichienne.

 

Les insurgés

  • Le soulèvement était principalement organisé et soutenu par la noblesse et la classe moyenne polonaises. Elles souhaitaient la restauration de l'indépendance polonaise après que les partitions de 1795 de la Pologne aient mis fin à son existence en tant qu'État souverain.
  • La majeure partie du soulèvement s'est limitée à la ville libre de Cracovie. C’était un lieu central pour les militants indépendantistes pro-polonais pour discuter de leurs plans. Ses dirigeants comprenaient le professeur de philosophie de l'Université Jagellonne Michał Wiszniewski, et le conférencier et avocat Jan Tyssowski. Le soulèvement a également été soutenu par certains paysans locaux de la Ville Libre et les mineurs de la mine de sel de Wieliczka.
  • Les forces polonaises étaient sous le commandant polonais, le colonel Adam Suchorzewski. Les forces autrichiennes présentes dans la région étaient dirigées par Ludwig von Benedek.

 

Une (courte) victoire polonaise

La révolte a commencé dans la nuit du 20 février. Les insurgés ont réussi, à court terme, à prendre brièvement le contrôle de Cracovie. Face aux émeutes, aux manifestations et aux barricades, la petite force autrichienne s'est rapidement retirée.

Un gouvernement provisoire s’est alors formé le 22 février. Ce jour-là, un manifeste pour la nation polonaise a été publié, dans lequel il ordonne : l'assistance aux pauvres, l’abolition du servage, l’égalité de droit pour les Juifs, et d'autres idées révolutionnaires inspirées de la Révolution française. Mais le 27 février, une lutte pour le pouvoir s'est développée. Wiszniewski, après une tentative ratée de prendre le pouvoir, a été exilé par Tyssowski, déclaré « dictateur » le 24 février.

 

Le début de la fin

Les révolutionnaires, malgré le soutien de la Ville Libre et de ses environs, ont mal réussi leur campagne. On comptait jusqu'à 6.000 volontaires, mais ceux-ci étaient mal formés et mal armés. Les rebelles ont été vaincus le 26 février lors de la bataille de Gdów et ont été rapidement dispersés par les forces de von Benedek. La bataille fut très courte, car les forces polonaises se sont effondrées presque immédiatement. La plupart de l'infanterie étant soit capturée soit tuée par les paysans accompagnant les forces autrichiennes.

 

Une victoire autrichienne ou paysanne?

Cette contre-révolte paysanne est connue sous le nom du « massacre galicien ». Malgré la promesse du Manifeste d’améliorer leurs conditions de vie, de nombreux paysans ont rejoint l’idée autrichienne d'une attaque contre leurs nobles polonais, avec les récompenses que cela pouvait apporter.

On estime qu'environ 1.000 à 2.000 nobles Polonais qui ont soutenu la révolte sont morts dans le conflit. En tout, 450 manoirs galiciens ont été attaqués, pillés, endommagés et/ou détruits.

Après avoir été occupée par les troupes russes, Cracovie a finalement fait de nouveau partie de l'Empire austro-hongrois.

L'Autriche et la Russie ont signé un traité le 16 novembre, décidant de mettre fin au statut de Cracovie en tant que ville libre.

 

Une influence à l’échelle européenne

Cracovie, reléguée au statut de capitale provinciale dans l'Empire, a causé un scandale dans la politique européenne de l'époque.

Malgré son échec, cette révolte a été vue par certains chercheurs, comme Karl Marx, comme un « mouvement profondément démocratique (...) le premier en Europe à planter la bannière de la révolution sociale » et précurseur du Printemps des peuples.

 

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