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Traumatisme national : les partitions de la Pologne - quand le pays a disparu !

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Écrit par Marie-Line Naves
Publié le 14 septembre 2022, mis à jour le 3 février 2024

Le traumatisme national d’avoir été rayé de la carte pendant 123 ans, est encore vif dans les mémoires de la Pologne et dans le coeur des Polonais. L'actualité de ces derniers mois nous montre qu'il est encore possible de vouloir faire disparaître un pays de la carte... Éclairages historiques afin de mieux comprendre la Pologne d'aujourd'hui !

 

Contexte historique

Le XVIIe siècle marque le début de la fin de la Pologne. À l’époque, elle est à la fois une république nobiliaire et un royaume électif. La majorité du royaume est envahi une première fois par la Suède en 1655 à l’occasion de la révolte des Cosaques de Bohdan Chmielnicki. Ceux-ci envahissent la Lituanie et la Biélorussie, c’est le début de la période du déluge (potop). C’est seulement grâce à la résistance civile (par exemple celle, victorieuse, du monastère de Czestochowa) et à l’intervention de puissances extérieures que la Pologne parvient à retrouver sa liberté. Elle doit céder une partie de son territoire à la Suède et une autre à la Russie : la Pologne est affaiblie et réduite.

 

1er partage

Parallèlement, elle connaît une dépression économique unique en Europe, quand ses voisins gagnent en puissance. Le dernier roi polonais, Stanislas Auguste Poniatowski (1764-1795) tente de redresser son pays. C’est son plan de réformes et les dissensions dans l’est de la Pologne qui donnent à Catherine II de Russie un prétexte pour intervenir. Elle met en place un plan de partage partiel à trois en 1772. Une partie de la Lituanie et de la Biélorussie lui reviennent, pour l’Autriche c’est une partie de la Podolie et de la Galicie quand la Prusse bénéficie de la Prusse occidentale et de la basse Vistule (moins Gdańsk).

 

2e et 3e partages

Quatre ans après l’acclamation de la Constitution polonaise du 3 mai 1791, celle-ci n’existe plus. En 1793, un deuxième partage de la Pologne est en effet négocié, entre la Russie et la Prusse. La Russie prend une large bande de la Pologne allant de la Dvina au nord jusqu’à Dniestr au sud. La Prusse acquiert la Grande Pologne. Le silence de la Diète est marquant. Tadeusz Kościuszko, héros de la guerre d’indépendance américaine, entreprend de mener une insurrection, avec le soutien de nobles, citadins et paysans. Pourtant, le mouvement patriotique polonais est divisé et ne fait pas le poids. Le troisième plan de partage (24 octobre 1795) ne prévoit plus d’existence pour la Pologne. Il est interdit de mentionner son nom. Varsovie devient Prussienne, Cracovie Autrichienne et Vilnius ainsi que Brest-Litovsk Russes.

 

Suites…

Pendant vingt ans, les Polonais se sont raccrochés à l’espoir que la France les aide à retrouver leur indépendance. La création du duché de Varsovie en 1807 par Napoléon a ravivé la flamme de ces espoirs, mais sa chute et le congrès de Vienne n’ont fait que confirmer la carte géopolitique de l’Europe. Seule Cracovie constituait une République indépendante, jusqu’à sa réannexion par l’Autriche en 1846. Il faudra attendre 1918 pour que la Pologne ne renaisse de ses cendres.