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Christophe Turowski se souvient du début de la révolution Solidarność, il y a 42 ans

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Collection privée de Christophe Turowski, en compagnie de Lech Walesa
Écrit par Christophe Turowski
Publié le 1 septembre 2022, mis à jour le 3 septembre 2022

L’été 1980, est un été sur des braises. Dans tous les sens du terme. Il a été chaud. mais aussi, dès le début du mois de juillet, des grèves ont touché la Pologne.

La pauvreté, la pénurie, le manque d’articles de première nécessité ont provoqué la colère.

Il n’y avait rien dans les magasins, ni pour manger, ni pour s’habiller, ni pour le plaisir.

Une situation peu imaginable aujourd’hui en 2022, même si il y a la guerre, la chaleur et l’inflation.

 

 

Quand un grand-père a raconté tout cela à sa grande fille, lui narrant que dans les magasins il n’y avait que du vinaigre, elle a posé une question pleine d’étonnement : « à Carrefour aussi ? » Il n’y avait pas de Carrefour. Il y avait juste une crise économique gigantesque. Oui, pas de carrefours, que des voies sans issue.

 

Les ouvriers et les intellectuels parlent d’une seule voix 

Tout d’abord, des voix se sont fait entendre dans la région de Lublin, rejointes par des cheminots et enfin mi-août par le chantier naval de Gdansk.

Les grèves, la contestation ont envahi toute la Pologne, et… pour la première fois les manifestants se sont réunis : les ouvriers et les intellectuels tous ensemble !

 

Le pouvoir communiste a voulu, comme d’habitude, faire cesser les grèves le plus vite possible en proposant une augmentation de salaire et la réintégration des ouvriers licenciés dans le chantier naval de Gdansk - dont une certaine Anna Walentynowicz et un certain Lech Walesa, mais…

 

Cette fois-ci les ouvriers ont dit non !

Une liste de 21 postulats a été créée. Parfois ces postulats étaient très populistes comme, par exemple :

« Augmenter les salaires de chacun travailleur de 2000 zlotys par mois, en récompense pour l’inflation.

Garantir l’augmentation systématique de salaire selon l’augmentation de prix et selon la baisse de valeur du zloty. »

D’autres postulats étaient irréalistes, comme celui-ci :

« Réaliser le plein approvisionnement du marché interne et exporter uniquement les surplus. »

 

Mais le postulat le plus important a été celui-ci :

« Acceptation de syndicats libres indépendants des partis et des employeurs »

 

 

C’est à ce moment, le 31 août 1980, que Lech Walesa et le vice-premier ministre Mieczysław Jagielski ont signé le protocole d’accord, que le syndicat indépendant « Solidarność » est né, que 16 mois de festival de l’indépendance en Pologne ont commencé ; la majorité des Polonais se sont sentis libres, les discours étaient plus ouverts, les médias plus indépendants… jusqu’au 13 décembre 1981...  Mais cela est une autre histoire !