Le mois de mars est généralement associé à la journée internationale des droits des femmes, mais comme je fête la journée des femmes 365 jours par an, je me permets de célébrer le 8 mars, la journée de Michel d’Ornano. Le 8 mars 1991, Michel d’Ornano disparaissait brutalement dans un accident de la circulation. Figure politique française, régionale et locale, celui qu’on surnommait le Duc de Normandie a laissé un héritage. Notamment à Deauville (Calvados), mais aussi en Pologne !
Je vous présente Michel d’Ornano, mon maître !
Le comte Michel d’Ornano est descendant en ligne droite de Madame Maria Walewska, qui a épousé en 1816 le maréchal Philippe Antoine d’Ornano et en 1817, a accouché d’un fils Rodolphe Auguste. Malheureusement elle est décédée peu après.
Néanmoins jusqu’en 1921 il n’y a eu aucune autre polonaise dans la famille.
Le 21 mai, l’arrière-petit-fils de Rodolphe, attaché de l’ambassade de France : Guillaume d’Ornano a épousé Elżbieta Michalska de Mełgiew près de Lublin. Elle était d’une famille noble apparentée avec la famille Komorowski et a mis au monde, deux fils : Michel et Hubert.
Durant leur enfance ils ont passé plusieurs fois les vacances chez leur grand-mère et chez leurs cousins en Pologne.
Guillaume d’Ornano après avoir terminé sa mission diplomatique, en 1935, crée la Société Lancôme ainsi que les fameux parfums Lancôme. En 1946 avec ses fils, il fonde la société Jean d'Albret-Orlane. Hubert est resté dans le milieu de la parfumerie. Avec sa femme Izabela Potocka, il a offert au monde une autre société célèbre : Sisley ; tandis que Michel tombait amoureux de la politique, puis de la presse.
Monsieur le ministre
C’est ici que commence ma relation avec monsieur le ministre.
En 1989, juste après les changements en Pologne, je suis devenu son conseiller pour l’achat de journaux dans mon pays, notamment Rzeczpospolita, au nom du groupe Hersant. Il était un négociateur honnête et patient.
Je me souviens d’un moment difficile pendant les négociations.
En attendant la réponse de nos amis de Rzeczpospolita, je m’étais permis de signaler mes impressions… pessimistes. Michel d’Ornano m’a répondu : « Écoute Christophe, ne claque jamais la porte ! » Quelle sagesse.
Michel d'Ornano, le grand ami de la Pologne
Il a été un grand supporter des changements qui se déroulaient en Pologne : il a notamment plaidé en faveur de l’aide pour la Pologne à l’Assemblée Nationale.
Sa dernière interview avec Lech Wałęsa a été publiée dans plusieurs journaux français.
Le dernier homme politique qu’il a rencontré a été le premier ministre polonais Jan Krzysztof Bielecki.
La dernière affaire qu’il a réglée avec succès, avec le premier ministre Pierre Bérégovoy, était la question de la réduction des dettes polonaises dans une réunion de créanciers qui s’appelaient « Club de Paris ».
Le travail avec lui a été un immense plaisir.
Il était pour moi, pour ses collaborateurs, non seulement un chef, mais aussi un maître et parfois un père.
Le Président Lech Walęsa l’a décoré de la Croix d’or du Mérite, et moi… j’ai organisé la pose d’une plaque commémorative sur le fameux palais à Głowno près de Łódź, où il passait ses vacances chez sa tante Komorowska.
Ainsi je me souviens toujours de lui !