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Omar Berrada : un artiste marocain aux multiples facettes

L’artiste Omar Berrada continue d'étonner par son énergie inépuisable. Ce créateur partage son temps entre l'écriture, la sculpture, la peinture et sa passion pour la musique arabo-andalouse. Il était récemment de passage à Valencia pour présenter son dernier roman, « L’Affaire T ». Rencontre.

omar berradaomar berrada
Écrit par Frédéric Jambu
Publié le 12 juin 2024, mis à jour le 14 juin 2024

Dans ma tête, j’ai toujours vingt ans.

Quand nous avons fixé notre rendez-vous, Omar était à Rome. Dans les jours suivants, après un bref passage chez lui à Casablanca, il s'envolerait pour Malte. Notre rencontre s'est déroulée à Valencia, juste avant l'une de ses interventions publiques. Deux jours plus tard, je l'ai recroisé lors d'une table ronde réunissant des auteurs d'Europe et de la Méditerranée au MUVIM. L’occasion de voir Omar briller dans son élément, parmi ses pairs, partageant sa passion et son art avec le public.

 

Le voyage littéraire d’un passionné des mots

L’homme de 71 ans est infatigable. Depuis près de quatre décennies, il jongle entre l’écriture, la sculpture, la peinture et sa passion pour la musique, en particulier l’arabo-andalouse. Omar en est à son cinquième roman personnel depuis 1987 et a contribué à six autres ouvrages collectifs. Il est également membre fondateur du Parlement des écrivains de la Méditerranée.

couverture de l'affaire T

« Quand j’écris, j’obéis à la musique que j’entends intérieurement », me confie-t-il. Il lui a fallu 30 ans pour publier son premier livre. C’est son « maître », l’écrivain Jean-Pierre Millecam, qui lui a mis le pied à l’étrier. Depuis, il n’a cessé de produire. Son dernier ouvrage, composé de 15 nouvelles interdépendantes, a pour fil conducteur le « T » du temps, ce temps qui passe et mène inexorablement à la mort. « Le condamné à mort sait à quel point le temps est précieux puisque, lui, il connaît la date et l’heure. », précise Omar. 

 

Le monde intérieur d’Omar Berrada 

Ayant pour sous-titre « Portraits des gens et des sens », le roman dépeint des personnages et leurs environnements, inspirés d’événements de la vie de l’auteur. Ses œuvres sont toutes traduites en espagnol, grâce à sa traductrice, résidant à Valencia et présente lors de notre entretien. Porté par son dynamisme naturel, Omar me confie que son prochain livre est déjà écrit. 

sculpture d'Omar Berrada
Une sculpture d'Omar Berrada.

Son éditeur lui a fixé un rythme d’un roman par an, et la publication est prévue pour 2025. Pour Omar, l’écriture est un acte égoïste, « comme une prière, un dialogue direct avec une entité supérieure », explique-t-il. Cela lui apporte apaisement et équilibre, une fois le travail achevé. Contrairement à de nombreux écrivains, il ne s’attache pas à ses personnages. Une fois l’ouvrage terminé, il tourne la page et ne les laisse pas l’habiter.

 


 Le travail manuel est fondateur de mes activités.

Écrire, sculpter, peindre, Omar crée avec ses mains. C'est une tradition familiale. Ses ancêtres étaient artisans, artistes, créateurs... La famille, comme l'amitié, sont des valeurs fondamentales. Lorsqu'il est à Casablanca, chaque vendredi, il prépare le traditionnel couscous autour duquel ses proches se réunissent chez lui.

 

L’envol de l’artiste

Ses sculptures et ses peintures ont un thème récurrent : les oiseaux. Pour Omar, ils symbolisent la liberté. Avec un éclat pétillant dans les yeux, il me confie que la notion d'élévation le laisse rêveur. Réfractaire à toute forme d'autorité, il se reconnaît dans ces volatiles. Il expose régulièrement ses œuvres au Maroc et en Europe. Il a souvent été accueilli en Espagne. À Barcelone, Séville ou Valencia, des galeries ont présenté ses créations. « À Valence, j’ai exposé au Lycée français et à l’Institut français, quand ce dernier existait encore », précise-t-il.

Au rythme auquel vit et crée Omar Berrada, nul doute que nous aurons prochainement l’occasion de le revoir dans la capitale du Turia. Pour la présentation de son prochain roman ou pour une exposition de ses créations, il sera certainement de retour dans les mois à venir. Au moment de se quitter, il me demande avec malice : « Avez-vous fait le tour d’Omar ? ». En toute franchise, tenter de connaître un tel personnage serait une véritable gageure en si peu de temps ! Mais je peux lire ses livres pour me consoler.

 

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