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L’écrivaine Odile Lefranc : "Bali est pour moi l'île des dieux"

Odile Lefranc vient d’écrire son premier roman intitulé "Le lac au miroir". Originaire du Pas-de-Calais, l'écrivaine s’envole pour présenter son livre pour la première fois hors de France, lors de la Rencontre internationale de littérature Turifil Valencia 2024. Elle a répondu à nos questions.

odile lefrancodile lefranc
Écrit par Guillaume Martin
Publié le 20 mai 2024, mis à jour le 12 juin 2024

Entre le point de départ et le point d'arrivée, tout est à inventer et il n'y a pas de recette miracle. Chaque livre est unique.

 

Vous avez écrit votre premier roman après un voyage à Bali. Pourquoi cette île est-elle une source d'inspiration pour vous ?

En effet, mon roman se déroule à Bali, et cette expérience m'a profondément marquée. Ce voyage a été une grande source d'inspiration pour moi. Cela m'a poussée à découvrir cette île, à me documenter, à regarder des vidéos, à m'imprégner de son atmosphère. J'ai été influencée par la peinture de Walter Spies, un artiste allemand qui a vécu à Bali dans les années 30 et qui a contribué à faire connaître l'île aux Européens.

Bali est pour moi l'île des dieux, un lieu d'une beauté exceptionnelle, tant par ses paysages que par ses habitants. La religion y est omniprésente et marque profondément les paysages. Le calme qui y règne, la jungle apaisante, tout cela contribue à créer une atmosphère unique ! Cette île des volcans dégage une force spectaculaire. Les Balinais ont une sorte de nonchalance qui donne l'impression que le temps s'arrête. Aujourd'hui, Bali a sûrement évolué depuis mon voyage il y a quinze ans, mais elle reste une source d'inspiration majeure pour moi.

le lac au miroir

 

D'où vous vient cette passion pour l'écriture ?

Elle vient d’un désir profond de m'exprimer et de créer des liens avec les personnes que j'aime. Au fil du temps, cette envie s'est transformée en une passion pour l'écriture d'histoires. J'ai commencé par le théâtre avant de me tourner vers le roman, ce qui m'a pris un certain temps.

 

Il y a une rencontre qui s'établit entre ce qu’on écrit et soi-même.

 

Vous conseillez aux auteurs débutants de trouver un équilibre entre suivre un plan préétabli et se laisser porter par l'histoire. Est-ce là, selon vous, l'un des aspects les plus difficiles de l'écriture d'un livre ?

C'est effectivement un équilibre délicat à trouver. Une structure narrative est nécessaire, mais elle demande souvent à être remaniée. Entre le point de départ et le point d'arrivée, tout est à inventer et il n'y a pas de recette miracle. Chaque livre est unique. Il y a une rencontre qui s'établit entre ce qu’on écrit et soi-même. Les personnages prennent vie, et j'éprouve un grand plaisir à les voir évoluer au fil des pages. J’aime me laisser guider par leur histoire. Il est essentiel de ne pas se précipiter, car certains personnages que l'on pensait secondaires peuvent devenir des héros.

En même temps, il faut maîtriser un savoir-faire qui permet de donner des cadres à l'histoire, afin de ne pas se perdre. Cela offre une structure à laquelle se raccrocher. Parfois, j'ai envie d'aller vite, mais je sais que cela peut nuire à la qualité de l'œuvre. Chaque détail dans un livre est important. Il faut aller jusqu’au bout et se dire qu’on peut toujours améliorer son œuvre. 

 

Vous avez obtenu le cinquième prix du premier roman de l'estuaire de Vilaine (prix des lecteurs).  Comment parvenez-vous à créer des liens avec vos lecteurs ?

C’est toute la difficulté. Actuellement, le milieu du livre repose beaucoup sur les réseaux sociaux et le travail des éditeurs. L'éditeur joue un rôle fondamental en faisant en sorte qu’on parle du livre. Pour ma part, j'ai créé un compte Instagram, j'ai contacté des festivals pour être invité, et j'ai participé à de nombreux salons. J'ai fait plus de 40 rencontres à travers toute la France. J'y ai mis tout mon cœur. Et recevoir un prix des lecteurs pour mon premier roman est la plus belle des récompenses. Certaines personnes apprécient le livre et vous invitent d’elles-mêmes. 

 

Pourquoi venir à Valencia ?

J'ai été invitée, et j'ai pensé que ce serait une belle occasion de rencontrer d'autres auteurs. Dans le cadre de la mise en avant de la francophonie et des liens entre la Méditerranée et l'Europe, mon livre est pertinent car il traite beaucoup de l'héritage de la Seconde Guerre mondiale. Il est toujours passionnant de s'intéresser à ce que nous transmettent les générations précédentes et de réfléchir à ce que nous en faisons.

 

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