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Trophées Canada : les 3 finalistes du Trophée Culture/Art de vivre 2025

Découvrez les 3 finalistes du Trophée Culture/Art de vivre des Trophées des Français du Canada, parrainé par le Consulat général de France à Montréal.

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Écrit par Lepetitjournal Montreal
Publié le 24 août 2025, mis à jour le 31 août 2025

Avant que les lauréats ne soient dévoilés lors de la cérémonie le 14 octobre prochain à la résidence de la Consule de France, découvrez les profils exceptionnels des 3 finalistes du Trophée Culture/Art de vivre des Trophées des Français du Canada, parrainé par le Consulat Général de France à Montréal

 

Damien André, chocolatier (Montréal)

Damien André a suivi un parcours remarquable, alliant formation, innovation et entrepreneuriat dans le domaine du chocolat. Dès son jeune âge, il s'est lancé dans un apprentissage intense, déclarant que «je suis parti jeune pour apprendre auprès des meilleurs», en étant formé par des Meilleurs Ouvriers de France et des Champions du Monde. Par la suite, il s’est installé à Bruxelles, intégrant le secteur du chocolat haut de gamme et y occupant des postes clés, notamment responsable du laboratoire d’innovation chez Godiva. Là, «j’ai dirigé l’aménagement complet d’un centre de R&D dédié au cacao, en lien direct avec la direction internationale».

Après plusieurs expériences en Belgique et au Canada, Damien a également été directeur R&D d’une marque de crème glacée locale belge, puis a lancé en 2020 sa première start-up, une ligne de barres chocolatées à base de pain revalorisé, lors de la pandémie. Bien que cette aventure n’ait pas été suivie d’un succès à long terme, elle lui a «appris énormément», renforçant son expertise et sa résilience.

Son parcours s’est également enrichi d’une expérience en direction générale d’un site de e-commerce belgo-canadien, avant qu’il ne décide de revenir à ses premières passions. Il a fondé sa propre chocolaterie artisanale à Montréal, dans le quartier du Sud-Ouest, avec une approche ancrée dans la proximité et l’humain : «je produis à la main, en valorisant les ingrédients québécois, les circuits courts, et un savoir-faire inspiré de mon passage prolongé en Belgique». Sa production limitée, vendue en boutique, en ligne, et lors d’événements, cherche à créer une communauté autour du goût et du local.

 

Damien André, le chocolat comme héritage et terrain d’innovation

 

Ce qui rend Damien André exceptionnel, c’est sa capacité d’être à la fois artisan, technicien et entrepreneur. Il se décrit comme «un vrai caméléon»: formé à l’école des Compagnons dans la tradition française, il a été chef pâtissier à Atlanta à 21 ans, responsable de l’innovation en Belgique à 24 ans, puis directeur général d’un site e-commerce au Canada à 27 ans, et enfin chef d’entreprise à Montréal à 31 ans, où il a créé un atelier artisanal. Son parcours inclut aussi des collaborations avec des Meilleurs Ouvriers de France, des fournisseurs de la Cour de Belgique, et des multinationales du chocolat en tant qu’artisan-chercheur.

Depuis la création récente de sa chocolaterie, il a su mobiliser partenaires et collaborateurs engagés : «deux graphistes/directrices créatives montréalaises, un directeur marketing, des artisans locaux, et une banque engagée qui a participé aux premières dégustations». Il produit chaque semaine des chocolats frais, vendus en boutique éphémère et en ligne, notamment lors d’événements comme Pâques 2025, où il a vendu plus de 10 000 oeufs et 300 moulages artisanaux. Il collabore également avec Porsche Motorsport North America pendant la F1 2025 et avec des chefs et microbrasseries locales.

Son souci de qualité et son ancrage local transparaissent dans ses choix : tous ses emballages sont produits à proximité, notamment par la imprimerie familiale Campeau, et ses ingrédients proviennent de France et du Québec, notamment la brûlerie du Quai en Gaspésie. Son objectif pour l’avenir est d’ouvrir une boutique permanente d’ici 2026 et de constituer une équipe de 3 à 5 personnes pour soutenir sa croissance.

 

Elodie Gironde, Fondatrice du Dîner paysan (Outremont)

Elodie Gironde a attendu ses 44 ans pour quitter la France et vivre une expérience à l’étranger, débutant au Québec avec sa famille. Leur départ a été une démarche volontaire, sans mutation ni accompagnement : « Cela force à se réinventer, à tout repenser pour continuer à aller de l’avant professionnellement, mais aussi pour ne pas déstabiliser l’équilibre familial, tout en découvrant, en s’intégrant et en faisant la synthèse de l’avant et du nouvel environnement. » Elle souligne également l’utilité d’associations comme Montréal Accueil, qui facilite l’intégration des nouveaux arrivants, et témoigne de son engagement en tant que bénévole dans ce cadre : « J’ai souhaité à mon tour m’y impliquer en tant que bénévole, en tant que responsable de la communication. »

Après trois années à Montréal, la famille se prépare à partir pour Lisbonne, emmenant avec elle l’envie de relever de nouveaux défis, notamment en apprenant une nouvelle langue. Elle exprime : « L’enclenchement de ce cycle du mouvement et de l’ailleurs nous a rendus encore plus vivants qu’avant ; cela force à envisager les choses et le quotidien autrement, à se créer de nouvelles routines, à se sentir parfois déstabilisés mais aussi souvent grandis. » Pour elle, l’expérience à l’étranger est source d’émerveillement et de fierté, et elle souhaite que chacun puisse vivre cela : « C’est le meilleur que je souhaite à chacun, d’aller voir ailleurs ce qui s’y passe, d’apprendre des autres, de savoir s’émerveiller et de savoir être fier d’où l’on vient et où l’on va. »

Professionnellement, Elodie Gironde, après 20 ans à la télévision en France à Paris en tant que journaliste et réalisatrice de magazines de voyage et documentaires, a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure. Elle a choisi Montréal comme étape, où elle a repris ses études pour approfondir ses connaissances dans le domaine viticole, en devenant sommelière. Elle raconte : « Ma passion pour le monde du vin a été plus que satisfaite ici, puisque j’ai rencontré de nombreux vignerons, effectué des dégustations et élargi mon palais. » Elle a continué à cultiver sa double passion pour le journalisme et l’événementiel en développant plusieurs projets, notamment une série documentaire sur l’agriculture et le changement climatique avec URBANIA, et en lançant sa société Le Dîner Paysan, en 2021.

Ce concept de dîners immersifs en pleine nature ou dans des lieux insolites célèbre le goût, l’humain, et les artisans qui façonnent les produits, en utilisant le repas comme langage universel. Elle précise : « Le concept du Dîner Paysan trouve sa place en France, au Canada, bientôt au Portugal. » Elle en est très fière, car cette initiative crée du lien social tout en valorisant la filière alimentaire locale : « Cette aventure permet de créer du lien social et de redonner du sens à l’alimentation en rémunérant justement les producteurs. » L’immersion dans le décor naturel permet une expérience multi sensorielle, de la terre à l’assiette. On retourne aux sources des produits et de leurs façonneurs, des artisans collaborent, quant au chef cuisinier, il sort du confort de sa cuisine pour une partition en plein air au feu de bois. Ce concept initié en France, a trouvé sa place ici au Canada, notamment dans le Vignoble Camy, à la frontière des États-Unis avec le vigneron Fred Tremblay et le chef Josh Crowe. Un premier succès qui a fait se déplacer des convives américains, canadiens et français, et une belle illustration d’une bulle temporelle et gustative qui rassemble les cultures. Aujourd’hui le Dîner Paysan, s’étoffe en créant un service Sur Mesure, pour les entreprises qui souhaitent organiser un événement en lui apportant les valeurs que nous véhiculons : le local, l’humain, l’exceptionnel et le goût.

 

Irène Lumineau, illustratrice et autrice (St-Gilles)

Irène Lumineau a un parcours riche et inspirant, marqué par une passion profonde pour l'art et les voyages. Dès son enfance, elle s’illustre par son amour du dessin, étudiant les arts et le graphisme à Nantes. À 19 ans, malgré une déception liée à une non-sélection à l’école d’illustration de Paris, elle décide de partir en Inde en tant que fille au pair pendant sept mois, une expérience qu’elle qualifie de « riche en émotions et en couleurs » et qui sera « déterminante, [lui] donnant la piqûre des voyages. »

Suite à cette étape, elle poursuit ses études au Canada, obtenant un baccalauréat en Art et Design à l’Université du Québec en Outaouais, avant de s’installer dans la région de Québec, pour rejoindre sa grande soeur. C’est dans cette capitale qu’elle rencontre le père de ses enfants, un Québécois avec qui elle partage sa vie depuis plus de 15 ans.

Son parcours professionnel débute dans une agence de publicité en tant que designer graphique, mais en 2013, elle choisit de se lancer à son compte en tant que graphiste et illustratrice. Épanouie à Saint-Gilles, elle insiste sur le fait que « mon intégration est passée par mon implication », ce qui lui a permis « de mieux connaître mon milieu » et de collaborer étroitement avec des organismes locaux comme la MRC et Tourisme Lotbinière.

Reconnaissante de ses efforts, elle remporte en juin 2013 le prix du Gala Jeun'Excellence de Lotbinière dans la catégorie artiste, et est aussi nommée Bénévole de l’année pour son engagement communautaire.

En 2012, elle réalise un rêve d’enfance en publiant son premier album jeunesse, Canette et le Sanglier, dont l’histoire « fut transmise dans ma famille de bouche à oreille. » La série se poursuit avec Canette et le Castor en 2015, un livre qui célèbre l’hiver québécois et pour lequel elle reçoit une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle anime également des ateliers dans les écoles, notamment dans sa région, partageant sa passion avec les jeunes.

En 2019, elle collabore avec sa soeur pour écrire ICITTE, un ouvrage sur les Français au Québec qui connaît un succès notable, « avec une grande visibilité dans les médias. » Ce livre, qu’elle décrit comme « décapant, ludique et très illustré », a permis de lancer une conférence intitulée « Les 4 saisons de l’immigration », qui « a touché des milliers de personnes » à travers divers événements.

Sa collaboration avec la maison d’édition Saint-Jean s’intensifie alors qu’elle illustre la collection « Le Ti-Pou d’Amérique » et met en page plusieurs livres, consolidant sa place dans le monde de l’édition.

Parallèlement, sa passion pour la peinture se manifeste dans des oeuvres souvent inspirées de ses voyages. Son style, original et vibrant, mêle paysages oniriques et visages « du bout du monde », en utilisant divers médiums et techniques pour créer des textures surprenantes. Récemment, elle a été sélectionnée pour le projet « Cultiver le mouvement » de la MRC de Lotbinière, avec une oeuvre en acier corten, De Terre en Fils, rendant hommage à ses racines rurales et à ses valeurs familiales.

Pour elle, la vie est avant tout « remplie d'art, de culture, de liens et de partage. » Sa plus grande réussite à ce jour reste ICITTE, qui s’est vendu à plus de 4 500 exemplaires, symbole d’un projet courageux de collaboration franco-québécoise — « un projet qui a demandé beaucoup de culot, de détermination. » Elle en est fière, car ce livre, mêlant humour et franchise, « a fait une vraie différence dans la vie des gens » et constitue un témoignage de la richesse de l’intégration et de l’échange interculturel.

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