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Une plongée dans le monde des Studios Ghibli

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Écrit par Chloé Levray
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 février 2018

Monde onirique, parfois fantastique, mais toujours humaniste, chacune des animations des Studios Ghibli représente une œuvre complète et inspirante, pleine de poésie. Renommés pour le travail d’Hayao Miyazaki, les Studios Ghibli sont nés en 1985 de sa patte et de celle de son ami et collègue Isaho Takahata, l’auteur du film d’animation Le tombeau des Lucioles, monument de la culture japonaise. Pour cette raison, un détour par le musée Ghibli est le plus de tout séjour au Japon. Alors voici, pour vous donner un avant-goût, le petit compilé d’une telle visite. 


Les Studios Ghibli, une aventure

 

L’histoire des Studios Ghibli commence, en réalité, dès les années 1950 dans l’esprit de nos deux amis et visionnaires, Isao Takahata et Hayao Miyazaki. Alors frustrés par le développement bon marché de l’animation pour la télévision, qui ne leur permet plus de satisfaire leurs exigences en matière de qualité, les deux hommes, qui se sont rencontrés au sein du studio Tôei Dôga (pour la production de films et séries d’animation japonais), ont l’idée de s’associer pour créer leur propre studio indépendant. A ce moment-là, Hayao Miyazaki publie Nausicaa la vallée du vent sous forme de manga dans la revue Animage. C’est en fait le point de départ de leur projet : faire de la version papier une version animée en réalisant un long-métrage. Le film d’animation n’est certes pas encore produit au sein des Studios Ghibli mais il représente un premier succès qui permet de débloquer les fonds nécessaires à sa création. 


Et parce que la création d’une telle entreprise ne serait rien sans un nom : Miyazaki propose « Studio Ghibli » selon sa volonté d’apporter « un nouveau souffle à l’animation japonaise ». En effet, Ghibli, autrement appelé Sirocco, est un vent saharien chaud, violent et sec soufflant en Afrique du Nord et au Sud de la Méditerranée. Durant la seconde Guerre Mondiale, les pilotes italiens se sont emparés du terme pour désigner leurs avions de reconnaissance. Et justement, Hayao Miyazaki est un grand passionné d'aviation. 

 

En 1985, c’est donc officiel : les Studios Ghibli voit le jour. C’est pourtant un pari risqué, car si les deux réalisateurs sont libres dans leur créativité, chaque film doit être financé avec les recettes issues du précédent, supposant ainsi que le public soit au rendez-vous sans quoi, l’entreprise s’écroule. Fort heureusement, le tout premier long métrage, sorti sous la bannière Ghibli, Le château dans le ciel, est un succès franc avec 775 000 entrées. S’ensuivent alors les productions de Miyazaki, Mon voisin Totoro, qui fait aujourd’hui toute la réputation de l’animation japonaise et des studios, et de l’œuvre de Takahata, Le tombeau des Lucioles. Ces films accumulent les récompenses dans la majorité des festivals où ils sont présentés. Pour autant, le premier vrai succès des Studios Ghibli est la production de Kiki la petite sorcière en 1989, qui réalise 2 640 000 entrées rien qu'au Japon, ce qui permet l’essor du studio en lui assurant la possibilité de l’autofinancement. Depuis, les réalisations n’ont eu de cesse de se succéder en entretenant le succès des films, toujours marqués par une poésie, une finesse, des messages forts et une qualité époustouflante. Et c’est sans doute là, la force et la marque de fabrique de nos deux réalisateurs : puiser l’humanité et la transmettre à leurs personnages.

 

Musée Ghibli Tokyo


Petit détour à Mitaka : dans l'univers Ghibli

 

Si vous résidez au Japon ou si vous n’y êtes que de passage, la Musée Ghibli est sans aucun doute l’une des attractions phares à ajouter à votre liste de visites. Et pour cause, c’est une véritable plongée dans l’univers doux et raffiné des longs métrages qui ont fait notre enfance. Ouvert depuis 2001, c’est à l’ouest de Tokyo, à Mitaka, juste sur les flancs du Parc Inokashira, que se base le musée. Riche de couleurs et débordant de verdure, le bâtiment est un hymne aux rêves. Sa construction a été confiée à Goro Miyazaki, fils d’Hayao, qui en a ensuite assuré la direction jusqu'en 2005.


Dès l’entrée, nous sommes accueillis par Totoro, ses yeux fixes et sa petite moustache, qui en font une frimousse adorable. En poussant la porte, nous sommes dirigés sur la gauche d’un escalier en colimaçon onirique tout de fer forgé. La première pièce nous immerge dans les secrets de l’animation : la fabrication d’un dessin animé s’expose sous nos yeux ébahis à travers la présentation des différentes techniques : stroboscope, phénomène de parallaxe… le tout illustré avec des exemples liés aux films d’animation Ghibli. Dans la petite salle de cinéma joliment nommée Saturn Theater, un court métrage inédit est diffusé. Une petite pépite réalisée par Hayao Miyazaki lui-même en exclusivité pour le musée. A la suite de cet intermède magique, les salles s’enchaînent, dévoilant une reproduction des bureaux de Miyazaki, juchés de nuanciers, de pots de peintures et notes, les murs couverts de dessins et de croquis.

 

L’immersion est complète puisqu’il est même possible de feuilleter les livres des bibliothèques reconstituées, ainsi que les story-boards des différents films Ghibli. Une pièce d’exposition temporaire est dédiée à un univers plus particulier des animés comme la nourriture jusque Novembre 2018. Le thème change régulièrement et s’attache parfois à mettre en avant la dernière réalisation des studios. Enfin, au dernier niveau du musée, les plus jeunes peuvent s’amuser en sautant sur une immense peluche à l’effigie du neko-bus, le fameux bus qui prend la forme d’un chat dans Mon voisin Totoro. Juste aux côtés de cette salle de jeu des plus amusantes, une porte et un escalier mènent sur les toits végétalisés du musée où nous attend, figé dans le vent, un robot géant tiré du Château dans le ciel, une ode à la nature. Naturellement, les boutiques, dont l’une porte le nom du Gang de Porco Rosso « Mamma Aiuto » (les initiés apprécieront !) et les restaurants sont au rendez-vous pour flâner une journée entière dans le musée. 


Réserver son billet

 

Car en effet, s’il existe des sessions d’admission pour entrer dans le musée toutes les deux heures (10h – 12h – 14h et 16h), il est possible de rester la journée entière dans ce petit monde d’animation : l’heure de sortie restant à notre liberté. Pour autant, si la visite est prenante et envoûtante, l’achat des billets peut vite s’avérer un casse-tête pour peu que l’on ne soit pas très informé sur les modalités. En premier lieu : les billets s’achètent à l’avance et non sur place. La réservation est impérative pour accéder au musée en sachant qu’il est ouvert tous les jours, à l’exception du mardi et des jours fériés japonais. Le musée Ghibli étant une attraction phare, mieux vaut s’y prendre à l’avance. Pour cela, deux cas : 

 

  • Vous êtes en France et vous souhaitez acheter vos billets avant de venir au Japon : la réservation se fait alors uniquement par le biais de l’agence de voyage JTB sur ce site qui possède l’exclusivité de la vente des billets. Les billets sont mis en vente le premier de chaque mois et coûtent, pour les adultes (19 ans et plus), 20€. Inutile de dire que l’agence se targue d’une belle commission. En revanche, le billet non échangeable et non remboursable est valable pour toute la journée, quelle que soit la cession d’admission. 
  • Vous êtes au Japon : il vous est alors facile d’acheter votre billet mis à la vente à partir du 10 de chaque mois aux bornes automatiques des kombini Lawson (uniquement Lawson) pour 1000 yens (soit environ 7€) ou directement sur le site internet de Lawson. Durant l’été, les modalités changent : c’est en effet la période la plus saturée au niveau de la demande. Les billets sont alors distribués par tirage au sort. Pour le mois de juillet, la réservation se fait entre le 25 mai et le 31 mai ; le tirage ayant lieu en Juin. Pour Août, la réservation se fait entre le 25 juin et le 30 juin, le tirage ayant lieu en juillet. A l’issue du tirage au sort, les billets sont à retirés dans un Lawson.

 

Par ailleurs, la réservation est nominative : c’est-à-dire qu’à l’entrée du musée, il vous faut présenter une pièce d’identité, en plus de votre billet sur lequel figure votre nom. Une fois toutes les démarches faites et votre billet entre les mains, il ne vous reste qu’à prendre la ligne Chuo en partance de Shinjuku en vous arrêtant à la gare de Mitaka (ou à la gare de Kichijoji si vous choisissez de traverser le parc) et à laisser les étoiles recouvrir vos yeux. 

 

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