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Start up - Karine Biais, La Parigote milanaise

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Les parigotes : Karine (à gauche) et sa soeur Alexandra (à droite)
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 21 novembre 2017, mis à jour le 22 novembre 2017

Karine Biais, française habitant à Milan depuis 20 ans, fête les 4 ans de sa start-up avec l’ouverture d’une boutique en complément de son e-commerce. Elle revient sur la spécificité du marché italien et des difficultés rencontrées lorsque l’on monte sa propre entreprise en Italie.

 

Lepetitjournal/Milan : Cela fait 20 ans que vous êtes à Milan, pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

Karine Biais : J’ai tout de suite commencé à travailler à Milan, chez Camille Fournet (spécialiste du cuir et de la maroquinerie) où j’ai été assez rapidement et de façon inattendue, propulsée à gérer une filiale. J’y suis restée 9 ans. En parallèle, je rêvais depuis toujours d’avoir ma propre activité, même petite. J’ai ainsi démissionné après la naissance de mon 2ème enfant et j’ai sauté le pas !


C’est donc à ce moment-là que vous avez créé le site d’e-commerce Les parigotes ?

Je suis d’abord partie dans tous les sens avant de concrétiser mon projet. Cela demande du temps de trouver et de finaliser une idée. D’un côté, je cherchais la flexibilité et l’autonomie, je me suis donc dirigée vers le Web. De l’autre, j’aimais l’artisanat, le contact humain avec les créateurs, des gens passionnés. J’ai ainsi eu l’idée de proposer une nouveauté : proposer la France mais surtout la « vraie parisienne », à travers des créateurs pas forcément connus à l’étranger et notamment en Italie. Aussi, à l’origine, le site n’était qu’en italien.

 

Et comment le marché italien y a répondu ?

Pas super bien ! En effet, dès le lancement, je recevais principalement des commandes de la France mais très peu de l’Italie malgré la langue du site. Au bout d’un an, on a donc traduit le site en français, puis en anglais. L’activité s’est développée, les ventes ont énormément été boostées en France, mais aussi aux Etats-Unis, Australie, Royaume-Uni et même en Corée et en Pologne. Pour autant, après 4 ans, l’Italie continue à ne représenter qu’une part mineure du marché, 15 % environ. Alors que les commandes passées depuis la France dépassent les 50 %. Et le dernier tiers vient du monde entier.
Les visiteurs sur le site et les fans de notre page Facebook sont pourtant en grande majorité italiens.

 

Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

Le public italien est exigeant et connaisseur, il aime toucher, essayer, vérifier le produit avant de concrétiser son achat. C’est en outre un public qui aime le contact humain. Il est d’ailleurs encore très attaché aux petites boutiques de quartier.
A côté de cela, il existe encore de la méfiance sur le fait de donner son numéro de carte bancaire sur Internet. Même chez les 35-45 ans, le cœur de cible des Parigotes !
Le point positif, c'est qu’il s’agit d’un marché qui présente beaucoup d'opportunités car les achats en ligne sont encore peu importants par rapport aux achats offline. Les habitudes sont quand même en train d'évoluer considérablement sur ces dernières années car les femmes sont toujours plus connectées, notamment grâce aux blogs. Alors oui, on ne peut pas nier qu'il existe un retard sur le digital en Italie par rapport à d'autres marchés européens mais c'est en train de changer ...

 

Vous vous développez : la boutique Les Parigotes va bientôt ouvrir à Milan. C’est pour satisfaire la clientèle italienne ?

Oui, car jusqu’à maintenant, notre difficulté sur le marché italien n’est pas le produit mais le canal de distribution. L’ouverture d’un magasin permettra de voir la façon dont réagit la clientèle italienne.
Le but est aussi de séparer les espaces car lorsque l’on travaille de chez soi, il n’est pas toujours facile de se fixer des limites et dans ce cas, tout le reste disparait…

 

Justement, quelles sont les difficultés que l’on peut rencontrer lorsque l’on créé sa société ?

En Italie, lancer son activité est très compliqué et coûteux. Les frais comptables sont exorbitants pour une petite structure, aussi parce qu’il y a énormément de paperasse. Par ailleurs, un petit entrepreneur ne reçoit pas d’aide ou alors à des conditions peu réalistes.
Une autre difficulté, c’est l’équipe. S’il est assez pratique de commencer avec des collaborateurs externes pour la flexibilité, au bout d’un moment il faut que l’équipe se complète et ce n’est pas forcément facile de trouver des partenaires.

 

Les Parigotes aujourd’hui, qu’est-ce que c’est ?

Je travaille toujours seule, avec le grand soutien de ma sœur qui habite à Madrid et quelques externes.
Sur le site, on a une vingtaine de créateurs soigneusement choisis et 600 références, uniquement des coups de cœur, tous représentant l’univers de la parisienne.
Par ailleurs, on s’attache désormais à diversifier les réseaux de distribution : le digital et l’offline sont devenus très complémentaires. En effet, le retail physique devient lui aussi digital. Et notre boutique Clic and Collect exprime ce concept.

 

MAR
Publié le 21 novembre 2017, mis à jour le 22 novembre 2017

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