Peintre, sculpteur, architecte et poète, Michel-Ange est peut-être le plus parfait alliage qu’aient connu les temps modernes entre l’esprit, la force et la beauté. Il a commis tous les péchés, connu toutes les vertus et respecté toutes les grandeurs. Il a parlé avec les hommes sans renoncer à trouver Dieu. Perché sur ses échafaudages, les mains sales et l’esprit en feu, l’ouvrier des papes a colorié à jamais le ciel de la Renaissance.
Michel-Ange, la naissance de son Art
Michel-Ange est né le 6 mars 1475 au château de Caprese en Toscane dans la République de Florence. Son père est magistrat et podestat de Caprese. Alors qu’il a 6 ans, Michel-Ange perd sa mère. Son père le place avec ses frères et sœurs en nourrice chez une femme de tailleurs de pierre. Michel-Ange apprend à dégager des blocs de pierre de la carrière voisine, expérience qu’il jugera à l’origine de son art. Il passe son temps à dessiner au désespoir de son père. Les menaces et les coups n’y font rien, il veut entrer dans une école de peinture. Il y entre finalement en 1488, et s'y distingue à la perfection copiant des diables de l’école allemande et des dessins de Giotto. Impressionné par son travail, Ghirlandaio le recommande à Laurent de Médicis qui le place dans un atelier de sculpture.
Probablement dès 1496 le jeune sculpteur séjourne à Rome et y réalise le chef-d'œuvre absolu : la Pietà du Vatican qui lui assure une renommée assurée et une grande considération.
Il réalise le célèbre David sculpté dans un bloc de marbre de Carrare à Florence où il séjourne quatre ans plus tard. En 1504, il est confronté à un duel pictural avec Léonard de Vinci. Pendant que Léonard exécute La Bataille d’Anghiari, Michel-Ange peint La Bataille de Cascina. L’année suivante, le pape Jules II appelle Michel-Ange à Rome afin de lui confier la construction de son monument funéraire.
Mais c’est en 1508, que Jules II confie à Michel-Ange la décoration de la voûte de la chapelle Sixtine qui coûtera au peintre un travail surhumain qui durera 4 ans.
Puis de retour à Florence, de 1519 à 1531, Michel-Ange réalise pour les Médicis La Sagrestia Nuova où il sculpte les tombeaux des ducs Laurent et de Julien.
Sa principale occupation entre 1533 et 1541 est le Jugement dernier pour la chapelle Sixtine. Le pape est ravi mais le scandale est énorme. En effet, l’artiste a exprimé l’âme par le corps, ce qui stupéfait tout le monde. Le pape Jules III lui demande à ce que les nus soient habillés. A partir de 1546, il est nommé architecte de la basilique Saint-Pierre. Il meurt à 88 ans le 16 février 1564.
Son œuvre picturale, l’idéal de la Renaissance
La première grande œuvre picturale est La Sainte famille avec saint Jean Baptiste enfant, appelée aussi Tondo Doni. Loin d’être une sculpture peinte, cette œuvre par la couleur lumineuse, l’articulation des masses et le rythme lent et massif, est une fabuleuse illustration de l’idéal de la Renaissance.
La fresque de la voûte de la chapelle Sixtine comprend trois cents figures et se déploie sur plus de mille mètres carrés. Les figures les plus importantes sont le Déluge, Le péché originel, la création d’Adam, la création des astres dans le Jugement dernier.
L’œuvre sculptée de Michel-Ange
Le David est le chef d'œuvre de la sculpture de la Renaissance réalisé entre 1501 et 1504. Il mesure 5,17 mètres de hauteur et est tiré d’un bloc de marbre blanc de Carrare. Il est exposé dans la Galleria dell’Accademia de Florence.
Le Moïse est exécuté pour le tombeau de Jules II dans la basilique Saint Pierre de Rome. Moïse descendu du Sinaï avec les Tables de la Loi données par Dieu, regarde, courroucé , les Juifs adorant le veau d’or. Sigmund Freud(1856-1939) a commenté l’œuvre, en écrivant : ”Il a introduit dans la figure de Moïse quelque chose de neuf, de surhumain, et la puissante masse et la musculature exubérante de force du personnage ne sont qu’un moyen d’expression tout matériel servant d’exploit psychique le plus formidable dont un homme soit capable : vaincre sa propre passion au nom d’une mission à laquelle il s’est voué”.
La Pieta : Ce qui est frappant en regardant cette œuvre est l’âge de la Vierge particulièrement jeune. Le Christ représenté, semble quant à lui plus âgé que sa mère. Le corps de Jésus forme un S qui s’équilibre avec le reste de la sculpture, notamment avec les riches drapés du vêtement de la Vierge.
A 88 ans, Michel-Ange, infatigable, continue à monter à cheval. Dans ses derniers poèmes, il se montre prêt à mourir “Aucune pensée n’est en moi où la mort ne soit sculptée au ciseau”.
Mais le dialogue qu’il entame avec le Christ est presque un dialogue d’homme à homme, de puissance à puissance. Loin de se prosterner, il invite le Christ Rédempteur à faire son salut.