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Élections consulaires : Peggy Hoffmann

Présentation de Peggy HoffmannPrésentation de Peggy Hoffmann
Écrit par Juliette Haudidier
Publié le 19 mai 2021, mis à jour le 21 mai 2021

Le dimanche 30 mai prochain auront lieu les élections des conseillers des Français de l’étranger. Le Petit Journal de Rome a rencontré Peggy Hoffmann. Traductrice, ancienne assistante de langue et spécialiste de la microfinance dans les territoires francophones d’Afrique, Peggy Hoffmann est une expatriée de longue date. Depuis plus de 10 ans, elle s’est installée dans la Ville Eternelle. La proximité, la disponibilité et le désir d’aider les autres sont ses priorités. Avec ses colistiers, elle forme une équipe plurielle et se présente pour les élections des conseillers des Français de l’étranger avec la liste "En Marche ! pour les Français d’Italie, du Vatican et de Malte".

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?

Je suis une citoyenne du monde, un mélange de cultures et de langues : naissance en Lorraine, études en Alsace, famille de l’autre côté du Rhin et outre-Atlantique, mari sarde, enfants sud-américains… Je suis arrivée en Italie grâce au programme Erasmus, et c’est là que ma carrière a débuté, entre enseignement du français et création d’une école de langues. Les aléas de la vie m’ont amenée à rebondir en m’engageant dans le domaine de la finance soutenable, en travaillant sur des projets de microcrédit, voyageant en Europe et en Afrique pendant presque 10 ans. Aujourd’hui, je travaille auprès d’une Congrégation missionnaire française tout en m’occupant de mes enfants.

La proximité, la disponibilité et le désir d’aider les autres sont mes priorités, car je me sens vivre quand je rends service autour de moi (déléguée de parents d’élèves, groupe de scouts, etc.)

En tant que Française de l’étranger et binationale, j’ai toujours eu à cœur de participer pleinement à la vie démocratique de mes pays de naissance et d’adoption et de contribuer au bien-être de la communauté autour de moi, quel que soit mon lieu de résidence.

 

Comment avez-vous constitué votre liste ?

Elle s’est constituée naturellement, au fil de nos rencontres, échanges et contacts, souvent plus “virtuels” qu’en présence étant donné que deux de nos colistiers sont à Malte.

Notre équipe est plurielle à l’image de la communauté française et binationale d’Italie et de Malte : des jeunes actifs issus de la mobilité européenne, des parents, des entrepreneurs, des retraités, des Français depuis toujours à l’étranger ou, au contraire, arrivés récemment, des binationaux qui, de par leur travail et/ou leur vie familiale, conjuguent les cultures et les langues, et savent se réinventer.

C’est un ensemble de forces et de compétences différentes, qui souhaitent se mettre au service de notre communauté. Certains sont sympathisants de la majorité au gouvernement, nous sommes toutes et tous progressistes, fortement européens. Notre liste est soutenue par La République en Marche, par le MoDem, Agir et Territoires de Progrès et, par conséquent, c’est tout un réseau de parlementaires et d’experts qui se mettent concrètement au service direct des Français et binationaux de notre territoire.

 

Quel est selon vous le plus grand défi auquel font face les Français de Rome ?

La situation sanitaire…. qui a accentué ou engendré quatre défis majeurs:

  • Le défi de l’accès à la bonne information est fondamental, en particulier en ce moment. La crise de la Covid et sa gestion ont fait ressortir de façon encore plus profonde l’importance de pouvoir accéder facilement à de l’information qualifiée, sourcée et validée.
  • Ensuite, il est indéniable que la pandémie a bouleversé nos vies et nos habitudes. Je pense en particulier aux enfants et aux étudiants, mais aussi aux familles et aux personnes vivant seules, qui parfois n’ont pas pu rentrer voir leur proches en France depuis plus d’un an.
  • L’accès aux aides sociales d’urgence est également primordial. Beaucoup de Français et binationaux se sont retrouvés en grandes difficultés économiques, matérielles et sociales. L’État français a répondu de manière spectaculaire en débloquant 50 millions d’euros, en plus de l’aide sociale annuelle de 15 millions d’euros, mais il faut que l’information soit amplement diffusée pour y accéder. Demander de l’aide n’est pas, en soi, une démarche facile à accepter mentalement … et savoir que des aides existent peut déjà psychologiquement faciliter la démarche.
  • Enfin, il y a de nombreux (micro) entrepreneurs et travailleurs indépendants ici en détresse face aux fermetures imposées (restaurants et autres commerces) et à l’arrêt du tourisme. Je pense notamment aux nombreux Français et binationaux qui sont guides touristiques, qui travaillent dans des agences liées aux tourisme ou dans des hôtels, et à tous ceux qui vivent, directement ou indirectement, du tourisme. Le tourisme, dans tout notre territoire, est un moteur puissant de l’économie qui permet à beaucoup de nos compatriotes et à leurs familles de vivre. Ce moteur est à l'arrêt depuis plus d’un an maintenant, et les détresses individuelles sont nombreuses. Il faut trouver des solutions concrètes.

 

Que représente pour vous la mission principale de conseiller des Français de l'étranger ?

C’est une mission de service de la communauté locale, pour aider les Français dans leurs démarches et faire des remontées de terrain efficaces, qui aillent directement au but.

Le défi de cette mission est d’assurer la proximité considérant notre territoire si vaste !

Plus que jamais, la présence effective, efficace et réactive des Conseillers des Français de l’Étranger s’avère nécessaire pour nous, Français et binationaux, que nous soyons ici pour une période plus ou moins longue, ou depuis toujours. En cette période de crise sanitaire, nous devons connaître nos droits et en bénéficier pleinement en tant qu’individus, associations ou petites entreprises.

Il faut rappeler que les Conseillers n’ont pas la possibilité de mettre en œuvre une politique publique (il ne s’agit pas d’une élection présidentielle ni législative !) *.

Mais, n’oublions pas non plus que les Conseillers des Français de l’Étranger doivent obligatoirement participer au vote des Sénatoriales (la prochaine élection se tiendra en septembre 2021). Il s’agit là d’une autre mission importante des Conseillers : ils ont en effet une orientation politique à exprimer, contribuant ainsi à la vie démocratique et à la représentation de nous, Français de l’étranger. Ceci n’est pas un point à prendre à la légère : n’oublions pas que notre représentativité en France a été récemment mise en danger par certains parlementaires qui ont déposé un amendement pour supprimer les Français de l’étranger. Soyons très attentifs, car notre voix de Français de l’étranger risque d'être moins entendue !

 

Pouvez-vous nous détailler les grands axes de votre programme ?

Une grande partie de notre programme est centré sur l’accès égalitaire à l’enseignement français : nous voulons défendre nos écoles et la qualité de l'enseignement français à l'étranger, tout en permettant au plus grand nombre de familles d'en bénéficier.

Nos priorités se concentrent également sur la protection et l’action sociale (protéger et accompagner nos compatriotes en situation de fragilité sociale) ; la protection des droits des personnes (informer sur les régimes matrimoniaux, les PACS et les successions ; aiguiller les familles transnationales en cas de conflits tels qu’une séparation ou d’autres difficultés) ; la fiscalité (pour une fiscalité adaptée, simple et juste pour les Français de l'Étranger) ; la santé et la sécurité (promouvoir la coordination des décisions sanitaires françaises et locales pour les mesures majeures de protection de la santé) ; les services administratifs et les retraites (simplifier et moderniser les relations entre les citoyens et l’administration française) ; l’emploi, la formation professionnelle et nos (micro) entrepreneurs (pour soutenir et valoriser nos entreprises et travailleurs indépendants français à l'étranger) ; la culture, nos associations et la francophonie (afin de faire des Français de l'Étranger de véritables ambassadeurs de la culture, du rayonnement culturel et francophone de la France) ; et la jeunesse & citoyenneté, car des initiatives sur ce sujet méritent d’être plus connues et partagées. Et nous défendons bien évidemment l’écologie : une écologie pragmatique, qui propose des avancées concrètes.

 

*Les conseillers émettent surtout des avis et recommandations sur des questions de protection sociale, d’enseignement français, de sécurité, d’emploi et de formation professionnelle et sur l’attribution de subventions en faveur des associations françaises à l’étranger.

Juliette Haudidier
Publié le 19 mai 2021, mis à jour le 21 mai 2021

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