Netflix est une gigantesque filmothèque, et il n’est pas toujours pas facile de s’y retrouver. Voici donc une petite sélection de séries italiennes idéales pour un weekend « Netflix&Chill ».
Il nomme della Rosa
L’histoire prend place lors de l’hiver 1327. Le moine Franciscain Guillaume de Baskerville (John Turturro) et son acolyte, le novice Adso de Melk (Damian Hardung) sont envoyés dans une abbaye bénédictine, à la requête de l’empereur Louis de Bavière. L’érudit doit en effet y discuter la question de la pauvreté dans l’Église avec les émissaires du pape Jean XXII. Rapidement, une série de meurtres mystérieux force le moine à se transformer en Sherlock Holmes des temps médiévaux. Mini-série de huit épisodes inspirés de l’œuvre d’Umberto Eco, Le Nom de la Rose s’inscrit dans la lignée des séries de cape et d’épée en clair-obscur, à l’image de Viking, Game of Thrones ou de The Last Kingdom. Traduit en plus de quarante langues Le Nom de la Rose (Umberto Eco, 1980) est sans doute l’un des ouvrages italiens les plus lus au monde. Il a participé à relancer la fascination des Occidentaux pour l’époque médiévale, une période longtemps jetée aux oubliettes. Source d’inspiration du film de Jean-Jacques Annaud, mettant en scène Sean Connery dans le rôle du moine-enquêteur, il a également été adapté au théâtre, et a même influencé des jeux vidéo et de sociétés. Il n’est donc pas surprenant que Netflix y est vu là une opportunité en or d’ajouter une nouvelle production médiéviste à son catalogue de films historiques.
Summertime
C’est l’été, nous nous trouvons sur les bords de l’Adriatique et Summer, une lycéenne modèle en quête de sens, tombe sous le charme d’Ale (Ludovico Tersigni). Non, en réalité, les choses sont un peu plus compliquées. Summer (Coco Rebecca Edogamhe) tombe bien sous le charme d’Ale qui le lui rend bien, cependant, la jeune fille se méfie de cet ancien champion de moto au caractère rebelle. Moins sulfureuse que Sex Education ou Skam, Summertime charme le spectateur au travers d’une cinématographie rétro et d’une palette de couleurs chaudes et colorées. Les fans de la série seront d’ailleurs ravis d’apprendre que Netflix a déjà commandé une saison 2.
Nero a Meta
L’inspecteur Carlo Guerrieri (Claudio Amendola), un vieux routier de la police romaine se retrouve forcé de faire équipe avec un policier noir (Miguel Gobbo Diaz) originaire de Côte d’Ivoire mais élevé à Rome. Profondément marqué par les séries policières américaines des années 70 et 80, Nero a Meta (Carlo et Malik) offre un scénario décent mais manquant souvent de finesse, notamment en ce qui concerne le traitement du racisme et de la xénophobie. Manquant son objectif « idéologique », la série est alourdie par des dialogues patauds, des intrigues manquant de profondeur et même parfois de cohérence. La construction du personnage de Malik, qui n’est pas sans rappeler l’Othello de Shakespeare, pose également quelques problèmes en matière de représentation de la masculinité des hommes noirs. Les points négatifs évoqués ci-dessus sont néanmoins rattrapés par le bon jeu des acteurs principaux, ainsi que par des moments drôles, voire attachant.
Il processo
Le cadavre en décomposition d’une adolescente est retrouvé abandonné aux alentours de Mantoue. Une enquête est ouverte, mais rapidement, la procureure Elena Guerra (Vittoria Puccini), en charge de l’affaire se rend compte, par un étrange concours de circonstances, qu’elle est liée à la victime. Face à elle un avocat ambitieux (Francesco Scianna), et peu regardant sur l’éthique et une suspecte (Camilla Filippi) clamant son innocence, cherchent à lui faire barrage. Série dramatique aux allures de triller, Il processo est une course captivante vers la justice, mais clairsemés de doutes et de surprenants retournements de situations.
Suburra (la série)
Déterminé à mener à bien un projet immobilier qui ferait d’Ostie le Las Vegas de Rome, Samurai, un criminel ambitieux, ancien membre de la Banda della Magliana, accepte de faire entrer la Mafia dans la Cité Éternelle. Inspirée de faits réels, cette série prend la suite du film éponyme de Stefano Sollima. On y retrouve d’ailleurs une partie du casting originel, à savoir Alessandro Borghi, Giacomo Ferrara, Adamo Dionisi et Alessandro Bernardini. Le scénario est original, ambitieux et courageux, bien que les principaux thèmes explorés soient similaires à ceux du long-métrage de 2015, à savoir, les liens étroits entretenus par le politique, le Vatican et la Mafia. Luttant avec acharnement contre les clichés, Suburra n’hésite pas non plus à s’attaquer de manière frontale aux changements socio-culturels rencontrés par l’Italie, notamment en ce qui concerne la représentation de la masculinité, de la féminité et de l’homosexualité. Enfin, il évoque également sans détour les problèmes de racisme en Italie, notamment à l’encontre des membres de la communauté Tziganes, mais aussi des autres minorités ethniques présentes dans la botte.