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La Princesse Karina Bagration à cœur ouvert (1/3)

Princesse Karina BagrationPrincesse Karina Bagration
Princesse Karina Bagration
Écrit par Femmes Leaders - avec le soutien de Ortoli Rosenstadt LLP
Publié le 26 octobre 2020, mis à jour le 27 octobre 2020

Entre deux avions, pendant deux heures, son altesse la Princesse Karina Bagration nous a parlé de ses deux cultures et des deux univers qui ont façonné sa trajectoire de vie.

La princesse Karina Bagration (PhD) est une femme au parcours époustouflant. Née à Kiev, en Ukraine, de père français "Russe blanc" et de mère polonaise, elle se décrit comme une citoyenne du monde. En d’autres termes, il s’agit d’une militante de première heure et de première ligne qui crie haro sur les injustices sociales au travers de son engagement dans plusieurs causes humanitaires. Cultivée et polyglotte, la princesse Karina est de langue maternelle russe et ukrainienne et parle couramment le français et l'anglais. Aux dernières nouvelles, elle apprend également le farsi. Sa vie est intrinsèquement liée à la Géorgie, à la France, à Monaco et aux États-Unis. Elle est la fondatrice de Carina Princess Organization, qui oeuvre pour la promotion des actions sociales de tous les humains de la terre, faisant fi de leur appartenance ethnique, raciale, politique ou religieuse.

Depuis 2019, elle soutient l'Institut suisse de diplomatie culturelle dont l’optique est d’appliquer le meilleur savoir-faire de la gestion culturelle pour créer des opportunités éducatives innovantes. En 2019, après une expertise indépendante approfondie, son titre a été reconnu par S.A.R. le prince Nugzar Bagration-Gruzinsky, descendant direct du dernier roi régnant de Géorgie (royaume de Kartli et Kaheti), George XII.

La même année, elle a reçu le Prix des Nouveaux Leaders de Demain des mains de S.E. M. Didier Reynders, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères de Belgique (alimenté par le Forum de Crans Montana sous le Haut Patronage de S.A.R. le Roi Hassan II du Maroc et S.A.R. le Prince Anton Von und zu Liechtenstein). La princesse Karina est également ambassadrice de marque et photomodèle. Belle et couronnée de succès, elle est à la fois aimée et enviée. Sa trajectoire est tellement inhabituelle que tant de personnes se demandent si elle existe vraiment ou si elle n'est qu’un personnage de fiction. Le temps d’une interview, dont nous vous livrons aujourd’hui la première partie, la “Lady D” de l’Europe de l’Est nous a ouvert son jardin secret de princesse, non sans humilité.

 

La Princesse Karina Bagration-moukhransky

Princesse Karina Bagration ©️Joe Shalmoni 

 

Houda Belabd pour Lepetitjournal.com New York : Quel est votre lien avec les États-Unis ?

Princesse Karina Bagration : Mon seul mot d’ordre au sujet des États-Unis a toujours été "et si"... Et si mon grand-père, George Kharisov, un noble russe d'origine cosaque du Don, avait accepté d'émigrer aux États-Unis au lieu de rester en France? Et s’il l’avait fait suite à sa libération des réfugiés des camps de concentration aux côtés de l'armée américaine, car il avait un lien fort avec ce pays du globe? Et si ma mère avait accepté d'épouser un artiste juif qui prévoyait de s'installer à New York au lieu de convoler en justes noces avec mon père ? Et si mon très lointain cousin, le fondateur du cinéma russe, avait décidé de faire carrière à Hollywood au lieu de l'empire russe? Ces questions, en fin de compte, peuvent révéler l'essence de ce qui est crucial.

 

Comment les choses se sont-elles déroulées, en réalité?

Comme je l'ai mentionné dans mes nombreuses interviews, je suis née en URSS, dans une famille de rapatriés. Ma famille et moi avons vécu des moments très difficiles. Je sais, par experience, ce que sont la faim, le handicap physique, l'intolérance et l'injustice sociale. Je recommande toujours aux personnes que je rencontre de ne pas abandoner leurs projets, de compter sur eux-mêmes, de ne pas juger trop vite, et de toujours donner une seconde chance aux autres lorsque les circonstances le permettent. Ce sont probablement les pierres angulaires du rêve américain, n'est-ce pas?

 

Quel regard portez-vous sur les États-Unis d'aujourd'hui ?

Mes parents croyaient dur comme fer en une éducation internationale des filles. Ils m'ont fait découvrir le monde; ils se sont accrochés à la vie dans le but de me donner ce qu'ils n'avaient jamais eu eux-mêmes. Ils voulaient acheter une nouvelle voiture mais au lieu de cela, ils ont investi leur argent dans mon voyage en Californie, aux États-Unis, qui a été une expérience inoubliable. Quand j'ai trouvé la famille avec laquelle je suis restée aux États-Unis grâce à Facebook, ce fut l'un des moments les plus émouvants que je n'aie jamais vécus. Mis-à-part cette experience, après la chute du mur de fer, j'ai finalement rencontré l'autre partie de ma famille qui est restée en France. Ainsi, j'ai eu l'occasion de voyager énormément, d'apprendre de nouvelles langues et de me cultiver. De plus, j’ai pu redécouvrir ma deuxième patrie, la France pour laquelle je ressens beaucoup de tendresse pour son héritage meme si une grande partie de ma vie reste liée à la fois aux États-Unis et à la Principauté de Monaco.

 

Parlez-nous de vos partenariats avec les États-Unis ?

L'année dernière, j'ai visité les États-Unis pour présenter un conte de fées philosophique basé sur l'histoire de ma vie. En outre, avec mes partenaires américains, nous avons lancé un microprojet d'éducation permanente intitulé "From 5 till 105", dans le cadre duquel j'ai donné une leçon de création basée sur le livre "A Princess Who Had No Kingdom", qui raconte l'histoire de la bonté et du respect au-delà du succès financier et des différences culturelles. La plus jeune personne qui a participé avait 5 ans et la plus âgée - 105 ans ! J'ai beaucoup aimé rencontrer des enfants américains et étrangers et leur parler de la Russie, de l'Ukraine et de la Géorgie, de leur riche culture, de leur histoire et de leurs peuples. Je me suis sentie comme une des leurs car je suis très reconnaissante à Eugeny Solonin, à Peace and Culture Project et à Joe Shalmoni, un célèbre photographe américain, qui ont rendu cela possible.  

 

La Princesse Karina Bagration-moukhransky

Princesse Karina Bagration ©️Andrew Tarusov

 

Quelle place occupe la culture américaine dans votre œuvre et projets ?

Un des projets américains qui m'a fait vibrer est celui en partenariat avec le célèbre artiste américain de Pin- Up, Andrew Tarusov. Originaire de Russie, il a immigré aux États-Unis où il est devenu l'un des illustrateurs de pin-up les plus populaires, qui, soit dit en passant, a consacré toute sa collection d'œuvres aux villes américaines, à leur "sensualité" et à leur charme. Il a travaillé en tant qu’illustrateur pour 20 Century Fox, Walt Disney, Cosmopolitan, Maxim, USA Today, Time, The Huffington Post, MTV et Daily Mail pour n'en citer que ceux-ci. C'est de manière spontanée qu'il a décidé de réaliser une affiche pour commémorer l'âge d'or d'Hollywood avec moi comme modèle. Il m'a dit plus tard que pour photographier "Son Amérique", il s'était inspiré d'actrices brunes emblématiques telles qu'Elizabeth Taylor, Vivien Leigh, Hedy Lamarr, Rita Hayworth et ma séance photo a été faite pour l'occasion. Les fruits et les fleurs symbolisent la générosité de la Californie, tandis que les étoiles et les rayures rendent un hommage particulier à la pop-culture américaine.

 

Propos recueillis par Houda Belabd, journaliste au Petit Journal New York

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