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Déconfinement : 400 000 New-Yorkais sont retournés au travail

Déconfinement New York Déconfinement New York
Le Gouverneur Andrew Cuomo le lundi 8 juin ©️ Don Pollard
Écrit par Rédaction - New York
Publié le 9 juin 2020, mis à jour le 9 juin 2020

Lundi 8 juin, premier jour du déconfinement dans la ville de New York,  près de 400 000 personnes ont repris le chemin du travail. La relance de l’économie de New York, pillier de l’économie américaine, était attendue avec impatience.

 

Le déconfinement de la ville de New York a commencé 100 jours après la confirmation de son premier cas de coronavirus. Lundi 8 juin, près de 400 000 travailleurs ont repris leur travail dans le secteur de la construction, dans des usines ou dans le secteur du commerce, secteurs d’acitivités concernés par cette phase 1 du déconfinement. La ville de New York a été la dernière des dix régions que compte l’État à « réouvrir », tandis que d’autres régions sont déjà entrées en phase 2 alors qu’il y a quelques semaines, 800 personnes mouraient chaque jour du Covid-19 : plus de 205 000 personnes ont été contaminées par la maladie à New York et près de 22 000 en sont mortes, selon les chiffres de l’Université Johns Hopkins qui fait référence.

 

Un pays en récession depuis février

Ce lundi 8 juin, on apprenait que les États-Unis étaient officiellement entrés en récession en février 2020, soit avant que la pandémie ne frappe de plein fouet le pays dirigé par Donald Trump.

Après 128 mois d'expansion, selon le National Bureau of Economic Research, qui fait référence dans le pays en la matière, le pays est donc entré en récession. Le NBER a même revu sa définition en raison de la brutalité du choc provoqué par la pandémie de coronavirus.  « Le pic de l'activité économique mensuelle s'est produit dans l'économie américaine en février 2020. Cette apogée marque la fin de l'expansion qui a commencé en juin 2009 et le début d'une récession. L'expansion a duré 128 mois », indique lundi 8 juin le comité de datation des cycles économiques du National Bureau of Economic Research, qui fait autorité en la matière.

La définition traditionnelle d'une récession implique un déclin de l'activité économique durant deux trimestres d'affilée, mais le comité « a conclu que la magnitude sans précédent du déclin de l'emploi et de la production, et son étendue à l'ensemble de l'économie, méritent de présenter cet épisode comme une récession, même si elle devait s'avérer plus courte que les contractions précédentes », note le Comité dans un communiqué.

Quarante millions d'Américains se sont inscrits au chômage depuis le mois de mars, et le PIB a chuté de presque 5% au premier trimestre. Les économistes prédisent par ailleurs, un dévissage de quelque 20% au second trimestre quand les mesures de confinement touchaient la plus grande partie de la population.

La première économie du monde montre toutefois quelques signes de reprise après la réouverture partielle d'une partie des Etats fédérés et l'injection de 3 000 milliards de dollars d'aides aux entreprises et aux particuliers ainsi que des milliers de milliards de dollars supplémentaires sous forme de liquidités octroyées par la Banque centrale américaine.

La réouverture de l’aire métropolitaine de New York, qui compte plus de 20 millions d’habitants et s’étend sur une partie de l’État de New York, mais aussi sur une partie du New Jersey et de la Pennsylvanie, est de bonne augure. Elle représente en effet un produit intérieur brut de 1 800 milliards de dollars, soit 9,62 % du PIB généré par les métropoles américaines.

À elle seule, l’économie de l’aire métropolitaine de New York, plus importante que celles du Canada, de la Russie, de la Corée du Sud, de l’Australie et de l’Espagne, « serait la dixième du monde », d’après Bloomberg.

Le secteur de la finance représentait près de 500 milliards de dollars du PIB de la région en 2018, et cela  « pourrait être un problème dans la mesure où la région cherche à se remettre de la pandémie », observe Bloomberg : selon une étude publiée en mai, l’industrie financière de New York ne se redressera pas complètement avant 2026.

 

885 000 emplois perdus à New York

L’économie new-yorkaise est toutefois « plus diversifiée qu’elle ne l’était lors de la dernière récession », précise le site économique. Depuis la crise de 2008, grâce à un boom des emplois liés aux services, à l’information, à l’éducation et à la santé, la ville a appris à vivre avec une proportion plus faible de banquiers et de traders.

New York a perdu plus de 885 000 emplois pendant l’épidémie, et la ville nécessite d’outils adéquats pour que le déconfinement s’opère dans de bonnes conditions, ce que s’efforce de faire le Gouverneur Andrew Cuomo.

Pour les New-Yorkais, travail rime avec transports en commun. Après près de trois mois de confinement, l’acte autrefois banal de se rendre au travail détermine aussi l’avenir de la plus grande organisation de transport public des Etats-Unis : la Metropolitan Transportation Authority (MTA). Pour rassurer les New-Yorkais, le Gouverneur Cuomo a emprunté le métro, ce lundi 8 juin, tout en affirmant « si ce n’était pas sur, je ne demanderais à personne de prendre le métro ».

La MTA, qui gère les métros et les bus de New York, transportait 9,9 millions de passagers par jour avant la crise sanitaire. Aujourd’hui, le nombre d’usagers est descendu à 1,1 million. Les transports publics new-yorkais prévoient près de 8,5 milliards de dollars de pertes cette année.

La ville de New York attend désormais d’entrer en phase 2 de déconfinement.