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Économie américaine et emploi, vers une reprise plus lente que prévue

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Écrit par Rédaction - New York
Publié le 13 mai 2020, mis à jour le 14 mai 2020

Le patron de la Banque centrale américaine, Jerome Powell, a estimé, mercredi, que la reprise sera plus lente qu’espéré et a appelé à maintenir un ample soutien budgétaire, tout en excluant, pour l’heure, de recourir à des taux d’intérêts négatifs.

 

Plus lente qu’espéré

Selon Jerome Powell, l’économie américaine « devrait se remettre en grande partie » une fois que la pandémie sera maîtrisée, même si la « reprise sera plus lente » qu’espéré.

« On a de plus en plus l’impression que la reprise sera plus lente que nous ne le souhaitons », a-t-il souligné. M. Powell, qui a répété mercredi que les élus ne devaient, pour l’heure, pas regarder à la dépense pour combattre les effets néfastes d’une récession, a aussi jugé qu’il faudrait revenir à des politiques budgétaires plus sages. « Je pense que nous pourrons y revenir assez rapidement, c’est-à-dire d’ici quelques années, quand l’économie sera totalement rétablie ou du moins bien remise. » Tout en promettant de nouvelles mesures de soutien si besoin, il a cependant exclu de ramener les taux en dessous de zéro, une stratégie adoptée entre autres par la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque du Japon et souhaitée par Donald Trump.

 

Un taux de chômate historiquement haut

Un taux de chômage de 14,7 % en avril 2020. Cette annonce faite le 8 mai dernier par le Bureau of Labor Statistics (BLS) marque la fin brutale d’une période faste pour le marché du travail américain. Deux mois plus tôt, le chômage aux États-Unis s’établissait encore à 3,5 % de la population active, son niveau le plus bas depuis la fin des Trente Glorieuses. Dans ce court intervalle, le développement fulgurant du Covid-19 a conduit au confinement, plus ou moins strict selon les États, des Américains entraînant le licenciement de dizaines de millions de travailleurs en dépit des mesures prises par le gouvernement fédéral pour tenter de préserver les emplois.

Économie américaine

 

Le taux de chômage national et son évolution ne reflètent pas la réalité du marché du travail de tous les États : certains sont très durement touchés par les conséquences des mesures de confinement alors que d’autres sont plus épargnés. Les pertes d’emplois que révèlent les plus forts taux de chômage indemnisé contribuent à expliquer la multiplication de manifestations exigeant la fin des mesures de confinement.

Des États comme Hawaii, l’Oregon, l’Alaska, le Montana, la Virginie-Occidentale et la Californie sont les États dans lesquels le coût du confinement en termes de chômage est le plus élevé relativement au nombre des décès. Inversement, les États de New York et du New Jersey sont ceux pour lesquels ce coût relatif est le plus faible. On comprend mieux l’aspiration au déconfinement qui s’exprime dans les États supportant un chômage massif dans un contexte sanitaire assez préservé. Bien que le lecture du déconfinement soit aussi politique.

Économie américaine

 

Les Etats-Unis, pays de loin le plus touché au monde en valeur absolue, devraient atteindre 113 000 morts d’ici au 6 juin, selon une moyenne de vingt modèles épidémiologiques réalisée par des chercheurs de l’université du Massachusetts.