Tricoter n’est plus réservé aux personnes âgées. Bien au contraire. Julie Lagaüzère, fondatrice de Brooknit Bonneterie, en sait quelque chose. Ses kits démocratisent la pratique du tricot et permettent de transmettre un savoir-faire bien français. « Le tricot est un véritable retour aux sources », nous explique l’entrepreneuse, qui a souhaité se réorienter pour donner davantage de sens à sa vie.
Julie Lagaüzère est arrivée il y a neuf ans déjà à New York, « en business class », comme elle aime le rappeler. Après avoir vécu à Paris ou encore à Londres, celle qui a travaillé pendant 17 ans dans une grande compagnie pharmaceutique dans la finance et le digital, décide de troquer Excel et Power point pour des aiguilles à tricoter. Pourtant, cela ne fait que trois ans que Julie Lagaüzère s’est mise au tricot. On pourrait parler de don tant l’entrepreneuse a des facilités à réaliser de nouveaux modèles et surtout la passion de transmettre. « Je n'ai rien inventé dans le tricot mais j’ai eu très vite envie de tester des choses », nous explique-t-elle. La pandémie a finalement été le petit coup de pouce supplémentaire : « Je me suis retrouvée à la maison avec ma fille et j’ai eu envie de me lancer dans des loisirs plus créatifs. J’ai commencé par faire de la couture en fabriquant des masques. J’avais envie de revenir à une activité plus concrète et le tricot s’est imposé à moi ».
Un cocon, qui fait naître Brooknit Bonneterie
Après avoir testé un premier kit sur internet, l’expatriée se dit qu’elle peut faire mieux. Elle suivait depuis quelques temps déjà l’aventure entrepreneuriale de la sœur d’une amie : Ma Petite Laine et notamment sur leur produit phare : le « cocon », un véritable cocon de laine pour les tout petits. « Je l'ai vu, je suis tombée amoureuse et j'ai commencé à les suivre sur les réseaux sociaux. Ma fille était déjà trop âgée pour l'essayer, mais en tant que parent, le produit avait tellement de sens », explique-t-elle. En 2021, Julie décide de travailler en partenariat avec la marque basée à Châteaudun et de lancer le produit sur le marché américain, en kit et également en produit fini. L’emmaillotage a d’ailleurs ses adeptes de l’autre côté de l’Atlantique. Julie profite de ce produit d’appel et également du « pantalon magique » pour développer sa propre gamme de kits en laine Mérinos, pour réaliser soi-même son châle, son bonnet ou encore une écharpe. Brooknit Bonneterie est né.
Le tricot, un retour aux sources
Si depuis un an Julie a quitté Brooklyn pour Jersey City, elle n’en a pas moins gardé l’esprit et laissé une petite part de son coeur. « Quand nous vivions dans le quartier de Prospect Heights, il y avait vraiment ce côté village qui a été accentué lors de la pandémie. Cela m’a beaucoup inspirée aussi dans cet esprit de communauté qui se retrouve pour les amateurs de tricot ». D’ailleurs, Julie le confesse, avant de lancer Brooknit Bonneterie, elle n’était « pas du tout connectée à la communauté française. Cela s’est développé aujourd’hui depuis que je suis dans l’entrepreneuriat, notamment via des réseaux francophones comme SHE for SHE ». L’envie de créer du lien se retrouve aussi dans ses kits qui permettent aux clients de retrouver le goût du tangible et de la création manuelle. « Le tricot est un véritable retour aux sources. Cela permet de donner du sens à ses actions », insiste-t-elle.
D’ailleurs, bien loin de l’image de nos grands-mères, le tricot se démocratise et convainc tout type de population. « Le tricot est véritablement inclusif et permet de repenser sa manière de voir la mode », souligne l’entrepreneuse pour qui la durabilité est essentielle. Quant aux vertus de l’activité manuelle, Julie pourrait nous en « parler pendant des heures ». Et si on devait résumer ? « Il y a des études qui prouvent que le tricot a des bénéfices pour la santé physique et mentale. Cela permet notamment de se relaxer et de diminuer l’anxiété ».
En plus de son site en ligne, Julie Lagaüzère écume les marchés de Jersey City pour faire découvrir son amour du tricot. Elle transmet déjà ce savoir-faire dans une classe pour les enfants et souhaite davantage développer des ateliers et wokshops pour tous les âges en anglais et / ou en français dans les prochains mois. L’entrepreneuse se donne d’ailleurs deux ans pour devenir rentable. En attendant, chaque maille compte, car comme elle aime le rappeler : « Let’s knit a better world ».
Retrouvez Brooknit Bonneterie aux marchés de Noel à Jersey City les 9-10 et 16-17 décembre.
Les recommandations de Julie à Brooklyn (Park Slope)
Un café ? Caffé De Martini sur Vanderbile Ave
Du girl power dans un petit coin de France ? Winemak’her Bar, vins de vigneronnes exclusivement.
Un cocktail ? A Weather Up, sur Vanderbilt Ave
Des restaurants ? Sofreh (cuisine perse sur St Marks and Atlantic Ave); Oxalis (“new American” experience).