Il a connu la gloire, la prison, puis la rédemption par la politique. Milliardaire américain et proche du clan Trump, Charles Kushner est désormais ambassadeur des États-Unis en France. Mais qui est cet homme de l’ombre devenu figure officielle ?


À 51 voix contre 45, le Sénat américain, à majorité républicaine, a approuvé lundi 19 mai 2025 la nomination de Charles Kushner, comme nouvel ambassadeur des États-Unis en France. L’homme de 71 ans représentera également les États-Unis auprès de la principauté de Monaco.
« Je ne suis pas une personne parfaite. J’ai fait une très très grave erreur, et j’ai payé un lourd tribut », a admis Charles Kushner.
Charles Kushner : un repris de justice à la tête de l’ambassade américaine à Paris
Charles Kushner, homme d’affaires influent et père du gendre de Donald Trump, est né en 1954 dans le New Jersey, au sein d’une famille juive originaire d’Europe de l’Est. En 1985, il fonde la Kushner Companies, une entreprise spécialisée dans l’immobilier résidentiel. En quelques années, il bâtit un empire estimé à plusieurs milliards de dollars et devient une figure incontournable du secteur.
« Un chef d’entreprise génial, un philanthrope et un négociateur hors pair », a salué Donald Trump pour justifier sa nomination. Le président a précisé sur son réseau Truth Social avoir choisi Kushner pour « renforcer le partenariat entre les États-Unis et la France, [leur] plus ancien allié et l’un de [leurs] plus solides ».
Mais derrière cette réussite éclatante se cache une réalité plus trouble. En 2004, Charles Kushner est inculpé pour fraude fiscale, subordination de témoins et violations du financement électoral. Le magnat de l’immobilier est alors condamné à deux ans de prison, et passe un peu plus d’un an derrière les barreaux. Une chute brutale pour celui qui s’imaginait bâtir un empire financier. « Je ne suis pas une personne parfaite. J’ai fait une très très grave erreur, et j’ai payé un lourd tribut », a-t-il admis.
Il a toutefois bénéficié d’une grâce présidentielle accordée par Donald Trump en décembre 2020, à un mois de la fin du mandat du président républicain. Un geste fort, qui souligne une fois encore la proximité entre les deux hommes.
« Je ne connais pas grand-chose de l’art ou du vin français, mais je comprends les affaires », rapporte Charles Kushner.
Un come-back politique orchestré par Donald Trump
Charles Kushner est bien plus proche de Donald Trump qu’on ne le croit. Celui qui a été l’un des principaux conseillers du président à la Maison-Blanche n’est autre que le père de Jared Kushner, le mari d’Ivanka Trump, fille aînée du Républicain.

La fille du président participe au défilé inaugural avec sa famille lors de la 58e investiture présidentielle à Washington, D.C., le 20 janvier 2017. Plus de 5.000 militaires de toutes les branches des forces armées des États-Unis, y compris les composantes de la réserve et de la garde nationale, ont fourni un soutien cérémoniel et un soutien de défense aux autorités civiles pendant la période d'investiture.
Jared Kushner avait joué un rôle-clé durant le premier mandat de Trump, en particulier sur les dossiers sensibles du Moyen-Orient. Le retour sur le devant de la scène de Charles Kushner, cette fois en tant qu’ambassadeur des États-Unis en France, s’inscrit dans cette logique d’un entourage resserré et fidèle.
Charles Kushner n’est pas le seul à bénéficier de cette stratégie de nominations familiales. Massad Boulos, beau-père de Tiffany Trump, la fille cadette du président, occupe, quant à lui, le poste de conseiller principal pour l’Afrique. Ma famille d’abord, tel semble être le leitmotiv de Donald Trump, qui continue de s’appuyer sur son cercle privé pour occuper des fonctions d’influence.
Reste à savoir quel ambassadeur sera Charles Kushner dans un pays dont il maîtrise encore peu les codes culturels. Du « plus vieil allié » des États-Unis, il reconnaît tout ignorer ou presque : « Je ne connais pas grand-chose de l’art ou du vin français, mais je comprends les affaires ».
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