À New York, la 80e édition de l’Assemblée générale de l’ONU s’ouvre alors que l’organisation fête ses 80 ans. Un rendez-vous décisif, entre l’espoir d’un renouveau multilatéral et l’inquiétude face aux crises mondiales.


En bref...
• La charte de l'ONU posait les bases d'un monde fondé sur la paix, le droit international et les droits humains.
• 80 ans plus tard, l'organisation est fragilisée par les conflits, les divisions diplomatiques et les pressions budgétaires.
• Avec l'initiative UN80, l'ONU veut repenser le multilatéralisme, moderniser ses méthodes et redonner du souffle à son rôle dans un monde en crise.
Les Nations unies fêtent leur 80e anniversaire cette année. Officiellement né le 24 octobre 1945, l’Organisation des Nations unies (ONU) s’était donné pour mission de préserver la paix, de défendre les droits humains et de favoriser la coopération entre les peuples. Huit décennies plus tard, alors que le monde traverse de nouvelles crises, l’organisation se retrouve plus que jamais mise à l’épreuve.
« Pouvons-nous célébrer alors que des enfants meurent de faim à Gaza ? »
Le thème de l’année : « Better Together »
C’est dans ce contexte symbolique qu’a été ouverte, ce mardi 9 septembre 2025 à New York, la 80e session d’Assemblée générale des Nations unies (AGNU). La cérémonie d’ouverture, présidée par Annalena Baerbock, a placé les débats sous le thème « Better Together : 80 years and more for peace, development and human rights ». Un mot d’ordre qui souligne l’urgence de renforcer le multilatéralisme face aux crises internationales actuelles.
Annalena Baerbock élue à la tête de l’Assemblée générale de l’ONU
Mais derrière ce message d’unité, la nouvelle présidente a rappelé la dureté des réalités auxquelles l’ONU doit faire face. « Pouvons-nous célébrer alors que des enfants meurent de faim à Gaza, que les filles afghanes sont privées d’école, que des grands-pères à Kharkiv se réfugient dans des baignoires, que des femmes au Darfour cachent leurs filles pour les protéger du viol, que des insulaires du Pacifique voient leurs maisons englouties, et que 808 millions de personnes luttent encore pour nourrir leur famille ? », a-t-elle interrogé devant l’Assemblée.
La question palestinienne au cœur des débats
La session doit notamment examiner la reconnaissance officielle de l’État de Palestine, soutenue par 148 pays et désormais envisagée par plusieurs puissances occidentales comme la France, le Royaume-Uni ou la Belgique. Pour Israël, ce serait une « grave erreur », a écrit Benyamin Netanyahou à Emmanuel Macron dans une lettre ouverte. D’autres rappellent que la situation demeure explosive, avec une cinquantaine d’otages israéliens toujours aux mains du Hamas et une nouvelle attaque meurtrière survenue à Jérusalem-Est le 8 septembre.
Reconnaissance de la Palestine : la France seule au G7, le monde réagit
Une ONU sous pression financière
À l’occasion de son 80e anniversaire, l’ONU a lancé une initiative ambitieuse baptisée UN80, « une poussée à l'échelle du système visant à rationaliser les opérations, à aiguiser l'impact et à réaffirmer la pertinence de l'ONU pour un monde en évolution rapide ».
L’ONU doit cependant composer avec des pressions budgétaires inédites. Plusieurs gouvernements ont réduit leurs contributions, fragilisant des programmes vitaux comme la lutte contre le VIH au Tadjikistan ou la protection des femmes et des filles dans les zones de crise, de la République Démocratique du Congo à l’Afghanistan.
La 80e édition de l’AGNU s’ouvre sous le signe de l’espoir et de l’inquiétude. Espoir de voir renaître un multilatéralisme plus fort, et inquiétude face aux crises qui se multiplient. En clair, l’avenir de l’ONU se joue en partie dans cette session anniversaire.
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