L’aéroport de Deauville-Normandie a vibré au rythme des hommages rendus aux vétérans américains venus commémorer le Débarquement. Grâce à Delta Air Lines et la Best Defense Foundation, 24 anciens combattants ont pu revivre l’émotion du retour en Normandie, ce dimanche 1er juin 2025.
81 ans après le Débarquement, la promesse est claire : « La France n’oubliera jamais » ses héros. Ce dimanche 1er juin 2025, la terre normande reste empreinte d’histoire. À Deauville, l’émotion est palpable alors que l’on attend l’arrivée des vétérans américains. Sous un ciel chargé de souvenirs, la foule se rassemble, silencieuse et respectueuse, prête à les accueillir comme il se doit.

Un vol chargé d’histoire
Ils sont venus des quatre coins des États-Unis. Sans l’engagement indéfectible de Delta Air Lines, cette traversée du souvenir n’aurait jamais vu le jour : « C’est un honneur pour Delta Air Lines, qui fête cette année son centième anniversaire, d'avoir transporté les vétérans pour la quatrième fois entre Atlanta et la Normandie », a déclaré Béatrice de Rotalier, directrice des ventes Delta France, avant de saluer le travail des équipes et le soutien de l’aéroport de Deauville.
Sur la piste d’atterrissage, une rampe métallique signée Aviramp attire les regards : conçue spécialement pour l’occasion, elle permet aux vétérans — pour beaucoup centenaires — de descendre de l’avion en toute sécurité. « Vous avez construit cette rampe en un temps record et cela a littéralement changé la donne. Sans elle, ce vol n’aurait tout simplement pas pu atterrir ici à Deauville », a souligné Virginie Durr, chargée d’affaires chez Delta Air Lines et à l’initiative du projet, en s’adressant au PDG d’Aviramp, Graham Corfield.
Pendant que les journalistes s’installent, l’orchestre militaire prend place. Les premières sonorités de cornemuse déchirent le silence du tarmac. Un air puissant, presque solennel, qui donne déjà le ton de l’émotion à venir.

À Deauville, l’émotion des retrouvailles
À 12h30 précises, le Boeing en provenance d’Atlanta se pose sous un ciel partiellement dégagé. Une vingtaine de minutes plus tard, les premières silhouettes apparaissent en haut de la rampe. Canne à la main, sourire ému ou regard ébahi, les vétérans descendent un à un la rampe sous les applaudissements de la foule. Parmi eux, Betty Rosevear, 104 ans, infirmière militaire et seule femme vétéran du groupe. Un peu plus loin, Jake Larson surnommé « Papa Jake » attire les caméras. À 102 ans, ce vétéran infatigable foule pour la septième année consécutive le sol normand.
La mémoire de la guerre entre les mains des nouvelles générations
Au cœur de la rencontre, la transmission prend tout son sens. Donnie Edwards, président de la Best Defense Foundation s’adresse aux jeunes générations : « Vous êtes la dernière génération à rencontrer ces héros en personne. Écoutez, apprenez, et promettez de transmettre leurs histoires ». Pour les élèves venus d’Atlanta, le voyage est un rite de passage : « Mon grand-père a servi au Viêt Nam pendant la Seconde Guerre mondiale. Je suis honorée d’être ici, en Normandie, aux côtés de vétérans qui ont vécu le Débarquement », confie Kennedi Ward, une élève de Dutchtown High School.

Arlester Brown : une sagesse centenaire pour clore la cérémonie
La cérémonie s’achève sur une note profondément émouvante portée par Arlester Brown, vétéran de 101 ans, qui a lu un verset biblique empreint de sagesse : « Il y a un temps pour déchirer, et un temps pour coudre, un temps pour se taire, et un temps pour parler, un temps pour aimer, et un temps pour haïr, un temps pour la guerre, et un temps pour la paix ». Il a partagé un conseil précieux : « Aujourd'hui, je vous livre l'un des secrets de mon existence, à 101 ans : prenez le temps de découvrir la vie ».
Après cette arrivée pleine de dignité, les anciens soldats participent toute la semaine aux commémorations du 6 juin. Ils repartiront le lundi 9 juin 2025. Peut-être pour la dernière fois. Mais cette traversée de l’Atlantique, si intense à leur âge, aura permis bien plus qu’un simple retour. Elle a fait revivre l’Histoire, le temps de quelques heures. Elle a tendu un fil invisible entre les générations. Et sur ce tarmac normand, elle a rappelé une vérité essentielle : la reconnaissance ne vieillit pas et la mémoire, elle, ne meurt jamais.
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