À la trace, ils la suivent à la trace. Sans qu’elle ait quelque chose à leur dire, c’est l’instinct qui les porte. La confiance innée qu’ils placent en elle, et qu’elle ne trahira jamais. Jeanne les a mis au monde... Retrouvez cette nouvelle balade new-yorkaise, un petit moment de poésie pour dévorer la Grosse Pomme.


À la trace, ils la suivent à la trace. Sans qu’elle ait quelque chose à leur dire, c’est l’instinct qui les porte. La confiance innée qu’ils placent en elle, et qu’elle ne trahira jamais. Jeanne les a mis au monde, elle veillera désormais sur eux plus que sur elle-même. L’oeil vif, partout. D’ailleurs, quand on s’approche du troupeau ainsi formé, dans les roseaux du Lake où ils s’ébattent, spontanément ils se regroupent, font bloc, et Jeanne crie. Fort. A vous dissuader de vous aventurer plus avant. Elle n’attend pas, d’ailleurs, que vous changiez d’avis ; elle donne le signal, ils repartent. Jeanne pourfend l’eau avec assurance, c’est sans doute la raison pour laquelle elle en inspire tant. Le mouvement de leurs corps palmés est leste, le sillon qu’ils forment, sur l’étang, particulièrement élégant. On en reste coi, admiratif, on leur ferait une haie d’honneur. Ils sont huit canetons, ou peut-être dix, on a du mal à les compter tant ils se fondent les uns dans les autres, dans une même masse grise duveteuse. Sauf un, de nuance à peine plus foncée ; toujours distancé, à une vingtaine de centimètres des autres, il ferme - par la force des choses - la nage. Distrait déjà ; celui-là sera un rêveur, un contemplatif. Une sensibilité qu’il faudra davantage protéger, sent-on. Bientôt, elle les laissera voler de leurs propres ailes. Une maman guide ses enfants un certain temps, mais les garde dans le coeur pour toujours.
Le saviez-vous ? Le Mandarin Patinkin, mystérieux canard du Central Park
Les barques de Central Park sont un classique new-yorkais ! Disponibles à la location au Loeb Boathouse pour 25 dollars de l’heure, vous pourrez ramer librement sur The Lake, un grand étang pittoresque au centre du parc ; passer sous Bow Bridge, l’un des ponts les plus romantiques, et observer de manière privilégiée la faune : tortues d’eau douce, hérons, mouettes, canards colvert - et parfois plus rares, comme le magnifique mandarin apparu en octobre 2018, attirant immédiatement l'attention des promeneurs et des photographes. Originaire d'Asie de l'Est, ce canard aux couleurs vives n'était pas censé être dans cette région, aussi son arrivée soudaine a suscité de nombreuses spéculations, certains pensant qu'il s'était échappé d'un zoo, d'autres supposant qu'il avait été relâché intentionnellement. Le canard portait une bague à la patte, suggérant qu'il avait été détenu en captivité, mais ni les zoos locaux ni les autorités n'ont pu confirmer son origine exacte. Doté d’une apparence élégante et d’un charisme naturel, il a été surnommé "Mandarin Patinkin" en hommage à l'acteur Mandy Patinkin. Ce canard est rapidement devenu une célébrité locale : sa présence a été suivie de près sur les réseaux sociaux, et il a été couvert par des médias tels que le New York Times.
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