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Ecole en Italie : Comment fonctionne le système scolaire italien ?

crayons de couleur dans un pot à l'écolecrayons de couleur dans un pot à l'école
Pixabay @Allexsalon
Écrit par Johanna Cappellacci
Publié le 21 septembre 2021, mis à jour le 16 mars 2024

Déroulement des cours, cycles d’instruction, écoles privées ou publiques, quelles sont les caractéristiques du système scolaire italien ? Il présente quelques différences avec l’école en France.

 

Le système scolaire italien s’inscrit dans la structure globale européenne et de ce fait, possède des similitudes avec la France sans pour autant être identique. La composition des cycles d’instruction, le choix d’orientation du lycée, le déroulement des cours sur une matinée créent des différences avec le système éducatif français. Néanmoins, les deux pays transfrontaliers partagent un diplôme commun, l’Esabac.


En Italie, l’instruction est gratuite et obligatoire pour les élèves de 6 à 16 ans environ. En outre, ils fréquentent les écoles pendant à minima 10 années. Le système scolaire italien est réparti en trois cycles : la petite enfance, le premier cycle d’instruction et le second cycle d’instruction, correspondants aux cycles français allant de l’école maternelle au lycée. L’instruction en tant que telle ne débute qu’en primaire comme défini par le Ministère de l’Instruction, de l’Université et de la Recherche (Miur).

 

L’école italienne en trois cycles

Contrairement à la France, l’école maternelle, appelée scuola dell’infanzia n’est pas obligatoire mais fortement privilégiée par les parents. Elle accueille les élèves à partir de 3 ans et les répartit dans différentes classes indépendamment de leur âge. Dans les écoles maternelles italiennes, les enfants ne sont pas encore initiés aux chiffres, aux lettres, ni à l’écriture, mais développent leurs sens, leur autonomie, ainsi que leur créativité et leur rapport avec autrui.
Le deuxième cycle d’instruction s’étend sur huit niveaux d’études. Il commence avec la scuola primaria qui dure cinq ans, comme en France. Il se poursuit avec la scuola secondaria di primo grado qui est l’équivalent du collège et qui se déroule sur trois ans. À la fin de leur dernière année de secondaire de premier degré, les élèves passent un examen appelé esame di Stato qui correspond au brevet des collèges.
Le lycée constitue le dernier cycle du système scolaire italien. Avec les instituts techniques et les instituts professionnels, ils font partie de ce qui est appelé écoles secondaires de second degré. Contrairement à la France, le lycée ne dure pas trois ans mais cinq ans. De ce fait, les élèves italiens terminent leur instruction un an après les Français, à partir de 18-19 ans environ contre 17-18 ans en France.

 

Ecole française, école italienne : différences et similitudes des systèmes éducatifs

 

tableau des cycles de l'école française et italienne

 

 

Avant leur entrée au lycée, les élèves sont invités à faire un choix d’orientation alors qu’il ne se fait qu’en classe de première en France. En effet, en Italie, tous les lycées ne suivent pas le même cursus. Les établissements se répartissent en différents lycées :

-    « Lycée classique » : outre les matières principales communes, il favorise un enseignement de la littérature, des langues anciennes (latin et grec) ainsi que de la philosophie et histoire.
-    « Lycée scientifique » : la chimie, la biologie, l’informatique, les mathématiques représentent les matières phares en plus des matières communes aux différentes filières.
-    « Lycée linguistique » qui permet d’approfondir l’apprentissage de trois langues vivantes et cultures étrangères, en plus des matières typiques du lycée.
-    « Lycée artistique », centré sur les arts plastiques et autres disciplines artistiques en plus du tronc commun.

Tous ces établissements ont pour point commun de dépendre de l’Etat et de délivrer un examen de fin d’études secondaires, la maturità, équivalent au baccalauréat en France.
Quant aux instituts techniques, ils proposent des filières technologiques et économiques. Enfin les élèves des instituts professionnels se préparent à travailler dans les secteurs des services, de l’artisanat ou de l’industrie.

 

L'école en Italie, un déroulement des cours concentré en matinée

Le calendrier scolaire est fixé chaque année par l’Etat en collaboration avec les régions. Les cours se déroulent entre début septembre et début juin.
Il existe une grande différence entre le déroulement des cours en Italie et en France. A partir du collège, les élèves italiens font classe entre 8h le matin et environ 14h l’après-midi. Ils ont une brève pause dans la matinée et ne déjeunent pas (ou rarement si l’établissement le permet) à l’école. La semaine compte cinq jours sans interruption, du lundi au vendredi. Ce système permet de développer l’autonomie des élèves puisque leur après-midi est dédié aux devoirs à la maison ou à l’apprentissage extra-scolaire d’un sport ou d’un art. Ils remplissent donc les 40 heures de temps plein pour le primaire et les 30 à 36 heures pour le secondaire de leçons obligatoires imposées par le Ministère de l’Instruction, de l’Université et de la Recherche.

 

Établissement public, privé, quelles différences ?

En Italie, la différence entre établissements public et privé se définit selon plusieurs caractéristiques.

-    Le public en Italie : trois types d’écoles

D’une part, les scuole statale, les écoles d’Etat, financées et régies par le Ministère de l’Instruction, de l’Université et de la Recherche entièrement gratuites et laïques. Elles comprennent les écoles maternelles, primaires et secondaires de premier degré.
Dans le cas des écoles maternelles, il arrive que les établissements ne dépendent pas directement de l’Etat mais des communes. On les appelle alors scuole comunale.
D’autre part, il existe également des écoles proposant un service d’instruction public tout en appartenant à une entité privée. Elles sont nommées scuole paritarie. Elles suivent le même programme que les écoles d’Etat et délivrent le même diplôme à la fin du cursus scolaire. Leur financement provient majoritairement de l’entité à laquelle elles appartiennent ainsi que des frais de scolarité payés par les familles. Depuis quelques années, ces écoles perçoivent quelques fonds du Miur mais elles demeurent tout de même non statale.

-    Le privé : deux types d’écoles

Les écoles privées sont divisées en deux types d’établissements reconnus par l’Etat grâce à l’article 33 de la Constitution. Par définition, aucune d’elles n’est financée par l’Etat.
Les scuole non paritarie sont gérées par une entité privée et requièrent de ce fait un paiement des frais de scolarité souvent élevés. Grâce à leur statut d’écoles privées, elles jouissent d’une plus grande liberté éducative. Plus restreintes en nombre d’élèves, elles revendiquent un suivi personnalisé et adapté à chaque enfant. À la fin du parcours scolaire, les élèves soutiennent le diplôme d’Etat, la maturità, identique aux écoles publiques. Ils ont ainsi accès à l’université dans les mêmes conditions que les élèves du public provenant des scuole statale ou paritarie.

Les écoles internationales représentent des établissements d’ordre privé dans la mesure où elles ne sont pas régies par l’Etat mais par le ministère du pays d’origine.
En d’autres termes, les scuole statale, paritarie et non paritarie délivrent le même diplôme et sont toutes les trois reconnues par l’Etat. La différence entre ces trois types d’écoles majoritaires réside dans leur financement et leur programme pédagogique.

 

Programme Esabac : une coopération franco-italienne dans l’éducation 

L’Italie et la France ont consolidé leur partenariat à travers un programme éducatif appelé Esabac. Pour six heures d’enseignements supplémentaires, les lycéens français apprennent la littérature et l’histoire de l’Italie, et inversement pour les élèves italiens. L’objectif est la découverte d’un système éducatif et d’une méthodologie d’apprentissage différente du pays d’origine à travers une double formation franco-italienne. À la clé de ce bi-parcours, deux diplômes délivrés et reconnus tant en France qu'en Italie : l’esame di maturità italien et le baccalauréat français. Selon les chiffres de la coopération linguistique et éducative du Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France dans le Nord de l’Italie, à ce jour, il existe 38 sections Esabac en Lombardie.

 

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