Trophées Italie : les 4 finalistes du Trophée Culture 2025

Antoine Houlou-Garcia, Ecrivain et enseignant à l'Université (Trento)

Antoine Houlou-Garcia est un professionnel accompli, arrivé à Trente en raison d'une opportunité professionnelle pour son épouse française. "J’ai ainsi quitté mon poste de fonctionnaire à l’INSEE à Paris et suis venu sans savoir l’italien." Ce choix de vie l'a poussé à découvrir une nouvelle culture, à apprendre la langue et à se consacrer à sa passion pour la recherche, l’enseignement et l’écriture. Il a réalisé sa thèse de doctorat à distance avec l'EHESS, démontrant sa détermination à exceller dans son domaine malgré les défis.
Depuis 2017, Antoine enseigne la théorie politique et le français à l’Université de Trente, où il a su s'imposer grâce à son expertise en langue, traduction, culture, histoire et littérature. Il a également collaboré à des projets bénéfiques pour les étudiants, comme le projet Tandem, qui favorise les échanges entre étudiants italiens et étrangers. En parallèle, il a enseigné à l’Université Ca’ Foscari à Venise et à l’Université du temps libre à Trente, touchant ainsi un large public et s'impliquant activement dans l'éducation dans tout le Trentin.
Sa carrière ne se limite pas à l’enseignement. Antoine a également exercé comme consultant en statistiques pour l’OCDE et la Trentino School of Management, apportant son savoir-faire analytique à des institutions prestigieuses. En tant qu’auteur prolifique, il a publié plusieurs essais et un roman avec des maisons d'édition reconnues comme Albin Michel et Flammarion. Son dernier essai, qui a été traduit en sept langues, témoigne de son influence et de son rayonnement au-delà des frontières. "Mon travail de vulgarisation scientifique permet de créer des passerelles entre différentes disciplines", souligne-t-il.
Antoine est également co-rédacteur en chef de la revue Tangente, où il œuvre à faire de cette publication une plateforme entre le monde académique et le grand public. Sous sa direction, le nombre d'articles écrits par des femmes et des chercheurs internationaux a considérablement augmenté, reflétant son engagement pour une représentation diversifiée dans le domaine scientifique.
Sur le plan associatif, il a été impliqué en tant que bénévole pour aider les migrants et réfugiés à apprendre l’italien, un engagement qu'il espère reprendre pour continuer à faire une différence dans sa communauté.
En somme, Antoine Houlou-Garcia est un acteur clé dans les domaines de l'éducation, de la recherche, et de la vulgarisation scientifique, dont les réussites témoignent de son engagement et de sa détermination à enrichir la culture et la société italiennes tout en cultivant ses racines françaises.

Anne de Carbuccia, Artiste - Fondation One Planet One future (Milan)

Anne de Carbuccia est une artiste photographe et réalisatrice engagée, fondatrice de la Fondation One Planet One Future, créée en 2016 aux Etats-Unis et en Italie.
Son organisation utilise "le langage universel de l'art pour attirer l'attention sur la crise environnementale" et inspirer des actions individuelles et collectives. À travers ses photographies, vidéos et films, elle invite les gens à "modifier leurs perspectives et agir", affirmant qu'il est encore temps de changer les choses.
Originaire de Corse, et vivant à Milan depuis plus de 20 ans - où se trouve sa galerie d’art -, Anne a voyagé dans les lieux les plus reculés du monde pour "documenter avec sa créativité des habitats, espèces et cultures en voie d'extinction." Son engagement l'a conduite à exposer son travail dans des musées et institutions en Europe et aux États-Unis, contribuant à "réveiller les consciences environnementales de milliers de personnes."
La Fondation qu'elle a fondée finance des projets environnementaux grâce aux dons et à la vente de ses œuvres. "Les sommes sont transmises à des ONG sous forme de donation, permettant ainsi de soutenir des initiatives de sauvegarde de la planète. En parallèle, elle a développé un programme éducatif bilingue pour la jeunesse, mettant à disposition ses "5 leçons pour la Planète." Elle tient par ailleurs des conférences dans des universités et des institutions du monde entier.
Anne a également été choisie par l'UNESCO pour représenter "la Décennie pour les sciences océaniques au service du développement durable" de 2021 à 2030. Elle a réalisé plusieurs films, dont "One Ocean," présenté à la 75e Mostra de Venise, et le long-métrage "Earth Protectors" sorti en 2023. Avec sa prochaine série documentaire "Choose Earth," prévue pour 2025 sur Amazon Prime, elle souhaite "toucher un plus large public" et sensibiliser à l'urgence environnementale.
Son dernier film-documentaire dépeint les défis de l'Anthropocène, où l'impact humain prédomine dans les cycles naturels. À travers ses expéditions, elle rencontre des "Protecteurs de la Terre," des personnes qui trouvent des solutions au changement climatique et aux crises environnementales, montrant que "chacun d'entre nous peut devenir une force géologique positive."
Anne de Carbuccia, à travers son art et son engagement, incarne l'espoir et l'action collective, nous rappelant que "si l'humanité le décide, elle peut, du jour au lendemain, changer le futur de notre Planète."

Hélène Sandoval, Fondatrice de Le Théâtre Français de Rome (Rome)

Hélène Sandoval est une artiste passionnée qui a fait le choix de s'installer en Italie en 1995. "Je suis arrivée à Florence, et cela fera 30 ans en juin," se souvient-elle. À l'époque, la vie était bien différente : "Pas d'internet, pas de téléphone, pas de contact avec la famille..." Après deux ans à Florence, Hélène a décidé de s'installer à Rome pour intégrer une école de théâtre et perfectionner son italien, son rêve étant de jouer en italien. Elle a eu la chance d'entrer à la Silvio D'Amico, ce qui lui a permis de concrétiser son rêve de devenir comédienne.
Au cours de ces années, Hélène a enchaîné les castings et intégré des compagnies italiennes, lui permettant de jouer dans les plus grands théâtres de Rome et de faire des tournées à travers l'Italie. "Pendant 11 ans, j'ai couru d'un théâtre à un autre sans jamais fréquenter de Français," affirme-t-elle. En 2003, ayant besoin d'un retour aux sources, elle a cherché une troupe de théâtre française à l'Institut Français de Rome, mais n'ayant rien trouvé, elle a décidé de fonder le Théâtre Français de Rome.
"Ca a commencé tout doucement avec un spectacle par an," raconte Hélène, qui a réussi à trouver un sponsor. Au fil du temps, son initiative a pris de l'ampleur lorsque ceux qui assistaient à ses spectacles ont demandé des cours de théâtre. "Des profs de français des écoles italiennes fréquentaient mes cours, et j'ai imaginé les premiers spectacles pour les jeunes Italiens apprenant la langue française," explique-t-elle. Ces spectacles dynamiques visaient à intéresser les élèves à la langue et à la culture françaises.
Au fil des années, le Théâtre Français de Rome a évolué en une véritable école de théâtre en langue française, offrant des spectacles pour les écoles, des cours, des formations pour enseignants, et un festival scolaire de théâtre en français. Hélène se dit fière de sa réussite : "Construire une petite entreprise en Italie est très difficile, encore plus dans le secteur culturel. Nous sommes en auto-financement depuis 22 ans. "Malgré les défis, elle a réussi à maintenir une structure qui "donne de la joie et des émotions à son public, en particulier aux jeunes qui découvrent la langue et la littérature françaises à travers nos spectacles."
Chaque année, le Théâtre Français de Rome touche environ 5 000 élèves en tournée, tandis que l'école de théâtre à Rome accueille environ 200 personnes chaque semaine de septembre à juin. Les cours dispensés dans les écoles italiennes varient de 10 à 30 écoles par an, avec des groupes de 10 à 15 élèves. Hélène organise également des formations pour 300 à 500 enseignants de toute l'Italie par an, témoignant de l'impact significatif de son projet.
Avec son engagement et sa détermination, Hélène Sandoval a su créer un pont culturel entre la France et l'Italie, offrant une plateforme unique pour la découverte de la langue et de la culture françaises à travers le théâtre.
 

Julia Rajacic, Fondatrice de Jardino (Milan)

Julia Rajacic est une passionnée d'art qui a toujours su qu'elle vivrait à l'étranger. Elle déclare : "J’ai toujours su que je vivrais à l’étranger." Après des études transdisciplinaires à ARTEM, qui regroupe l’ICN Business School, l’École des Beaux-Arts et l’École des Mines de Nancy, elle s'envole pour New York, où elle passe deux années marquées par "des découvertes et des expériences humaines et artistiques enrichissantes." Cependant, la nostalgie de l'Europe la pousse à rentrer à Paris pour approfondir ses études d'art à l’École du Louvre, une institution renommée en histoire de l’art.
Julia passe ensuite plusieurs mois à Belgrade, où elle curat une section de la Triennale d'Art Contemporain et organise une exposition à l’Institut Français, en collaborant avec l’ambassade de Corée du Sud. "J'ai voulu créer des passerelles entre des univers différents," explique-t-elle à propos de son engagement dans ce projet.
En 2015, Julia s’installe à Milan, attirée depuis longtemps par l'Italie et son dynamisme culturel, surtout durant l’Expo. "Je choisis d’ancrer mes racines dans la capitale lombarde," dit-elle. Au cours des dix dernières années, elle a fondé un espace dédié à l'art et collaboré avec des institutions de renom, telles que le Musée National de l’Art Digital, la Fabbrica del Vapore, la Casa degli Artisti, et l’Institut Français de Milan. Elle a aussi organisé des expositions à Venise, lors de la 60e Biennale Internationale d’Art, ainsi qu’à Urbino, au Musée Raffaello, dans la maison natale du maître de la Renaissance.
Julia est guidée par deux principes : la création de dialogues culturels et la conviction que l’art peut transformer la société. "Dans un monde complexe et en perpétuelle mutation, cette polyphonie me semble essentielle pour comprendre les enjeux qui traversent nos sociétés," souligne-t-elle. Son envie de faire de l’art un levier de changement l’a inspirée à explorer des questions environnementales et à intégrer des projets artistiques ayant un impact social.
En 2020, elle inaugure Jardino, un espace d’exposition à Milan dédié à l’art et à la nature. "Ce lieu est conçu comme un cocon propice à la contemplation et au dialogue," explique-t-elle, permettant aux visiteurs de se reconnecter avec l’art et l’environnement. Dans le contexte du déconfinement, elle organise également l’exposition collective Intĭm ~ us, abordant les nouvelles formes de lien social dans une ère de distanciation physique.
Julia est également membre de l’ICOM et a été l'une des premières membres actives de la Gallery Climate Coalition, soulignant son engagement pour la durabilité dans le milieu artistique. En 2022, Jardino se transforme en agence créative, intégrant l'art dans les stratégies de transition écologique des organisations culturelles et des entreprises. Le projet MUSE, une exposition d’art numérique à consommation énergétique nulle, se démarque par son approche innovante et écologique : "Nous avons exploré de nouvelles réponses créatives aux défis environnementaux."
Elle a également organisé des projets emblématiques tels que l'exposition Gaïa en collaboration avec la Ville de Paris, intégrée à une étude sur l'impact de l’art dans la sensibilisation au changement climatique. "L’art peut modifier la perception du public et renforcer sa conscience écologique," explique-t-elle à propos de cette initiative.
Avec des projets futurs, comme une exposition sur le rapport entre art et autisme qui débutera à l’Institut Français de Milan, Julia Rajacic continue de mélanger passion artistique et engagement social. "Je suis une rêveuse avec les pieds bien ancrés à terre," conclut-elle, soulignant sa détermination à créer des projets audacieux qui allient dimension artistique, engagement sociétal et réflexion environnementale.