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Michael Lagarde (Leyton): "Être leader du secteur en Italie en 10 ans"

Michael Lagarde LeytonMichael Lagarde Leyton
Michael Lagarde, fondateur et directeur de Leyton Italie
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 1 décembre 2020, mis à jour le 2 décembre 2020

La société de conseil née en 1997 en France et aujourd’hui présente dans 13 pays, a ouvert sa filiale italienne en 2017. En trois ans, l’entreprise spécialisée dans l’innovation et la transition énergétique, a connu une croissance fulgurante dans la Péninsule, boostée par un marché favorable. Rencontre avec Michael Lagarde, fondateur et directeur de Leyton Italie.

 

Quel parcours vous a conduit à Milan, pour fonder il y a un peu plus de trois ans la filiale italienne de Leyton ?

J’ai intégré le groupe Leyton en 2007, soit 10 ans après sa naissance, en Ile-de-France. L’entreprise était alors en pleine croissance exponentielle. Elle avait déjà bien entamé son développement dans l’Hexagone, puis en 2008 commence son expansion internationale. Lorsque le projet de s’étendre à l’Italie s’est présenté en 2016, je me suis aussitôt candidaté. Le contexte légal pour les entreprises était favorable grâce au crédit d’impôt sur l’innovation relancé par la loi de finance italienne de 2015. Une spécialité de Leyton. Le marché s’annonçait donc porteur, et cela répondait en outre à mon souhait de vivre une expérience à l’étranger. En plus, je connaissais bien l’Italie pour y être allé souvent dans mon enfance, ma mère étant d’origine italienne.
Je suis arrivé seul pour fonder la société, dont l’activité a commencé en juillet 2017. Sans hésiter, j’ai choisi Milan, capitale économique de l’Italie et cœur industriel situé entre Turin et Venise.

 

Vous avez commencé seul, et en trois ans, Leyton Italie compte déjà plus de 100 salariés ! Le marché est-il concurrentiel ?

Cela représentait un réel défi. Le métier n’était pas nouveau en Italie, on avait déjà deux concurrents solides sur le marché, présents depuis 20 ans. Mais je pouvais m’appuyer sur la force internationale du groupe, leader mondial sur nos métiers, pour commencer avec une crédibilité affirmée. Résultat, un mois après la création de la société italienne, on recrutait les deux premières personnes puis rapidement une troisième. On a clôturé notre première année avec 200.000 euros de chiffres d’affaire et déjà une cinquantaine de contrats. La deuxième année, on passe de 4 à 24 salariés (consultants, commerciaux…) et on clôture avec 2 millions de chiffres d’affaire. Lors du troisième exercice, tout s’accélère avec une phase d’expansion très forte. On embauche 60 personnes en un an. Et depuis le 1er juillet 2020, malgré la pandémie, on a recruté 40 nouveaux salariés, avec le projet d’en embaucher 20 autres avant l’été prochain. Notre ambition : réaliser 10 millions de chiffres d’affaire pour la fin de notre exercice fiscal (le quatrième) et de clôturer avec 140 salariés. Notre objectif initial était de devenir l’un, voire le leader en Italie en 10 ans. Nous avons encore 7 années pour atteindre ce but !

 

Comment expliquer cette croissance impressionnante ? L’écosystème italien est-il favorable ?

Nous profitons d’un dispositif italien existant particulièrement intéressant pour les starts up. L’Etat a en effet beaucoup investit ces dernières années sur l’aide à l’innovation, pour moderniser son vieux et historique marché industriel.
L’écosystème étant florissant et très dynamique, on s’est spécialisé dans le financement de l’innovation, notamment en aidant les entreprises qui font de la R&D à obtenir du Crédit Impôts Recherche.
La troisième année, avec la montée en puissance des thèmes environnementaux, on se développe aussi sur le marché de la transition énergétique et tout ce qui touche plus globalement à la green economy. Or la norme italienne fait souvent cohabiter nos deux spécialités. L’innovation et la transition écologique se rencontrent dès lors que le crédit d’impôt se voit bonifié si le projet de recherche et développement est green. En particulier, on voit arriver les « Eco-bonus » qui financent les améliorations énergétiques, pour l’instant destinées aux privés, mais qui pourraient évoluer en direction des institutions et des entreprises. Ce sont de grands axes de développement pour demain.
En France, Leyton est l’un des leaders du traitement des certificats blancs, qui est le principal dispositif de transition énergétique français, avec 800 millions de financement de la transition énergétique par an. Et l’un des projets du groupe est bien sûr de développer cette activité en Italie.

 

Le contexte du Covid représente-t-il une opportunité pour votre activité ?

Après la pandémie, on s’attend à d’énormes investissements pour soutenir l’activité économique, notamment grâce au plan européen du Recovery Fund.
Or Leyton agit comme un acteur intermédiaire. Il permet à l’entreprise d’appréhender l’ensemble des incentives offertes dans le panorama légal italien. Ce qui est complexe en Italie. D’une part car le cadre législatif est très évolutif, et d’autre part, car outre l’aide européenne (telle que le green deal), on a les dispositifs nationaux, auxquels s’ajoutent ceux des régions.
Face à cette arrivée de fonds massive, on se retrouve au milieu pour aider les entreprises. On ne se borne pas à un rôle de conseil sur l’accès, mais on exerce aussi un conseil opérationnel avec la réalisation du dossier, de la partie administrative, économique et fiscale, jusqu’à la constatation des économies ou du bénéfice.

 

Outre un marché italien (et international) porteur, comment définissez-vous les clés de votre succès ?

Le groupe Leyton a des process efficaces. On a un principe, celui du success fees, c’est à dire qu’on ne se rémunère qu’au résultat de nos missions afin de garantir un rapport gagnant-gagnant avec nos partenaires. On adopte par ailleurs une approche très centrée sur le client. Dans ce sens, on peut approcher à 360 degrés toutes les problématiques liées à l’innovation aussi bien par du conseil que par l’application des dispositifs fiscaux offerts par le gouvernement italien, qui accompagnent l’entreprise dans son processus d’innovation.

 

Et au niveau de l’Italie en particulier ?

Leyton est un groupe dynamique (avec une croissance moyenne de 30% par an), qui a une vraie volonté d’investissement dans les pays où il est présent. Il nous suit donc complètement dans notre volonté de développement sur le territoire italien. Cela nous permet d’investir sur les ressources, et de structurer notre offre dans la Péninsule.
On investit et on développe un énorme réseau de partenaires en Italie, qui nous font confiance Il s’agit notamment de la CCI France Italie, d’incubateurs et autres acteurs de l’innovation et de la transition écologique.
On s’adapte aussi à notre marché. Leyton Italie est une société italienne, 99% de nos salariés sont Italiens. On a aussi une vraie volonté de régionalisation pour être au plus proche du client et suivre l’âme régionale qui anime la Péninsule. Le siège est à Milan, mais nous avons ouvert une antenne à Vérone en 2018, à Florence 2019, et bientôt à Salerne près de Naples et à Turin.

 

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