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H. Lehmann (Gauche Républicaine): "Je me présente pour rétablir le pacte républicain"

Hélène LehmannHélène Lehmann
Hélène Lehmann, candidate (Fédération de la Gauche Républicaine) aux législatives, pour la 8ème circonscription des Français établis hors de France.
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 26 mai 2022

Ergothérapeute âgée de 41 ans, arrivée à la politique par le militantisme il y a une vingtaine d’années, Hélène Lehmann est candidate aux législatives des 5 et 19 juin pour la 8e circonscription des Français de l’étranger. Entretien.
 

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Je me présente au nom de la Fédération de la Gauche Républicaine, qui regroupe plusieurs partis de gauche autour des valeurs républicaines d’universalisme et de laïcité, et qui présente une centaine de candidats pour ces élections législatives. Les Français de l’étranger ont subi depuis de nombreuses années, et particulièrement lors du dernier quinquennat, des choix néfastes.
L’actuel Président s’apprête à poursuivre une politique qui affaiblit la cohésion nationale et la justice sociale, et qui passe totalement à côté des enjeux climatiques. Il a également piétiné les droits des femmes, pourtant grande cause du quinquennat. On le voit bien en analysant la composition du gouvernement qui vient d’être nommé, où l’absence de ministère du logement et des transports sont criants, et où les Français de l’étranger n’ont même pas droit à un secrétariat d’État.
J’ai souhaité me présenter à ces élections législatives pour rétablir le pacte républicain. Je suis naturellement d’une gauche exigeante sur les valeurs républicaines universalistes et laïques, sur la protection des libertés de conscience et d’expression, contre le racisme, l’antisémitisme et toute forme de discrimination. Une gauche portant haut l’ambition sociale, l’écologie et la solidarité. Une gauche responsable et déterminée pour lutter contre l’autoritarisme et le populisme, et préserver la paix. Je me présente donc à ces élections pour que les Français vivant à l’étranger soient représentés comme des Français à part entière.

 

Quel est votre rapport avec la 8e circonscription des Français établis hors de France, et plus particulièrement l’Italie ?

Je reconnais volontiers ne pas avoir de liens particuliers avec les pays de ma circonscription, hormis des amis qui ont vécu en Italie en tant que Français de l’étranger. C’est à mon sens une garantie de ma neutralité et de mon indépendance. Le député sortant, lui,  n’a pas su respecter ses administrés en mettant en avant un clientélisme communautaire d’un autre temps,  au mépris des règles républicaines. Ses liens intimes et exclusifs avec B. Netanyaou ont totalement occulté les problématiques rencontrées par nos compatriotes dans les autres pays de la circonscription. La 8ème circonscription a la particularité de regrouper des pays européens et des pays hors zone euro, avec des différences importantes pour les Français qui y vivent, en termes de fiscalité, de retraite, et de déplacement, et j’aurai à cœur de défendre les intérêts de tous en tenant compte de ces spécificités .

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?

J’ai été frappée par les difficultés rencontrées par certains de mes amis expatriés qui ont vécu une séparation difficile et qui ont souffert de problématiques dramatiques de garde d’enfant. Cela m’a amené à m’intéresser à la situation des Français vivant à l’étranger, tant par la façon dont ils étaient représentés à l’Assemblée Nationale, que par les services publics auxquels ils avaient accès (consulats, conseillers consulaires, enseignement du français à l’étranger).
D’autre part, je travaille depuis 20 ans comme ergothérapeute auprès de personnes âgées, et je suis frappée par le fossé qui existe entre l’affichage politique sur le maintien à domicile et l’accompagnement de la perte d’autonomie, et la réalité du terrain, où le choix des personnes et leur autonomie sont malmenés par des conditions d’accueil indignes en établissement et par un manque criant de professionnels à domicile pour assurer l’aide au quotidien. Parmi les Français vivant à l’étranger, nombreux sont ceux qui sont préoccupés par le devenir de leurs parents vieillissants, et qui peuvent être pris à la gorge par le coût exorbitant de la prise en charge la dépendance. Certains d’entre eux peuvent aussi être amenés à être rapatriés en urgence pour des raisons de santé et s’inquiètent à juste titre de la dégradation des services de santé nationaux.

 

Comment voyez-vous le rôle du mandat de député ?

Le député est avant tout un élu de la Nation, il participe aux débats au sein de l’hémicycle et vote toutes les lois, celles concernant les Français de métropole comme celles concernant les Français de l’étranger. Le député est également au service de ses administrés qui peuvent le saisir pour des problématiques touchant à leur vie quotidienne. Je serai disponible pour toute sollicitation et n’hésiterai pas à interpeller le gouvernement pour qu’il use des voies diplomatiques si la situation l’exige. Adhérant à la charte d’Anticor, je m’engage à être présente à l’Assemblée Nationale et dans ma circonscription, tout au long de mon mandat, et à rendre des comptes sur mon activité et l’utilisation de mes indemnités.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?

La question du changement climatique et de ses effets, ainsi que celle du pouvoir d’achat, sont à mon sens les défis à très courts terme que les Français de cette circonscription devront relever, avec en particulier pour Israël la question de la sécurité des personnes et des biens. Sur le moyen terme, c’est l’accès aux services publiques et l’accès à la scolarisation pour leurs enfants dans les établissements d’enseignement français qui risque de se durcir encore, avec de plus en plus d’établissements privés demandant des frais de scolarité prohibitifs, et une politique de la dématérialisation à tout va. Sur le temps long, c’est l’art de vivre à la française et le maintien des liens avec la France à travers sa culture et ses valeurs qui pourront être compromis par les tensions géopolitiques et la disparition des centres culturels et de l’Alliance Française.

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?

Je souhaite avant tout renforcer les services publics pour que dans toute situation qui l’exige, les Français de l’étranger puisse trouver un interlocuteur rapidement et au plus près de leur domicile. Je défendrai le pouvoir d’achat et ferai de l’éducation une véritable priorité, pour que cesse le scandale de la privatisation de l’enseignement français et que les enseignants soient correctement rémunérés. Je porterai haut la francophonie dans cette circonscription, consciente des valeurs et de la richesse qu’elle véhicule, et je soutiendrai l’accès à la culture pour tous. J’irai à la rencontre des Françaises et des Français vivant à l’étranger, qui ne doivent plus se sentir laissés pour compte.

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

La Fédération de la Gauche Républicaine présentant 10 candidates sur les circonscriptions des Français de l’étranger, nous avons décidé d’additionner nos forces et de mutualiser nos outils, dans la convivialité et avec une belle émulation. Une grande partie de notre campagne s’effectuant par voie dématérialisée, nous avons créé un site internet et une page Facebook pour diffuser nos idées et les propositions spécifiques à chaque circonscription. Les contacts personnels que nous avons parmi les Français vivant à l’étranger nous aident aussi beaucoup en relayant cette campagne, ainsi que les médias qui font vivre le débat démocratique.

 

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