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70 ans : « le lycée Stendhal fait partie du panorama milanais »

Lycée Stendhal, 70 ansLycée Stendhal, 70 ans
Xaver Bocquel, proviseur du lycée Stendhal de Milan
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 2 mai 2018, mis à jour le 2 mai 2018

A l’occasion des 70 ans du lycée Stendhal, rencontre avec son proviseur, Xavier Bocquel, qui nous raconte l’histoire, l’évolution et l’attrait croissant du lycée français à Milan.


Lepetitjournal.com/Milan : Le lycée Stendhal fête ses 70 ans, pouvez-vous nous dire quelques mots sur son histoire ?
 

Xavier Bocquel : C’est une histoire longue et riche. La création officielle a eu lieu en 1948 à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie France Italie. L’établissement était alors essentiellement destiné aux enfants d’expatriés, au siège de la CCIFI, via Meravigli. La 1ère promotion comptait 6 élèves. En 1955, l'école se situait dans un appartement et comptait 42 élèves, avant de monter à 133 en 1960. L’enseignement - de la 6e au baccalauréat -, était alors assuré dans 7 à 8 locaux différents. C’est en 1959, suite à la visite du Général de Gaulle à Milan, que l’existence de l’école française a été officialisée par la mairie de Milan. La ville a alors accordé l’actuel terrain de via Laveno en concession gratuite à la CCIFI pour y construire un lycée. En 2000, une nouvelle concession adjacente a été attribuée à l’Etat français. Dans le même temps, il y eu la création de l’Agence pour l’enseignement du Français à l’étranger (AEFE). La construction du nouveau lycée est alors confiée à cette agence. En 2006, de nouveaux bâtiments voient le jour. Et à partir de là, on est dans l’ère que l’on connaît avec 1.054 élèves cette année. La rentrée scolaire prochaine promet une nouvelle hausse. On va rapidement être confronté à un problème de saturation des locaux.

 

Comment expliquer une telle prospérité ?

Le succès du lycée Stendhal est d’abord lié au développement économique de Milan. Une partie des familles françaises sont expatriées. Mais il y a aussi un public de familles franco-italiennes, très attachées à ce que leurs enfants puissent bénéficier d’une éducation à la française pour qu’ils vivent pleinement leur bi-culturalité, leur bi-nationalité. On compte également 30 % d’enfants italiens. Leurs parents y voient une école internationale, avec un savoir-faire, des valeurs humanistes fortes, un attrait pour le développement du sens critique, avec un encadrement assez strict qui plaît et rassure les familles. Aujourd’hui, le lycée Stendhal fait complètement partie du panorama milanais.

 

Pouvez-vous nous expliquez l’enseignement actuel du lycée Stendhal ?
 

Comme tout lycée français de l’étranger, le lycée Stendhal applique les programmes de l’éducation nationale française mais avec une adaptation au pays d’accueil. Il y a donc des cours d’italien dès la maternelle, trois heures par semaines jusqu’à la terminale, un projet d’éducation artistique et culturel basé sur la découverte de Milan et de l’Italie. Il existe une culture de l’enseignement des langues dans les lycées français de l’étranger et cela vaut aussi pour Milan, qui porte les élèves à la fin de leur scolarité à un niveau de langues excellent, en français évidemment mais aussi en italien et en anglais, avec souvent une très bonne maîtrise de l’espagnol ou de l’allemand.  A Milan, le lycée Stendhal est finalement considéré comme une école internationale, et même si l'établissement n’est pas anglophone, les enfants parlent pratiquement couramment l’anglais en terminale. C’est une force pour nous dans les années qui viennent de pouvoir se présenter comme un lycée trilingue. Cet enseignement pleinement européen, axé sur les langues, prépare les élèves à des études supérieures en France comme à l’international.


De ce fait, le profil des élèves a-t-il évolué ?

On compte environ 8 % d’élèves tiers, c’est-à-dire non Français ni Italiens, mais venant de tous les pays. La plupart de pays francophones : de Belgique, du Maghreb mais aussi du Japon et des Etats-Unis… Il existe une vraie diversité qui fait la force du lycée, celle d’avoir une identité forte mais aussi multiculturelle. C’est l’ouverture d’esprit, l’ouverture culturelle que les familles recherchent en scolarisant les enfants chez nous.

Le réseau des Anciens élèves est ainsi très étendu ?

On retrouve des Anciens élèves partout dans le monde. On a des témoignages d’anciens qui sont au Japon, en Australie, en Asie…. Pour les 60 ans, nombreux étaient ceux qui étaient revenus pour retrouver leurs camarades de promotion. Et ce sera encore le cas pour les 70 ans. L’Association des Anciens est très dynamique, très attachée au lycée Stendhal. Quand je suis arrivé l’année dernière, je les ai rapidement rencontrés et c’était émouvant pour moi de les entendre parler de leur attachement à cette école. Les souvenirs d’écoliers rejaillissent bien-sûr, mais aussi une certaine fierté d’avoir suivi leur enseignement au sein de ce lycée qui rayonne.

Le 19 mai prochain aura lieu la célébration du 70ème anniversaire du lycée Stendhal. Quel est le programme ?

Cela fait plus d’un an qu’on se prépare. Nous entendons mettre en avant les élèves avec des activités sportives, un spectacle basé sur la chanson, la musique, la danse, mais aussi un accueil pour les membres de la communauté scolaire avec un buffet et une soirée festive. On a envie de faire la fête ! La journée se fera en présence du directeur de l’AEFE et Monsieur le consul général Cyrille Rogeau. Ce sera une belle occasion de mêler les élèves actuels et les anciens. Nous avons aussi sollicité les 1ères bachelières de 1948.

 

MAR
Publié le 2 mai 2018, mis à jour le 2 mai 2018

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