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MAFIA CAPITALE – 250 ans de prison pour les 46 accusés du maxi-procès

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 23 juillet 2017, mis à jour le 24 juillet 2017

Jeudi dernier, le tribunal de Rome n'a pas retenu l'accusation « d'association mafieuse » comme le soutenait le parquet dans ce procès monstre mettant au jour un vaste réseau criminel lié à la mairie de Rome de 2008 à 2013.


Après deux ans et demi de procès monstre, 46 accusés ont été condamnés en première instance à un total de 250 ans de réclusion. Peu, comparé aux cinq siècles requis par le parquet qui soutenait « l'association mafieuse ». Surnommé Mafia Capitale, ce procès a révélé les liens entre un vaste réseau criminel et l'administration romaine entre 2008 et 2013, sous le mandat de l'ancien maire de Rome Gianni Alemmano.

Entrepreneurs véreux et hommes politiques
Le réseau avait infiltré tous les échelons de l'administration locale, impliquant aussi bien des entrepreneurs véreux que des hommes politiques de droite comme de gauche. Un réseau qui permettait le contrôle d'appels d'offre, le détournement de fonds publics, en s'étendant à la gestion des ordures, à la maintenance des espaces verts, à l'hébergement des demandeurs d'asile, et au trafic de drogue. Un secteur plus lucratif.
A la tête du réseau, deux hommes. Massimo Carminati, âgé de 59 ans, un personnage trouble au passé d'extrême droite, a été condamné à 20 ans de prison. Surnommé « il nero » pour son passé fasciste ou « le Borgne » depuis un échange de tir avec la police où il avait perdu un ?il, l'homme avait inspiré l'un des personnages du livre Romanzo criminale, adapté au cinéma. Dans les années 80, il appartenait à un groupe criminel romain, « la Magliana ».
Salvatore Buzzi, son bras droit, a quant à lui écopé de 19 ans. En tant que patron d'une coopérative qui travaillait pour Rome, il a joué le rôle de médiateur entre Carminati et le monde politique.

Criminalité ordinaire contre mafia
Alors que l'instruction parlait d'« association mafieuse », « C'était la première fois que ce chef d'inculpation était invoqué pour des personnes qui n'appartiennent pas directement à la mafia, Camorra ou ?Ndrangheta », souligne Il Post.
Si elle avait été retenue, les peines des deux principaux condamnés et de vingt autres accusés auraient été nettement plus lourdes.

Pour le directeur du journal La Repubblica dans son éditorial, le verdict des juges est inquiétant : « Quand on aime Rome, il faut faire le ménage, ne pas dissimuler les malversations et la criminalité derrière une revendication d'orgueil postiche. »
La maire de Rome Virginia Raggi a quant à elle déclaré sur Facebook qu'il s'agissait de la « victoire des citoyens, de la société civile et de la légalité sur la criminalité ». Roberto Saviano, le célèbre auteur de Gomorra et spécialiste de la mafia, a quant à lui rappelé dans un tweet - avec ironie mais aussi probablement un brin d'amertume ? que « la mafia n'existait pas non plus à Palerme autrefois. »


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M.-A.R. (www.lepetitjournal.com/Milan) ? Lundi 24 juillet 2017

Source photo : FlickR ? Moyan Brenn

lepetitjournal.com Milan
Publié le 23 juillet 2017, mis à jour le 24 juillet 2017

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