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L’Italie, leader européen en matière de recyclage des déchets

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Près de 77% des déchets sont recyclés en Italie selon l’Eurostat / PxHere
Écrit par Emmanuelle Révillion
Publié le 20 novembre 2017, mis à jour le 15 janvier 2018

Taux de recyclage, tri des déchets… L’Italie fait figure de modèle en Europe en matière de recyclage. Pour autant, ses performances présentent quelques parts d’ombre.

Les villes italiennes mettent en place un système très précis lorsqu’il s’agit du tri des déchets quotidiens. Il suffit de suivre la couleur des poubelles pour s’y retrouver : jaune pour le plastique et le métal, blanc pour le papier, vert pour le verre, marron pour les déchets organiques et transparent pour l’indifférencié.

C’est grâce à une telle précision et à bien d’autres mesures que l’Italie est aujourd’hui le pays européen qui présente le taux de recyclage le plus élevé en Europe. Aussi, selon une étude de l’Eurostat publié par l’ONG environnementale Kyoto Club en octobre dernier, 77% des déchets sont recyclés dans le Belpaese. Un chiffre bien au-dessus de la moyenne européenne qui s’élève à peine à 37%. Le pays dépasse aussi largement la France : le recyclage représente dans l’Hexagone environ 54% des déchets.

Un acteur fondamental : le CONAI

Derrière ces chiffres se cache un acteur bien particulier : le Conai, le consortium national de l’emballage chargé de faciliter le tri sélectif et le recyclage en Italie. Son action se base sur la prévention, la récupération des déchets et le recyclage de 6 matériaux d’emballages différents : l’acier, l’aluminium, le papier, le bois, le plastique et le verre. L’efficacité de cette organisation réside notamment dans son réseau de collaboration très étendu, rassemblant un grand nombre d’entreprises. Il a également coordonné son action avec les communes du pays, en signant l’accord Conai-Anci (association des communes italiennes).

On peut dire que son rôle est fondamental : depuis sa création en 1997, le nombre d’emballages récupérés et réutilisés a connu une forte augmentation. Aussi, le consortium estime qu’un peu moins de 190.000 tonnes étaient recyclées en 1998 contre près de 4 millions en 2016. Sur la même période, il affirme avoir contrer, grâce à son action, le rejet de 128 millions de m3 d’emballages dans les décharges italiennes et ainsi d’avoir évité la création de 130 nouveaux lieux de dépôt.

Une première en Europe

À ce système si spécifique s’ajoute depuis peu une nouvelle norme, publiée le mois passé, par l’entité nationale de normalisation (UNI). L’objectif : uniformiser dans l’ensemble des villes du pays la couleur des poubelles afin que chacun puisse, où qu’il se trouve, immédiatement identifier la destination des matériaux qu’il souhaite jeter. En effet, chaque ville dispose aujourd’hui de son propre code, ce qui sème le trouble pour les touristes notamment. L’UNI invite ainsi les communes italiennes à opter pour le jaune pour le plastique, le bleu pour le papier, le vert pour le vert, le gris pour l’indifférenciée et le turquoise pour le métal. Cette volonté de standardisation est une première en Europe.

 
Des situations géographiques contrastées

Ce constat dissimule toutefois d’importantes disparités régionales en matière de tri des déchets, comme le montre un rapport établi par l’Ispra (Institut supérieur pour la protection et la recherche environnementale), sur le respect du tri sélectif dans les villes d’Italie. Il s’agit pourtant d’une étape indispensable pour procéder au recyclage.  

Aussi, il apparaît que les mesures relatives au tri soient bien plus effectives dans le Nord du pays : 64,2% des déchets ont été triés en 2016, contre 48,6% dans le Centre et 37,6% dans le Sud. Au niveau régional, le podium est occupé par la Vénétie, le Trentin-Haut-Adige et la Lombardie. Le cas de la Sicile est quant à lui particulièrement alarmant avec seulement 15,4% de tri en 2016.

Résultat : ces ordures non récupérées sont exportées vers l’étranger. En 2016, l’Ispra estime que près de 433 milles tonnes ont été ainsi envoyés de l’Italie vers d’autres parties du monde, dont 730 tonnes de déchets considérés comme « dangereux ». Ces pratiques résultent plus particulièrement dirigées vers deux pays : l’Autriche et la Hongrie.

 

Emmanuelle Révillion
Publié le 20 novembre 2017, mis à jour le 15 janvier 2018

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