A l'issue des Etats Généraux, le plan pour « réinventer l’Italie »

Au terme de 8 jours d’Etats Généraux destinés à établir un plan de relance pour l’Italie, Giuseppe Conte a illustré dimanche soir lors d’une conférence de presse, certaines idées de mesures pour un pays plus moderne et inclusif.

82 rencontres en 8 jours. Les Etats Généraux « sur la relance économique en Italie », convoqués par le président du Conseil Giuseppe Conte, ont pris fin dimanche 21 juin. La luxueuse Villa Pamphilj à Rome a vu défiler des responsables politiques, économiques, des syndicats, des figures du monde culturel, mais aussi la présence virtuelle de plusieurs personnalités européennes, telles qu’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et Paolo Gentiloni, commissaire européen aux Affaires économiques.
Le but : « Collecter les idées les plus efficaces », avait annoncé Giuseppe Conte au début des travaux. Mais lors de la conférence de presse de conclusion de l’évènement, qui s’est tenue dimanche en fin de journée, le président du Conseil italien a tenu à préciser que le plan de relance ne peut être une seule récolte de réformes : « Nous nous sommes rendus compte que réformer le pays n’est pas suffisant, nous devons réinventer le pays que nous voulons », a –t-il déclaré.
Le plan s’articulera autour de trois axes : « moderniser le pays, lancer la transition énergétique et dessiner une Italie plus inclusive ».

Redonner de l'oxygène à la consommation

Aussi, Giuseppe Conte a affronté les thèmes du Recovery Plan, mais aussi des points à effet plus immédiat comme l’hypothèse d’une baisse de la TVA afin de faire repartir la consommation.  « Une mesure coûteuse » précise le président du Conseil, qui selon les premières annonces, pourrait avoir une durée de deux ans et coûter entre 4 et 10 milliards d'euros. Les secteurs intéressés - les plus impactés par la crise - pourraient être limités au tourisme, la restauration, l'habillement, l'artisanat et l'automobile et serait conditionnée à l'utilisation de moyens de paiements électroniques.

La modernisation du pays passerait notamment par le « développement des paiements numériques et sans contact », des mesures pour combattre l’économie souterraine, fléau de l’Italie, mais aussi par le développement de crédits d'impôts pour les entreprises afin de compléter leur transition digitale.

Le plan de relance du gouvernement prévoit par ailleurs un vaste chapitre à l’amélioration des lignes ferroviaires à grande vitesse.

Bonus pour les femmes manager

Pour une « Italie plus inclusive », Giuseppe Conte a amorcé l’idée d’une prime pour donner un coup de pouce aux femmes qui aspirent à devenir manager. Il s’agirait de payer à 500 femmes par an, un MBA Executive d’une valeur de 35.000 euros, selon les détails apportés par le Sole 24 Ore. Un bonus qui pourrait être utile dès lors qu’aujourd’hui, dans les 100 premières entreprises italiennes, seules 6% sont guidées par des femmes.

L’écologie fera aussi partie intégrante du plan. Parmi les hypothèses annoncées : un milliard pour planter des arbres à travers la Péninsule. Et la transition énergétique passera par ailleurs par un gigantesque plan de transformation du patrimoine public, à savoir, des écoles, hôpitaux, universités et tous les sièges de l'administration publique. Une intervention contre la dispersion de l'eau dans les réseaux hydrauliques devrait également figurer au programme.

Pour le plan de relance, Giuseppe Conte convoquera de nouveau les partis de l’opposition pour une confrontation dans la semaine. L’opposition de droite avaient refusé de répondre à l’appel de ces Etats généraux.
Les mesures du plan de relance sur l’utilisation des 172 milliards attribués à l’Italie par le Recovery Plan européen, devront être présentées en septembre à la Commission européenne.